Sociologie
Sous classe de | Sciences sociales |
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Objets | Société, genre, action de groupe (en), éducation, travail, classe sociale, social conflict (en), structure (d) |
« Socio » redirige ici. Pour l’article homophone, voir Sociaux.
La sociologie est l'étude des êtres humains dans leur milieu social[1],[2]. Elle est une branche et une discipline des sciences sociales qui a pour objectif de rechercher des explications et des compréhensions typiquement sociales, et non pas mentales ou biophysiques, à des phénomènes observables, afin d'en montrer la « nature » sociologique. La sociologie étudie les interactions sociales, qui produisent par exemple, selon les approches : des acteurs sociaux, des actions sociales, des faits sociaux, des identités sociales, des institutions sociales, des organisations, des réseaux, des cultures, des classes sociales, des normes sociales ainsi que de toutes ces entités qui n'ont pas d'explications purement biophysiques ou mentales et qui sont produites par l'interaction sociale. Une explication sociologique est vue comme le produit d'une démarche scientifique et/ou intellectuelle, afin de rendre compte, expliquer ou comprendre un phénomène que le sens commun permet aussi d'appréhender.
Comme les courants en sociologie ne recherchent pas tous la scientificité et la réfutabilité, le terme de discipline est plus approprié que celui de science[3]. Cependant, la prétention scientifique de la discipline tient à ce que son émergence dans le champ scientifique moderne s’est faite par comparaison aux sciences dites dures. Quelques courants contemporains, ayant émergé au cours des années 1990, font d'ailleurs usage de formalismes mathématiques, tels que l'analyse des réseaux sociaux[4].
La sociologie peut se découper en deux grandes orientations principales : l'une est la recherche fondamentale et l'autre la recherche appliquée. La recherche fondamentale vise à approfondir les connaissances théoriques des processus sociaux, tandis que la recherche appliquée vise à influencer les politiques publiques. Ces deux orientations peuvent s'enchevêtrer. Il existe deux types de méthodes en sociologie : les méthodes qualitatives et les méthodes quantitatives ; elles peuvent être complémentaires. La sociologie offre trois niveaux d'analyse : la microsociologie, la macrosociologie et le niveau des organisations, des réseaux et de l'agentivité (mésosociologie)[5].
La recherche sociale informe les politiciens et les autorités publiques, les éducateurs, les travailleurs sociaux, les législateurs, et de nombreux autres organismes et décideurs ainsi que tous ceux intéressés par la résolution de problèmes sociaux. De nombreux sociologues sont aujourd'hui employés par des institutions publiques, des collectivités territoriales ou des entreprises privées à fin d'expertise ou de consultance.
Sommaire
1 Origine du terme
2 Histoire
2.1 Précurseurs
2.2 Contexte des trois révolutions
2.3 Sociologie en quête d'autonomie
2.4 Fondation de la discipline
2.4.1 Émile Durkheim
2.4.2 Max Weber
2.4.3 Karl Marx
2.5 Institutionnalisation
3 Paradigmes
3.1 Paradigme holistique
3.2 Paradigme de l'action individuelle
3.3 Autres paradigmes
4 Discipline plurielle
5 Domaines d’études et courants
6 Recherche empirique et ses méthodes
6.1 Méthodes quantitatives
6.2 Méthodes qualitatives
7 Scientificité
8 Notes et références
9 Annexes
9.1 Bibliographie
9.2 Articles connexes
9.3 Liens externes
Origine du terme |
Le terme de sociologie est forgé par Emmanuel-Joseph Sieyès[6] à partir du préfixe « socio » du mot latin socius signifiant « compagnon, associé » et du suffixe « logie » du terme grec ancien λόγος logos, signifiant « discours, parole »[7]. Il s'agit donc étymologiquement d'une science des relations.
