Berenice Abbott





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Berenice Abbott


Berenice Abbott by Hank ONeal NYC 1979.jpg

Berenice Abbott par Hank ONeal en 1979.


























Biographie
Naissance

17 juillet 1898Voir et modifier les données sur Wikidata
SpringfieldVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès

9 décembre 1991Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
Monson (Maine)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité

AméricaineVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation

Art Students League of New York
Université d'État de l'Ohio (1917-1918)
Académie de la Grande Chaumière (depuis 1921)Voir et modifier les données sur Wikidata

Activités

Photographe, photographe d'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata













Autres informations
A travaillé pour

Man Ray (1924-1926)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Ohio Women's Hall of Fame (en)
Women's Caucus for Art Lifetime Achievement Award (en) (1982)Voir et modifier les données sur Wikidata




Berenice Abbott, née le 17 juillet 1898 à Springfield (Ohio) et morte le 9 décembre 1991 à Monson (Maine), est une photographe portraitiste puis scientifique américaine.


Elle a contribué à faire connaitre les oeuvres d'Eugène Atget et de Lewis Hine.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Paris, Man Ray et Atget


    • 1.2 Changing New York


    • 1.3 La photographie scientifique




  • 2 Œuvre


  • 3 Bibliographie


    • 3.1 Publications de Abbott


    • 3.2 Autres livres


    • 3.3 Évocation dans la littérature




  • 4 Liens externes


  • 5 Notes et références





Biographie |


Berenice Abbott est née en 1898[1].


À dix-neuf ans, Berenice Abbott fuit une enfance malheureuse dans une famille décomposée en rejoignant l'université de l'Ohio et rapidement les Beaux Arts de la ville de New York où elle fréquente Greenwich Village et ses cercles d'artistes et d'intellectuels. Elle y rencontre Man Ray, la baronne Elsa von Freytag-Loringhoven ou encore Marcel Duchamp.



Paris, Man Ray et Atget |


Après quelques essais en sculpture et en peinture, elle se lance dans l'aventure du voyage en embarquant vers Paris en mars 1921. Là, elle travaille dans l'atelier d'Antoine Bourdelle, puis dans l'atelier de Constantin Brancusi.


Elle est bientôt rejointe par d'autres Américains mais elle reste sans revenu et sans vocation. Elle tente sa chance dans la sculpture et la danse à Berlin, sans réussite, et étudie à la Kunstschule avant de revenir à Paris. Man Ray lui propose de devenir son assistante. Il lui apprend les techniques du tirage en laboratoire pour lesquelles elle se montre douée puis celle de la prise de vue. Les portraits qu'elle fait de ses amis plaisent et elle réussit à en tirer quelques revenus. La concurrence avec Man Ray l'oblige à le quitter rapidement.


Le studio qu'elle ouvre alors avec l'aide de Peggy Guggenheim connaît le succès. André Gide, Jean Cocteau, James Joyce, Marie Laurencin, Pierre de Massot, André Maurois, Djuna Barnes, la baronne Murat y sont photographiés.


Après avoir découvert Eugène Atget en 1925 grâce à Man Ray, elle lui achète quelques tirages. En 1927, elle se décide à lui demander de poser pour elle. Quand elle vient lui présenter ses photos, il est trop tard. Le photographe dont elle admirait tant l'œuvre était mort peu après la séance. Elle profite de sa bonne situation financière pour acheter toutes les archives négligées d'Atget avec le soutien du galeriste Julien Levy. Elle ne cessera de défendre son œuvre par des livres et des expositions, ce sera un déchirement quand, plus tard, elle devra vendre 50 % des droits. De par les articles et les livres qu'elle a publié sur le travail d'Atget, Berenice Abbott a contribué à faire connaître son œuvre. Elle collabore au nouveau magazine français illustré VU.



Changing New York |


En 1929, au cours d'un passage à New York, elle est surprise par les changements : la ville qu'elle habitait huit ans auparavant est en train de disparaître. Cet étonnement sera à l'origine de son premier projet photographique d'envergure : Changing New York qui aboutira en 1939[2] à une exposition au musée de la ville de New York.
Mais la vie à New York n'est pas aussi aisée qu'elle le pensait et sa renommée parisienne ne lui sert à rien en Amérique où la concurrence entre photographes est plus rude qu'ailleurs.


Et Berenice Abbott n'appartient pas au cercle des admirateurs d'Alfred Stieglitz qui domine alors le microcosme photographique imposant le modèle pictorialiste.


La crise de 1929 et la Grande Dépression qui suit réduisent considérablement ses revenus. Les financements, pourtant modestes, qu'elle sollicite pour Changing New York lui sont partout refusés, malgré les expositions intermédiaires qui lui apportent une reconnaissance limitée.


En 1935, un poste d'enseignement de la photographie lui assure un revenu fixe et son projet est enfin reconnu par le Federal Art Project. Elle peut alors s'y engager pleinement et le projet débouche en 1937 sur une exposition au musée de la ville de New York[3], suivi d'un portfolio dans le magazine Life et d'un livre en 1939.


Forte de ce succès elle continue à valoriser l'œuvre d'Atget et découvre celle d'un autre photographe dédaigné des pictoralistes : Lewis Hine.


