Cloporte
.mw-parser-output h1 #sous_titre_h1{display:block;font-size:0.7em;line-height:1.3em;margin:0.2em 0 0.1em 0.5em}Oniscidea
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Crustacea |
Classe | Malacostraca |
Ordre | Isopoda |
Sous-ordre
Oniscidea
Latreille, 1802
Les cloportes ou porcellions sont des crustacés formant le sous-ordre des Oniscidea dans l'ordre des isopodes, avec plus de 3 000 espèces connues dont plus de 160 en France[1]. D’origine marine, lors de leur colonisation des biotopes terrestres, ils ont développé une stratégie visant à contrôler les pertes en eau de leur organisme (zéro à cinq paires de pseudo-poumons[2] selon les espèces)[3].
L'espèce la plus répandue est le cloporte commun (Armadillidium vulgare).
Sommaire
1 Caractéristiques
1.1 Morphologie
1.2 Alimentation
1.3 Cycle de vie et reproduction
1.4 Comportement
2 Habitat
3 Bioindication
4 Taxonomie
5 Zoomorphisme et autres acceptions
6 Galerie
7 Notes et références
8 Références externes
9 Liens externes
Caractéristiques |
Les cloportes sont les seuls crustacés entièrement terrestres. Ils sont capables de se mouvoir sous une surface sans pour autant lâcher prise. Ils sont munis d'un exosquelette rigide, segmenté, de couleur jaunâtre-brun pâle (plutôt chez les jeunes) à noirâtre en passant par le gris ardoise. Leur carapace est parfois presque transparente. Elle est composée de calcaire, phosphate de calcium et de chitine.
Morphologie |
Le corps du cloporte est constitué de différents métamères associés en trois parties différentes : la tête, le thorax et l'abdomen.
- La tête ou céphalon porte les organes sensoriels (yeux composés, deux paires d'antennes dont une très réduite et difficilement observable) et les pièces buccales.
- Le thorax ou péréon est composé de 7 segments. La partie ventrale de chaque segment porte une paire de pattes marcheuses. Le cloporte possède ainsi 14 pattes, ce critère facilement observable permet de le différencier des insectes.
- L’abdomen ou pléon composé de 5 segments porte les organes respiratoires et reproducteurs. Les cloportes respirent par des branchies contenues dans de petites poches remplies d'eau. Ces poches sont limitées par de fines membranes permettant l'échange des gaz respiratoires avec l'atmosphère.
Alimentation |
Le cloporte est un détritiphage qui s’alimente de la matière végétale morte en décomposition. Il contribue ainsi au recyclage de la nécromasse et permet un retour plus rapide des nutriments dans le sol. Il peut aussi s'attaquer aux végétaux vivants, aux racines, aux fruits, etc., mais il ne présente pas pour autant une menace pour les cultures.
Cycle de vie et reproduction |
Le cloporte vit entre 2 et 4 ans en effectuant des mues mensuelles. Il atteint la maturité sexuelle à l'âge de 3 mois à 1 an selon les espèces.
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Un cloporte femelle maintient les œufs fertilisés en dessous de son corps dans une poche incubatrice appelée marsupium. Après un mois d'incubation, la mère semble alors « donner naissance » à sa progéniture.
Comportement |
Certaines espèces de cloportes peuvent se rouler en boule quand ils se sentent menacés, ne laissant que leur dos blindé exposé (volvation). Ils se distinguent des gloméris (mille-pattes) par le nombre plus important de plaques tergales, lorsqu'ils sont en boule.
Les cloportes peuvent former de larges agrégats[4] qui leur permettent de résister plus longtemps à la dessiccation[5]. Ce comportement d'agrégation observé chez les cloportes est une première étape dans l'évolution de la socialité (démontré chez Porcellio scaber[6]). Certaines espèces inféodées aux déserts (Hemilepistus reaumuri) vivent en famille ou en couple et élèvent leurs jeunes dans un terrier[7].
Habitat |
Le cloporte est lucifuge et habituellement nocturne. Cela le pousse à rechercher des endroits sombres et humides qu'il colonise en groupes. Il se rencontre sous les feuilles ou les écorces, dans le bois mort, dans les anfractuosités rocheuses ou dans les caves et dans les trompettes de la mort (champignons poussant dans les forêts feuillues aux pieds des châtaigniers).
Une étude[8] sur les macroinvertébrés du sol en forêt de type méditerranéenne et dans le sud de la Russie, à partir de 144 échantillons de sol intacts (76 cm2 chacun) a montré une abondance moyenne en isopodes de 166,3 ± 16,0 indiv./m2 (12 % de l'abondance totale de macrofaune dans ces cas), avec une biomasse en isopodes moyenne de 3,5 g/m2 (environ 21 % de la biomasse totale de la macrofaune)[8]. Trois genres de cloportes (Armadillidium, Cylisticus, et Trachelipus) occupaient les sites échantillonnés. Les deux derniers genres Cylisticus, et Trachelipus comptaient pour 93 % du total des populations isopodes[8]. Les chercheurs ont aussi constaté une répartition spatiale très hétérogène (les auteurs recommandent 40 échantillons au moins pour estimer l'abondance d'isopodes dans un sol forestier brun)[8]. Leur répartition semble notamment influencée par la masse de la litière, sa teneur en nourriture, son pH (plutôt neutre à très légèrement acide ; pH:6,79), une bonne rétention d'eau (70,9 %). Des cailloux composaient jusqu'à 84 % de la masse des échantillons[8].
