Intervalle (mathématiques)





Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Intervalle.

En mathématiques, un intervalle (du latin intervallum) est étymologiquement un ensemble compris entre deux valeurs. Cette notion première s'est ensuite développée jusqu'à aboutir aux définitions suivantes.




Sommaire






  • 1 Intervalles de ℝ


    • 1.1 Inventaire


    • 1.2 Définition générale


    • 1.3 Union et intersection


    • 1.4 Connexité et compacité


    • 1.5 Décomposition des ouverts de ℝ


    • 1.6 En analyse et en topologie




  • 2 Généralisation


  • 3 Notes et références


  • 4 Article connexe





Intervalles de ℝ |



Inventaire |


Initialement, on appelle intervalle réel un ensemble de nombres délimité par deux nombres réels constituant une borne inférieure et une borne supérieure. Un intervalle contient tous les nombres réels compris entre ces deux bornes.


Cette définition regroupe les intervalles des types suivants (avec a et b réels et a < b) :




  • {x∈R∣a<x<b}=]a,b[{displaystyle {xin mathbb {R} mid a<x<b}=;]a,b[}{xin mathbb{R} mid a<x<b}=;]a,b[ (ouvert et non fermé)


  • {x∈R∣a≤x≤b}=[a,b]{displaystyle {xin mathbb {R} mid aleq xleq b}=[a,b]}{xin mathbb{R} mid aleq xleq b}=[a,b] (fermé et non ouvert)


  • {x∈R∣a<x≤b}=]a,b]{displaystyle {xin mathbb {R} mid a<xleq b}=;]a,b]}{xin mathbb{R} mid a<xleq b}=;]a,b] (semi-ouvert à gauche, semi-fermé à droite)


  • {x∈R∣a≤x<b}=[a,b[{displaystyle {xin mathbb {R} mid aleq x<b}=[a,b[}{xin mathbb{R} mid aleq x<b}=[a,b[ (semi-fermé à gauche, semi-ouvert à droite)


Les intervalles du premier type sont appelés intervalles ouverts ; les seconds intervalles fermés, et les deux derniers intervalles semi-ouverts.


Une autre notation (d'origine anglaise mais très répandue également) utilise, pour les intervalles (semi-)ouverts, une parenthèse au lieu d'un crochet : les intervalles ci-dessus sont alors notés respectivement


(a,b),[a,b](a,b],[a,b).{displaystyle (a,b),qquad [a,b]qquad (a,b],qquad [a,b).}(a,b),qquad [a,b]qquad (a,b],qquad [a,b).

Ces deux notations sont décrites dans la norme ISO 31 (pour les mathématiques :
ISO 31-11 (en)).
À ces intervalles se sont ajoutés les ensembles des réels inférieurs à une valeur, ou supérieurs à une valeur. On ajoute donc les intervalles de ce type :




  • {x∈R∣x<a}=]−,a[=(−,a){displaystyle left{xin mathbb {R} mid x<aright}=;]{-infty },a[;=(-infty ,a)}left{xin mathbb{R} mid x<aright}=;]{-infty },a[;=(-infty ,a) (ouvert et non fermé)


  • {x∈R∣x≤a}=]−,a]=(−,a]{displaystyle left{xin mathbb {R} mid xleq aright}=;]{-infty },a]=(-infty ,a]}left{xin mathbb{R} mid xleq aright}=;]{-infty },a]=(-infty ,a] (fermé et non ouvert)


  • {x∈R∣x>a}=]a,+∞[=(a,+∞){displaystyle left{xin mathbb {R} mid x>aright}=;]a,+infty [;=(a,+infty )}left{xin mathbb{R} mid x>aright}=;]a,+infty [;=(a,+infty ) (ouvert et non fermé)


  • {x∈R∣x≥a}=[a,+∞[=[a,+∞){displaystyle left{xin mathbb {R} mid xgeq aright}=[a,+infty [;=[a,+infty )}left{xin mathbb{R} mid xgeq aright}=[a,+infty [;=[a,+infty ) (fermé et non ouvert)


Auxquels se sont ajoutés les intervalles :




  • ∅ (à la fois ouvert et fermé) ;


  • {a} = [a, a] (fermé et non ouvert) ;


  • R=]−,+∞[=(−,+∞){displaystyle mathbb {R} =;]{-infty },+infty [;=(-infty ,+infty )}mathbb{R} =;]{-infty },+infty [;=(-infty ,+infty ) (à la fois ouvert et fermé).



