Fra Bartolomeo
L'Apparition de la Vierge à saint Bernard
1504, Galerie des Offices
Naissance | 28 mars 1472 Prato |
---|---|
Décès | 31 octobre 1517 (à 45 ans) Florence |
Nom dans la langue maternelle | Fra-Bartollommeo |
Activité | Peintre |
Maîtres | Piero di Cosimo, Cosimo Rosselli |
Lieu de travail | Florence |
Mouvement | Renaissance |
Dieu le Père avec sainte Catherine de Sienne et Marie Madeleine |
Baccio della Porta, plus connu sous le nom monastique de Fra Bartolomeo (né le 28 mars 1472 à Florence – mort le 31 octobre 1517 à Pian' di Mugnone) est un peintre italien qui devint religieux Dominicain. Sa vie est intimement liée à sa ville, Florence, et son œuvre, à la période de la Première Renaissance. Son style caractérise le début du cinquecento florentin, une culture qui hésite entre le classicisme de Raphaël et le premier Maniérisme. Le thème de ses œuvres est constant : la méditation religieuse.
Il est connu aussi sous le nom de Fra Bartolomeo di San Marco.
Sommaire
1 Biographie
2 Évolutions artistiques
3 Œuvres
4 Hommage en littérature
5 Notes et références
6 Liens externes
Biographie |
Bartolomeo est né à Soffignano, près de Florence, en 1475. Sa formation artistique débute en 1484, quand il entre dans l'atelier de Cosimo Rosselli, peintre fortement influencé par Ghirlandajo. Mariotto Albertinelli, l'un des autres apprentis de l'atelier, va très vite travailler avec Baccio. La première œuvre de Baccio est sans doute une Annonciation (dôme de Volterra) ; elle est terminée par Albertinelli. En 1490, quand Baccio quitte Cosimo pour ouvrir son propre atelier, Albertinelli le suit : les deux amis vont former un partenariat qui se prolongera jusqu'à l'entrée de Baccio chez les dominicains.
Bartolomeo a déjà obtenu de grands succès dans son art lorsqu'il fait la connaissance de Savonarole alors qu'il travaille au couvent de Saint-Marc à Florence. Le prédicateur, qui dénonce les mœurs délétères de la Renaissance, acquiert rapidement une grande influence sur Bartolomeo : il jettera au bucher des œuvres séculaire ou mythologiques[1]. Sa peinture se fait didactique, son style grandiloquent est au service de la glorification des personnages bibliques. Il quitte le pinceau, peu après l'exécution de Savonarole en 1498, pour se faire religieux. Il prend en 1500 l'habit des dominicains dans le couvent San Marco de Florence, et il ne consacre plus son talent qu'à des sujets religieux aidé en cela par son ami Fra Ambrogio della Robbia[2]. On estime surtout son Saint Marc et son Saint Sébastien. Sur l'ordre de son supérieur, il quitte le monastère.
Son Jugement dernier[3] attire l'attention de Raphaël qui est son cadet de huit ans. Le contact avec Raphaël et le court séjour qu'il fit à Venise en 1508, modifient son style. Du jeune artiste, il apprend les règles de la perspective ; en retour, c'est à son contact que Raphaël améliore son sens de la couleur et des drapés. Raphaël, Michel-Ange et Leonardo ont tous quitté Florence avant la fin de la première décennie du siècle. Durant la seconde décennie, Fra Bartolomeo n'avait plus d'autre rival que Andrea del Sarto. Le Mariage de sainte Catherine[4], peint en 1512, marque l'apogée de sa recherche et de son association avec Albertinelli : simplification des masses et adoucissement des contours par un usage du clair-obscur. Il excelle dans le coloris et le relief, et dans l'art du drapé. Il est le premier qui fait usage du mannequin à ressort.
En 1517, à la suite d'une paralysie partielle[5], il se rend aux bains de San Filippo. Grand amateur de fruits, désœuvré, c'est là qu'il consomme des figues qui lui seront fatales. Après avoir consommé une grande quantité de figues fraîches[6], il est pris de fièvre et en meurt le 31 octobre 1517.
Évolutions artistiques |
La carrière de Fra Bartoloméo, dont la thématique religieuse est constante, peut être divisée en trois périodes : celle de l'élève de Piero di Cosimo, devenu maître à son tour et qui, dans l'esprit de Savonarole, peint dans le style d'Angelico, également inspiré des œuvres de Masaccio et de Filippino Lippi, période durant laquelle il travaille au couvent de Saint-Marc à Florence ; celle qui, après sa rencontre de Raphaël, est nourrie des voyages à Rome et à Venise lors desquels il découvre les œuvres de ses contemporains les plus remarquables, sa peinture étant alors nourrie des enseignements de Bellini et de Titien qui mettent en œuvre une coloration plus vive, mais également de Michel-Ange qui ouvre les portes du maniérisme ; enfin celle de son retour à Florence, à partir de laquelle il se consacre entièrement à sa tâche de peintre de l'ordre dominicain.
