Lagune






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Lagune de Glenrock, à Newcastle (Australie)





Lagune de Venise (Italie)




Lagune de Garabogaz-Göl (Turkmenistan)




Lagune de l'Hiddensee près de Stralsund (Allemagne). D'autres lagunes de ce type sont protégées dans le Parc national du lagon de Poméranie occidentale.


Une lagune est une étendue d'eau généralement peu profonde séparée de la mer par un cordon littoral (tombolo, Lido...). Souvent constitué de sable fin, ce cordon se modifie naturellement, il est vulnérable aux assauts de la mer (tempêtes, tsunamis) et à diverses formes d'artificialisation. Les lagunes sont parfois appelées étangs littoraux ou barachois[1].


D'un point de vue scientifique, les lagunes constituent un modèle d'écosystème paralique.
Lorsque l'étendue d'eau est séparée de la mer par un récif plutôt qu'un cordon littoral, on parle plutôt de lagon en français (dans les pays anglophones les deux termes sont confondus sous la dénomination « lagoon »).




Sommaire






  • 1 Fonctionnement hydrogéologique


  • 2 Histoire


  • 3 Intérêt écologique


  • 4 Typologie


  • 5 Exemples


  • 6 Lien avec la ressource halieutique


  • 7 Galerie


  • 8 Notes et références


  • 9 Voir aussi


    • 9.1 Articles connexes


    • 9.2 Liens externes







Fonctionnement hydrogéologique |


Ce plan d'eau situé sur le littoral est en liaison plus ou moins étroite et permanente avec la mer et parfois avec un ou plusieurs fleuves (limans). La communication avec le milieu marin peut se faire par une ou plusieurs passes, parfois appelées « grau », qui peuvent être permanentes ou temporaires.
Il peut également exister une liaison indirecte via des nappes d'eau souterraines traversant le cordon sédimentaire s'il est perméable.


La lagune est plus ou moins saumâtre, suivant l'importance de ses échanges avec la mer et des apports du bassin versant, qui varient selon la saison.



Histoire |


Sans doute parce que très bioproductives, plus chaudes, peu profondes et plus abritées de la houle, certaines lagunes ont été très tôt exploitées par l'Homme préhistorique, dont en France dans le Languedoc et en Provence[2], avec une activité qui s'est amplifiée aux périodes protohistoriques. On a par exemple retrouvé des indices archéologiques d'un « comptoir lagunaire protohistorique au confluent du Rhôny et du Vistre »[3].



Intérêt écologique |


La lagune a un rôle écologique très important sur plusieurs points :



  • elle régule le flux hydraulique grâce à sa capacité de stockage (comme les autres zones humides)

  • elle a un « effet tampon » sur la salinité (eau plus ou moins saumâtre)

  • joue le rôle de filtre en épurant l'eau de ruissellement

  • protège de l'érosion côtière grâce à la végétation qui l'accompagne

  • c'est un habitat et une nourricerie pour de nombreuses espèces (de poissons notamment tels que le mulet, la sole[4], du loup (Dicentrarchus labrax)[5] ou la daurade (Sparus aurata[6]) dont les juvéniles préfèreraient les lagunes dessalées[6]. Elle est parfois constituée d'une mosaïque d'habitats. Ces habitats sont caractérisés par de fortes productions biologiques (algues, crustacés, mollusques et poissons), avec des milieux associés variés (marais, prés salés, roselières, vasières, Mégaphorbiaie, ripisylve ou

  • souvent caractérisés par des variations temporellement importantes, une lagune fermée pouvant même tendre à naturellement se combler…)

  • c'est une zone d'accueil très importante pour l'avifaune (limicoles, anatidés…)

  • elle abrite certaines espèces qui ne vivent que dans ces milieux

  • elle a souvent des fonctions écotoniales particulières dans le « réseau écologique » littoral (tantôt structure-gué, ou zone-tampon, tantôt incluant des fonctions de corridor biologique, selon sa taille, le contexte biogéographique et son degré d'anthropisation.


On peut cependant dans certaines lagunes périodiquement rencontrer des phénomènes d'anoxie néfastes aux espèces dites « supérieures » ; ces anoxies sont parfois expliquées par les nitrates et le phosphore apportés en excès par le fleuve qui l'alimente.



Typologie |


On peut selon Nichols et Allen (1981)[7] distinguer quatre types de lagunes (classification qui reflète à la fois le degré d'ouverture de la lagune sur l'océan et les processus hydrodynamiques qui sont responsables de leur conformation géomorphologique)[8] :



  1. lagunes de type ouvertes, souvent associée à un marnage important lors des marées et où les passes sont maintenues par l'effet d'un autodragage lors de la vidange à marée basse[9] ;

  2. lagunes de type fermées (souvent moins salées)

  3. lagunes de type semi-fermées, souvent expliquées par la dérive littorale qui tend à fermer les passes tout ou partie du temps ;

  4. les lagunes de type estuariennes, où les courants de marée combinent leurs effets à ceux du courant fluvial.