Définition générale |


Un intervalle de ℝ est une partie convexe de ℝ, c'est-à-dire un ensemble I de réels vérifiant la propriété suivante :


(x,y)∈I2, (x≤y⇒[x,y]⊂I){displaystyle forall (x,y)in I^{2}, (xleq yRightarrow [x,y]subset I)}forall (x,y)in I^{2}, (xleq yRightarrow [x,y]subset I)

autrement dit :


(x,y)∈I2, ∀z∈R, (x≤z≤y⇒z∈I) .{displaystyle forall (x,y)in I^{2}, forall zin mathbb {R} , (xleq zleq yRightarrow zin I) .}forall (x,y)in I^{2}, forall zin mathbb{R} , (xleq zleq yRightarrow zin I) .


Union et intersection |


Une intersection d'intervalles de ℝ est toujours un intervalle. Par exemple,



  • [−3,5[∩]−,2]=[−3,2]{displaystyle [-3,5[;cap ;]{-infty },2]=[-3,2]}[-3,5[;cap ;]{-infty },2]=[-3,2]

  • [−3,5[∩[2,+∞[=[2,5[{displaystyle [-3,5[;cap ;[2,+infty [;=[2,5[}[-3,5[;cap ;[2,+infty [;=[2,5[

  • [3,5[∩]−,2]=∅{displaystyle [3,5[;cap ;]{-infty },2]=varnothing }[3,5[;cap ;]{-infty },2]=varnothing


Une union d'intervalles de ℝ n'est pas toujours un intervalle. Ce sera un intervalle si l'ensemble obtenu reste convexe (intuitivement s'il n'y a pas de « trou »). Dans le cas d'une union de deux intervalles, il suffit que l'intersection de ces intervalles soit non vide pour que leur réunion soit convexe. Par exemple,



  • ]−,2]∪[−3,5[=]−,5[{displaystyle ]{-infty },2];cup [-3,5[;=;]{-infty },5[}]{-infty },2];cup [-3,5[;=;]{-infty },5[

  • [−3,5[∪[2,+∞[=[−3,+∞[{displaystyle [-3,5[;cup ;[2,+infty [;=[-3,+infty [}[-3,5[;cup ;[2,+infty [;=[-3,+infty [


  • [3,5[∪]−,2]=]−,2]∪[3,5[{displaystyle [3,5[;cup ;]{-infty },2]=;]{-infty },2]cup [3,5[}[3,5[;cup ;]{-infty },2]=;]{-infty },2]cup [3,5[ (N.B. on note de préférence les deux bornes d’un intervalle dans l’ordre croissant).


Cette union ne forme pas un intervalle étant donné qu'il y a un trou entre 2 et 3.



Connexité et compacité |


Les parties connexes de ℝ (pour la topologie usuelle) sont exactement les intervalles.


Les intervalles fermés bornés, c'est-à-dire contenant leurs bornes, sont appelés segments. Ce sont les seuls intervalles réels compacts. Ce résultat est un cas particulier du théorème de Borel-Lebesgue.



Décomposition des ouverts de ℝ |


Tout ouvert de ℝ est réunion dénombrable d'intervalles ouverts deux à deux disjoints[1] : ses composantes connexes.



En analyse et en topologie |


Les intervalles sont les parties de ℝ les plus intéressantes dès que l'on parle de continuité et de dérivabilité.


Un intervalle réel est dit non trivial s'il est non vide et non réduit à un point.


On trouve alors (entre autres) pour les fonctions réelles d'une variable réelle, des propriétés telles que :



  • L'image par une fonction continue d'un intervalle de ℝ est un intervalle de ℝ (théorème des valeurs intermédiaires).

  • Une fonction dérivable et à dérivée identiquement nulle sur un intervalle est constante sur cet intervalle.