Bioindication |
Plusieurs espèces de cloportes sont utilisés comme bioindicateurs ou biointégrateur[9], dont le Cloporte rugueux pour l'étude des impacts de sols pollués
Taxonomie |
Liste des familles :
- Infra-ordre/Section Diplocheta
- Ligiidae
- Infra-ordre Holoverticata
- Section : Tylida
- Tylidae
- Section : Microcheta
- Mesoniscidae
- Section : Synocheta
- Buddelundiellidae
- Schoebliidae
- Styloniscidae
- Titaniidae
- Trichoniscidae
- Tunanoniscidae
- Section : Crinocheta
- Agnaridae
- Alloniscidae
- Armadillidae
- Armadillidiidae
- Balloniscidae
- Bathytropidae
- Berytoniscidae
- Cylisticidae
- Delatorreidae
- Detonidae
- Eubelidae
- Halophilosciidae
- Olibrinidae
- Oniscidae
- Philosciidae
- Platyarthridae
- Porcellionidae
- Pudeoniscidae
- Rhyscotidae
- Scleropactidae
- Scyphacidae
- Spelaeoniscidae
- Stenoniscidae
- Tendosphaeridae
- Trachelipodidae
Zoomorphisme et autres acceptions |
Dans certaines régions, le cloporte est appelé « cochon de saint Antoine » ou « cochon de cave » ou « cochon de mur » ; dans d'autres, « pou de loup » ou « rat de terre ».
En argot, le terme de cloporte désigne un concierge soit en raison de l'obscurité supposée de sa loge soit par jeu de mots sur sa fonction (il clôt la porte)[10]. Par extension, le terme désigne une personne âgée peu dynamique, une personne qui se coupe du monde comme un ermite, une personne antisociale ou un misérable ; sous forme d'apostrophe (Espèce de cloporte), l'expression est une insulte (utilisée de temps à autre par le capitaine Haddock).
Alphonse Boudard a écrit un roman intitulé La Métamorphose des cloportes dont un film a été tiré. Les cloportes y sont les anciens associés d'un détenu qui rumine sa vengeance à leur encontre alors qu'ils l'ont « lâché » et sont devenus des gens rangés et honorables.
Des personnages de cloportes nommés Tuck et Roll apparaissent dans le film familial de Pixar 1001 pattes[11],[12].
Le terme de cloporte est parfois utilisé comme traduction du mot anglais bug.
Galerie |
Androniscus dentiger, Trichoniscidae
Hemilepistus reaumuri, Trachelipodidae
Porcellio scaber, Porcellionidae
Notes et références |
(fr) [PDF] Vandel, Albert, Les Isopodes terrestres, deuxième partie, vol. 66, Office central de faunistique, P.Lechevalier Paris, Faune de France, 1962(lire en ligne)
Pseudo-trachées visibles à l'œil nu sous forme de taches blanchâtres sur la partie ventrale
Henry Boué, Robert Louis Chanton, Zoologie, Doin, 1961, p. 602
(en) Allee W., Animal aggregations: A study in general sociology, University of Chicago Press, 1931(ISBN 0-404-14501-9)
(en) Warburg M., « Behavioral Adaptations of Terrestrial Isopods », American Zoologist, no 8, 1968, p. 545-559
(en) Devigne C., Broly P. & Deneubourg JLD, « Individual Preferences and Social Interactions Determine the Aggregation of Woodlice », PloS ONE, no 6(2): e17389., 2011(lire en ligne)
(en) Linsenmair KE., « Sociobiology of terrestrial isopods », Evolutionary ecology of social and sexual systems: crustaceans as model organisms, 2007(ISBN 9780195179927, lire en ligne)
Gongalsky, K. B., Savin, F. A., et al. (2005). Spatial distribution of isopods in an oak-beech forest. European Journal of Soil Biology, 41, 117–122 (résumé)
Grelle, C., M.-C. Fabre, et al. (2000). Myriapod and isopod communities in soils contaminated by heavy metals in northern France ; European Journal of Soil Science 51, 425-433
Définitions lexicographiques et étymologiques de « cloporte » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales Consulté le 24 mai 2011]
(en) « Pixar - A Bug's Life - The Characters »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), pixar.com (consulté le 10 juillet 2010)
(en) « A Bugs Life (1998) - Full cast and crew », Imdb.com (consulté le 10 juillet 2010)
Références externes |
- (en) Référence Fauna Europaea : Oniscidea
- (fr+en) Référence ITIS : Oniscidea Latreille, 1802 ( )
- (en) Référence Animal Diversity Web : Oniscidea
- (en) Référence NCBI : Oniscidea
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Liens externes |
Cloporteweb : Site très complet sur les cloportes, en particulier sur les espèces de Normandie
Laboratoire Écologie Évolution Symbiose : Site d'un laboratoire CNRS-Université de Poitiers dont le principal modèle d'étude est le cloporte
SVT 44 : Les préférences des cloportes (expériences virtuelles)
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