Le terme est popularisé par Auguste Comte dans le sens d'une « physique sociale » à partir de 1839[8]. L'emploi du mot sociologie serait né d'une petite querelle : Auguste Comte, secrétaire de Saint-Simon de 1817 à 1823, veut reprendre l'idée de création d'une science de la société. Il la nomme d'abord « physique sociale » ; mais ce terme est déjà utilisé par d'autre, notamment par le Belge Adolphe Quetelet. Ce dernier l'utilise pour désigner des travaux statistiques portant sur les phénomènes sociaux. Quetelet sera plus tard considéré comme un précurseur de la démographie, discipline restant proche de la sociologie, spécialement au niveau de la démographie sociale. Comte usera alors du mot « sociologie », vocable qui restera celui de la discipline.
S'il est possible de dater avec une relative précision l'invention du mot sociologie, la production du premier cours de sociologie ou encore la constitution du premier département universitaire de sociologie, il est également toujours possible de reconnaître chez des auteurs antérieurs des formes de réflexion ou d'imagination sociologique[9]. Le développement de la sociologie doit dès lors être saisi à partir d'un contexte historique spécifique, les trois révolutions, qui a suscité un développement des réflexions sociologiques et abouti à l'institutionnalisation de la discipline.
Histoire |
Précurseurs |
L'étude de ce que nous appelons les sociétés précède l'invention du mot sociologie. La diversité des usages et des organisations a interpellé très tôt des penseurs et des historiens qui nous ont laissé des traces par l'écriture. Ainsi en est-il de Xénophon avec son Économique, de Platon, d'Aristote avec sa Politique, sa République, sa Poétique, son Organon, etc. de Zoroastre avec son Avesta. Hérodote, au Ve siècle av. J.-C., s'intéressait aux Égyptiens.
Dans la civilisation arabo-islamique, Ibn Khaldoun, dans son ouvrage Muqaddima, introduit une méthode précise et critique des sources et met les évènements en perspective pour déterminer les causes de la montée et du déclin des dynasties arabes. Certains le considèrent comme le véritable père de la sociologie[10]. Ainsi, Ludwig Gumplowicz, professeur de sciences politiques à l'Université de Graz, dans un ouvrage intitulé Aperçus sociologiques publié à Paris en 1900, rapporte qu'« un pieux moslem avait étudié à tête reposée les phénomènes sociaux et exprimé sur ce sujet des idées profondes : ce qu'il a écrit est ce que nous nommons aujourd'hui sociologie »[11].
Pour les Temps modernes, c'est dans le Novum organum, la Grande restauration des sciences de Francis Bacon, et dans son tableau de classification des sciences, qu'apparait, sous l'intitulé de sciences humaines, un ensemble de disciplines portant sur les sociétés humaines, ayant le même statut épistémologique que les sciences naturelles.
Au XVIIIe siècle, plusieurs auteurs commencent à reconsidérer les mondes sociaux à partir de modèles mécaniques comme l’Homme machine de La Mettrie ou physiques comme celui d'Isaac Newton : les positions et les relations entre les individus obéissent à des lois semblables à celle de l'attraction universelle. On trouve cette idée chez Diderot, d'Holbach, etc. Mais c'est Fourier (1772-1827) qui pousse l'analogie le plus loin avec sa Théorie de l'attraction passionnée. Montesquieu, de même, ne doit pas être oublié, en particulier pour De l'esprit des lois dans lequel il propose d'appliquer une méthode inductive et comparative à l'analyse des systèmes politiques, afin d'en dégager les lois : « J'ai regardé les choses, et j'ai vu qu'elles n'étaient pas mues par leur simple fantaisie. J'ai posé les principes, et j'ai vu les cas particuliers s'y plier comme d'eux-mêmes ».
Au début du XIXe siècle émerge la volonté de constituer une « physique sociale », c’est-à-dire un savoir aussi objectif que les sciences physiques, mais qui porterait sur le domaine des organisations humaines et des relations sociales.