Fra Bartoloméo a développé un style personnel marqué par la profondeur de l'analyse du sentiment religieux, par la dignité qui convient aux sujets sacrés. Il a su donner un nouveau souffle à la peinture religieuse, utilisant les techniques les plus novatrices, la perspective, la caractérisation de des sujets, la composition, le rythme et le mouvement. Il influence Paolino da Pistoia, Plautilla Nelli et Eufrasia Burlamacchi.
L'étiquette « École San Marco » désigne un vaste mouvement de la peinture toscane qui se voulait l'incarnation des idéaux et du style de Fra Bartolomeo[7].
Œuvres |
1495-1508
Portrait de Savonarole, v. 1495, Musée de San Marco
Portrait de Girolamo Savonarole, huile, v. 1498, Couvent San Marco, Florence
L'Annonciation, 1497, panneau, 176 × 170 cm, Cathédrale de Volterra
Vierge à l'Enfant et saint Jean, v. 1497, peinture, Metropolitan Museum of Art, New York
Saint Jérôme pénitent, v. 1498, huile sur bois, 41,7 x 27,7 cm, Gemäldegalerie, Berlin- Deux vantaux de retable avec L'Annonciation, La Présentation au temple et l'Adoration des Mages, huile, ca 1499, Galerie des Offices, Florence,
Le Repos pendant la fuite en Égypte, v. 1500, tempera et huile sur toile, 135 × 114 cm, Palazzo Vescovile (Pienza)
La Vierge apparaît à Saint Bernard, 1504, huile sur bois, 215 × 231 cm, Galerie des Offices, Florence. Commandé par Bernardo del Bianco pour la chapelle familiale de l'Église de la Badia Fiorentina[8]
La Nativité, 1504-1507, tableau, 340 × 245 cm, Institut d'art de Chicago
Sainte famille et saint Jean, huile, 1505 - 1506, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid
Le Christ apparaissant à sainte Madeleine ou Noli me tangere, v. 1506, huile sur bois, 57 × 48 cm, musée du Louvre, Paris. Collection de François Ier[9].
L'Assomption de la Vierge, 1508, huile, Kaiser–Friedrich Museum, Berlin, détruite en 1945
Ecce Homo, v. 1508, fresque, Florence, Palazzo Pitti
Annonciation
1497, Volterra
Madone et St Jean
v. 1497, New York
Fuite en Égypte
v. 1500, Pienza
Nativité
1504-1507, Chicago
1508-1515
Dieu le Père avec sainte Catherine de Sienne et Marie Madeleine, 1509, Huile sur bois transférée sur toile, 361 × 236 cm, Musée de la villa Guinigi de Lucques
Le Repos pendant la fuite en Égypte avec saint Jean-Baptiste, v. 1509, huile sur panneau, 129 × 107 cm, J. Paul Getty Museum
Conversation sacrée, 1509, huile, Florence, chiesa di San Marco
Adoration des mages, v. 1509, huile, Londres, National Gallery,
Vierge à l'Enfant avec les saints Étienne et Jean Baptiste, avec Mariotto Albertinelli, 1509, huile, Cathédrale Saint-Martin de Lucques
Sainte famille avec saint Jean, 1509–1512, huile, Gage Collection, Lewes, Sussex,
Retable du Grand Conseil, 1510, Couvent San Marco, Florence
Sainte Famille, 1510, huile, Milan, Museo Poldi – Pezzoli,
La Création d'Eve, v. 1510, huile, Seattle, Collezione Kress,
Le Mariage mystique de Sainte Catherine, 1511, huile sur bois, 257 × 228 cm, musée du Louvre, Paris
Vierge à l'Enfant et les saints Pierre et Paul, 1511, huile, Pise, chiesa di Santa Caterina,
La Vierge aux saints ou pala Ferry Carondelet, 1511-1512, couleur sur bois, 260 × 230 cm, Cathédrale Saint-Jean de Besançon. Albertinelli a peint la lunette supérieure aujourd'hui au musée de Stuttgart
Annonciation, huile, avec Mariotto Albertinelli, Musée d'art et d'histoire de Genève
Pietà ou La Déploration avec saint Pierre et saint Paul, 1511-1512, huile sur bois, 158 × 199 cm, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence. Exécuté pour le maître-autel de l'église de San Gallo[8].
Couronnement de la Vierge, 1512, huile, avec Mariotto Albertinelli, Stuttgart, Staatsgalerie,
Le Mariage mystique de sainte Catherine, 1512, huile sur bois, 351 × 267 cm, Galerie de l'Académie, Florence. Peint pour la chapelle de Sainte Catherine de l'Église San Marco[8].