  • Une fonction dérivable est croissante (au sens large) sur un intervalle non trivial si et seulement si sa dérivée reste positive (au sens large) sur cet intervalle[2].


Remarque : La fonction f : ℝ* → ℝ définie par f(x) = x/|x| est dérivable sur ℝ*, et sa dérivée est identiquement nulle ; mais f n'est pas constante. Ceci tient au fait que ℝ* = ℝ{0} n'est pas un intervalle.



Généralisation |


Dans tout ensemble totalement ordonné (S, ≤), on peut[3] définir les intervalles, de la même façon que dans ℝ, comme les ensembles convexes (au sens de la définition générale énoncée plus haut). On retrouve parmi eux les types suivants (mais ce ne sont plus les seuls) :




  • {z∈S∣a<z<b}{displaystyle left{zin Smid a<z<bright}}left{zin Smid a<z<bright}, {z∈S∣a≤z≤b}{displaystyle left{zin Smid aleq zleq bright}}left{zin Smid aleq zleq bright}, {z∈S∣a<z≤b}{displaystyle left{zin Smid a<zleq bright}}left{zin Smid a<zleq bright}, {z∈S∣a≤z<b}{displaystyle left{zin Smid aleq z<bright}}left{zin Smid aleq z<bright}


  • {z∈S∣z<a}{displaystyle left{zin Smid z<aright}}left{zin Smid z<aright}, {z∈S∣z≤a}{displaystyle left{zin Smid zleq aright}}left{zin Smid zleq aright}, {z∈S∣z>a}{displaystyle left{zin Smid z>aright}}left{zin Smid z>aright}, {z∈S∣z≥a}{displaystyle left{zin Smid zgeq aright}}left{zin Smid zgeq aright}


  • {displaystyle varnothing }varnothing , S{displaystyle quad S}quad S


Les quatre premières notations généralisent respectivement l'intervalle ouvert, l'intervalle fermé, l'intervalle semi-ouvert à gauche et l'intervalle semi-ouvert à droite.
La cinquième notation est un cas particulier de section commençante ouverte[4] ; les trois suivantes sont la section commençante fermée, la section finissante ouverte[5] et la section finissante fermée déterminées par a, respectivement.


Il est donc tout à fait possible de définir dans ℤ l'intervalle des entiers relatifs compris entre –5 et 3 mais il serait dangereux de le noter [–5, 3] sans avertissement préalable à cause du risque de confusion avec la notation des intervalles de ℝ.
On utilise parfois la notation avec des crochets blancs[6] ⟦–5, 3⟧ et parfois la notation avec des crochets doubles (usage très répandu en probabilités).


Une intersection d'intervalles est encore un intervalle.



Notes et références |




  1. Voir par exemple Nawfal El Hage Hassan, Topologie générale et espaces normés : Cours et exercices corrigés, Dunod, 2018, 2e éd. (1re éd. 2011) (lire en ligne), p. 10 et 246, ou cet exercice corrigé de la leçon « Topologie générale » sur la Wikiversité.


  2. Pour plus de détails, voir le § Monotonie et signe de la dérivée de l'article sur les fonctions monotones.


  3. D. Guinin et B. Joppin, Algèbre et géométrie MPSI, Bréal, 2003
    (ISBN 9782749502182), Définition 27 p. 176.



  4. Ce n'est qu'un cas particulier, car il peut exister des sections commençantes ouvertes dont a n'est pas la borne supérieure — c'est notamment le cas des coupures de Dedekind qui définissent un nombre réel et n'ont pas nécessairement de borne supérieure dans ℚ.


  5. Remarque analogue : une section finissante n'a pas nécessairement une borne inférieure.


  6. J.-M. Arnaudiès et H. Fraysse, Cours de mathématiques-1 Algèbre, Dunod, 1987
    (ISBN 2040164502), p. 52.




Article connexe |


  • Arithmétique des intervalles


  • Portail de l’analyse Portail de l’analyse



Popular posts from this blog

Berounka

Sphinx de Gizeh

Different font size/position of beamer's navigation symbols template's content depending on regular/plain...