Exemples |


  • Les véritables lagunes, offrant un biotope spécifique relativement stabilisé, ne se rencontrent qu'au bord des mers avec peu ou pas de marées. De ce fait, les lagunes d'Europe se trouvent le long de la Méditerranée et de la mer Baltique (la plus vaste d'Europe est la lagune de Courlande, aujourd'hui partagée entre Russie et Lituanie).

  • En France, les vraies lagunes ne sont par conséquent présentes que dans les trois régions méditerranéennes (Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse), et dans huit départements : Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône, Var, Corse-du-Sud et Haute-Corse. L'étang de Thau, l'étang de Berre, l'étang de Bolmon, l'étang de l'Or sont parmi les lagunes les plus connues du public. Sur la côte atlantique se sont formées des baies semi-fermées par des cordons littoraux dunaires, comme le bassin d'Arcachon, la petite mer de Gâvres près de Lorient ou la mer Blanche près de Bénodet, mais l'alternance des marées et donc les forts courants y entraînent des conditions naturelles davantage assimilables à celles des estuaires.


  • En Italie, la célèbre lagune de Venise.

  • En Espagne, la Mar Menor, surnommée « la plus grande piscine d'Europe ».

  • Au Maroc, la lagune de Nador aussi appelée Mar Chica (Petite mer, en espagnol).



Lien avec la ressource halieutique |


Les lagunes sont des zones importantes ou vitales de nourriceries pour certaines espèces. Pour une pêche soutenable, il faut non seulement ne pas surexploiter ces espèces en mer (ou dans les lagunes dans le cas de la daurade par exemple, qui fréquente certaines lagune salées une fois adulte), mais il faut aussi protéger les lagunes en tant que zones de nourricerie, alors que les alevins ou juvéniles sont particulièrement vulnérables à la pollution de l'eau et à l'anoxie qui l'accompagne parfois. Il peut exister des interactions importantes entre pêcheries en mer et en lagune [10].



Galerie |




Notes et références |





  1. Gouvernement du Québec, « Normalisation - Avis terminologiques: Barachois », sur Office québécois de la Langue française (consulté le 13 août 2009)


  2. Sternberg, M. (1995). essai de caractérisation de la pêche entre le Bronze final et la romanisation à partir de restes d’ichtyofaune issus de sites provençaux et languedociens. Actes du, 120, 387-395.


  3. Michel Py et Réjane Roure, « Le Cailar (Gard) : Un nouveau comptoir lagunaire protohistorique au confluent du Rhôny et du Vistre », Documents d’archéologie méridionale, 2002, pp. 171-214 [lire en ligne]


  4. Morat, F. (2011). Influence des apports rhodaniens sur les traits d'histoires de vie de la sole commune (Solea solea): apports de l'analyse structurale et minéralogique des otolithes (Doctoral dissertation, Aix Marseille 2).


  5. Zainuri, M. (1993). Structures des peuplements ichtyologiques d'une zone d'herbier à Zostera marina de l'étang de Thau (France). Étude de la composition alimentaire des juvéniles du loup (Dicentrarchus labrax Linnaeus, 1758), de la daurade (Sparus aurata Linnaeus, 1758) et du muge (Chelon labrosus Risso, 1826) par des approches expérimentales (Doctoral dissertation).


  6. a et bLény Mercier, Apports de la microchimie pour l'étude des migrations de la Daurade royale (Sparus aurata L.) dans le Golfe du Lion: avancées méthodologiques pour un suivi précis des mouvements mer-lagunes, Thèse de doctorat en Biologie des populations et écologie, Montpellier 2, 2010 [présentation en ligne]


  7. (en) Maynard M. Nichols et G. Allen, « Sedimentary Processes in Coastal Lagoons », in Technical Papers in Marine Science no 33, pp. 27–80, 1981 (Unesco)


  8. Voir : chapitre II : Les lagunes littorales


  9. Mohamed Maanan, Étude sédimentologique du remplissage de la lagune de Sidi Moussa (Côte atlantique marocaine) caractérisations granulométrique, minéralogique et géochimique, Thèse de doctorat, Faculté des sciences El Jadida, 2003 [lire en ligne] [PDF]


  10. H. Ben Ouada, Exploitation halieutique partagée (dorades, loups, muges, sars et soles) : Interaction entre pêcheries marines et lagunaires du quartier de Sète, Doctoral dissertation, 1985




Voir aussi |


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Articles connexes |



  • Cordon littoral

  • Étang

  • Liman


  • Lagunes Ce lien renvoie vers une page d'homonymie

  • Milieux naturels connexes : zone humide, littoral, mer

  • Autres milieux paraliques : estuaire, écotone, Aber, lagon, liman, sebkha...



Liens externes |




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