Sainte Conversation, 1512, huile, Florence, Galleria dell'Accademia de Florence
Saint Vincent Ferrer, 1512, huile, Couvent San Marco, Florence
Le Christ supporté par deux anges, v. 1514, huile, Arezzo, Casa Vasari :
Saint Marc, huile, 1514, Couvent San Marco, Florence
Déposition, huile, v. 1514, , Couvent San Marco, Florence
Saint Sébastien, 1515, huile, Pezenas, France, collection Alaffre,
Job, 1516, huile, Galleria dell'Accademia de Florence
Isaïe, huile, 1516, Galleria dell'Accademia de Florence,
Vierge à l'Enfant, 1514-1516, couleur sur peuplier, 85 × 72 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)
Madonna della Misericordia, 1515, huile sur toile, Musée de la villa Guinigi de Lucques
Dieu le père et saintes
1509, Lucques
Fuite en Égypte
v. 1509, J. Paul Gety Museum
Mariage de sainte Catherine
1511, Louvre
Annonciation
1511-1512, Genève
Vierge à l'Enfant
1514-1516, Vienne
Madone de la Misericorde
1515, Lucques
- Fresques du Couvent San Marco, Florence
Le Christ chez Emmaüs, fresque, v. 1506
Ecce Homo avec les saints Madeleine, Antoine, Jean Baptiste, Catherine de Sienne, Catherine d'Alexandrie, Thomas d'Aquin et Dominique, avec collaborateurs, 1508-1511
Deux Madones, fresque, 1514
Les Saints Dominique, Thomas, Vincent Ferrer et Ambroise Sansedoni, fresque, 1514
- 1515-1518
Incarnation du Christ, huile, 1515, Paris, musée du Louvre :
Vierge à l'Enfant et des saints[10], 1515, peinture huile, Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage
Vierge à l'Enfant, huile, ca 1516, Grenoble, Musée de Grenoble,
Assomption de Marie, huile, 1516, Musée de Capodimonte de Naples :
Les Saints François et Dominique embrassés, fresque, 1516, Église de Sainte Madeleine, Pian di Mugnone,
Vierge à l'Enfant, Elisabeth et le petit saint Jean, huile, 1516, Richmond, Cook Collection,
Sainte famille, huile, 1516, Galerie nationale d'art ancien (Rome), Palais Barberini
Christ avec les quatre Evangelistes[11], 1516, huile sur toile, 282 × 204 cm, Palais Pitti, Florence
Présentation de Jésus au temple, 1516, tableau, 150 × 159 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche)
Le Viol de Dina, huile, 1517, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche), col Bugiardini
Assomptionn 1518, huile sur bois, 330 × 202 cm, Musée Capodimonte de Naples[12]
- non datés
La Nativité, huile sur bois, 19 × 9 cm, Galerie des Offices, Florence. Commandée par Piero del Pugliese[8].
Adoration des mages, huile, Louisville, Speed Art Museum
Étude d’un putto volant, dessin, musée des beaux-arts de Lyon
Christ couronné d'épines, 1re moitié du XVIe siècle, fresque sur toile, 52 × 57 cm, Musée national San Marco, Florence
Hommage en littérature |
Fra Bartolomeo est cité par Honoré de Balzac sous le nom de Bartolomeo Della Porta dans les œuvres d'art qui font partie des trésors de la collection du Cousin Pons[13],[14].
Charles Swann, le personnage d' À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust, compare Mme Blatin au Savonarole peint par Fra Bartolomeo.
Notes et références |
d'après Vasari
Padre Marchese, Memorie, &c., lib. in. chap. II, p. 246.
peint avec son ami Mariotto Albertinelli.
Peint pour l'autel de sainte Catherine de Sienne au couvent de San Marco à Florence, le tableau est aujourd'hui au « Musée du Louvre ».
Elle serait due, selon Vasari, à une mauvaise position adoptée pour peindre près d'une fenêtre
l'intoxication aux figues fraîches, qui a pour symptômes une forte fièvre et se termine par des vomissements et une diarrhée, est due aux microorganismes agglomérés à la matière sucrée et collante qui recouvre la peau du fruit. Passer les fruits à l'eau eût suffi pour éviter cette intoxication.
(it) « Opere scuola san Marco », sur Trammentiarte.it
Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, 2000, 181 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 180
Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXème siècle, Musée du Louvre Editions, 2005, 589 p. (ISBN 2-35031-032-9), p.301
Madone, St Petersbourg
Christ et quatre Evangelistes, Palais Pitti
(en) Nicola Spinosa, The National Museum of Capodimonte, Electa Napoli, 1996, 303 p. (ISBN 88-435-5600-2), p.55
Index des personnes réelles de La Comédie humaine, 1991, t. XII, p. 1622 (ISBN 2070108775)
Le Cousin Pons, La Pléiade, 1976, t. VII, p. 612
Liens externes |
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(en) Fra Bartolomeo dans Artcyclopedia
(en) Fra Bartolommeo by Leader Scott DP
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