Son refus d'appartenir aux cénacles, la jalousie des autres photographes, les restrictions budgétaires et son esprit d'indépendance la poussent à démissionner en 1939 quand son programme est interrompu.



La photographie scientifique |


Elle s'intéresse désormais à la photographie scientifique estimant que, alors que la majorité en ignore tout, la science domine le monde contemporain. Elle fait le pari que la photographie doit contribuer à la culture scientifique des Américains, mais elle sera la seule à défendre cette conviction. Déjà oubliée de la mode photographique, elle repart en quête de financements, vivant dans l'intervalle de maigres commandes.


C'est le lancement de Spoutnik par l'URSS en 1957 qui lui donnera raison. Les États-Unis, craignant d'être dépassés par les Soviétiques, décident de financer davantage de projets scientifiques. Berenice Abbott obtient de collaborer avec le Massachusetts Institute of Technology et peut en quelques années réaliser les photos auxquelles elle pense depuis vingt ans.


Sa santé fragile l'oblige à quitter New York pour s'établir dans le Maine, elle y réduit peu à peu ses activités photographiques pour se consacrer à l'écriture : The World of Atget est publié en 1964, suivi d'ouvrages techniques.


Elle tombe à peu près dans l'oubli qu'elle a tenté d'éviter à Atget puis Hine, quand, dans les années 1970, son œuvre bénéficie du regain d'intérêt général pour la photographie. Elle reçoit de nombreux prix et honneurs. C'est avec une part d'amertume qu'elle apprécie ce succès tardif.



Œuvre |


L'œuvre de Berenice Abbott illustre une conception de la photographie qu'elle résume en défendant Changing New York pour lequel elle expliquait : « Le rythme de la ville n'est ni celui de l'éternité ni celui du temps qui passe mais de l'instant qui disparaît. C'est ce qui confère à son enregistrement une valeur documentaire autant qu'artistique. »


L'essence de la photographie repose sur ce rapport au temps. Le rôle de la photographie est d'enregistrer cet instant qui disparaît que Roland Barthes appellera le ça a été. La photographie dans son rapport au temps fonctionne toujours au passé, comme représentation d'un temps devenu passé. Pourtant les images d'Abbott, comme celles de Lewis Hine et d'Eugène Atget ne sont pas seulement nostalgiques : le passé, en arrière, fixé sur photographie, est à sa place.


C'est pourquoi aussi la photographie requiert de l'« authenticité » : le ça a été se perd dans la photographie manipulée ou à prétention artistique telle que la pratiquent les pictorialistes. La photographie telle que la conçoit Berenice Abbott doit marcher d'elle-même. Débutante elle disait les photos viennent bien. En 1951, elle continue à déranger les photographes intellectualistes en déclarant It has to walk alone. Selon Abott, la photographie ne doit pas chercher à imiter la peinture par des compositions ou des manipulations savantes, elle doit continuer à chercher son essence dans ce rapport à l'instant.



Bibliographie |



  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque nationale d’Israël • Bibliothèque universitaire de Pologne • Bibliothèque nationale de Suède • WorldCat


Publications de Abbott |


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Sur les autres projets Wikimedia :






  • 1939 : Changing New York, (réed. en 1973 sous le titre New York in the Thirties)


  • 1941 : A Guide to Better Photography


  • 1948 : The View Camera Made Simple


  • 1949 : Greenwich Village Today and Yesterday


  • 1953 : A New Guide to Better Photography


  • 1964 :

    • The World of Atget

    • Magnet




  • 1965 : Motion


  • 1968 : A Portrait of Maine


  • 1969 : The Attractive Universe



Autres livres |



  • Hank O’Neal, Berenice Abbott, Photo Poche nº 61, 1995


  • Berenice Abbott, éd. Könemann, 1998

  • Bonnie Yochelson et F. Reynaud, Berenice Abbott, Éditions Hazan, 1999

  • Ron Kurtz et Hank O'Neal, Berenice Abbott – Portraits Parisiens 1925-1930, Steidl / Commerce Graphics, 2016



Évocation dans la littérature |



  • Atget et Bérénice de Michèle Fabien, Actes Sud-Papiers, 1989, pièce de théâtre montée par l’Ensemble Théâtral Mobile, en 1989, à l’occasion des Rencontres d'Arles.


Liens externes |




  • (en) Fiche technique Berenice Abbott


  • (en) Annuaire « manuel »

  • Études photographiques nº 5


  • (en) Musée de la ville de New York

  • Berenice Abbott - Une rétrospective

  • Biographie de Berenice Abbott sur le site Archives of Women Artists, Research and Exhibitions



Notes et références |




  1. (en) Frank R. Abate, The Oxford Desk Dictionary of People and Places, New York, Oxford University Press, 1999, 879 p. (ISBN 9780195138726, lire en ligne), p. 3


  2. Ian Jeffrey, Le mussée de la photo, Phaidon, coll. « Photographie », 2002, 520 p. (ISBN 978-0714893433), p. 7


  3. Le musée de la ville de New York a été fondé en 1923 dans sa première résidence à Gracie Mansion. Le musée élit domicile au 1220 Fifth Avenue en 1932 et y réside depuis. Voir le site du musée de la ville de New York (en)



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