Le premier à proposer une théorie « scientifique » des phénomènes sociaux au début du XIXe siècle est le comte de Saint Simon (1760-1825). Il lui donne le nom de physiologie sociale, qu'il replace dans une physiologie générale qui comprendrait aussi l'étude des êtres collectifs et de leur organisation[12].
Auguste Comte développa des théories sociologiques dans le système de politique positive (1851-1854). Il est souvent considéré en France comme un des pères fondateurs de cette science.
Alexis de Tocqueville (1805-1859) est aussi compté parmi les précurseurs de la sociologie, pour ses études sur la Révolution française (L'Ancien Régime et la Révolution) ou sur les États-Unis (De la démocratie en Amérique). Il analyse et compare la société américaine et les sociétés européennes. Il anticipe remarquablement le concept de moyennisation de la société.
Georg Simmel (1858-1918) est considéré par de nombreux sociologues comme le précurseur de l'Interactionnisme structural.
Contexte des trois révolutions |
Selon la formule de Jean Duvignaud, la sociologie peut être présentée comme « la fille des révolutions ». Si la sociologie émerge, au XIXe siècle, des essais et tentatives de saisir le fonctionnement de la société, c'est parce que des transformations majeures, politiques, économiques et scientifiques obligent les hommes à repenser les liens qui les unissent.
Tout d'abord, le XIXe siècle a été un moment de grande instabilité politique dans toute l'Europe. Depuis 1789, les régimes, les mouvements et les idéologies politiques se sont multipliés. Les insurrections et les guerres entre les nations européennes marquent ce siècle. L'ordre social ancien, fondé sur l'alliance du roi et de l'Église, est discrédité, mais la possibilité qu'ont les sociétés de se définir elles-mêmes conduit d'abord à une multiplication des troubles et des revendications.
La révolution industrielle participe également de ce sentiment de vivre dans une société nouvelle. Les gestes artisanaux, qu'ils soient transmis dans la famille ou au sein d'organisations de compagnonnage, sont dévalorisés par les progrès techniques. De plus, l'exode rural détruit les formes traditionnelles d'organisation de la vie sociale. Pour les paysans devenus ouvriers, la dégradation des conditions de vie et la perte des supports communautaires conduit à une misère à la fois matérielle et morale. Aux mouvements de protestations politiques se mêlent des réactions individuelles qui inquiètent l’époque : vols, mendicité, errance.
L'ouvrage classique Communauté et société de Ferdinand Tönnies, d'abord publié en 1887, constitue une représentation forte de la rupture qu'a constitué le XIXe siècle. Il oppose la chaleur de la communauté, monde affectif mais clos fondé sur la famille, à la superficialité de la société, agrégat d'individus ayant d'abord des relations utilitaires.
La sociologie naît dès lors non seulement de la volonté de décrire la vie sociale mais également d'apporter des réponses aux troubles sociaux. « Elles répondent toutes, peu ou prou, à la même question : comment mettre fin à l'évidente crise sociale que traverse l'Europe ? »[13].
La différence entre la sociologie et les discours politiques ou littéraires réside dans le fait que la sociologie s'efforce d'apporter une réponse « scientifique » à ces questions. Le XIXe siècle est notamment marqué par le positivisme scientifique . La biologie, la physique et la chimie connaissent des progrès considérables qui transforment la façon dont les hommes perçoivent leur environnement matériel. Ces disciplines participent également à la révolution industrielle et trouvent des applications techniques qui modifient fortement les modes de vie. Dans ce contexte, la sociologie est influencée par ce positivisme : nombre de sociologues empruntent leurs modèles d'analyse à la biologie ou la physique. Les progrès des sciences et leurs applications semblent donc prouver qu'un discours scientifiquement fondé est capable d'intervenir sur le monde et de répondre aux problèmes que le siècle pose[14]. Émile Durkheim – qui s'inspire d'ailleurs pour partie des théories d'Auguste Comte pour renouveler cette science humaine – affirme en particulier qu'il faut « étudier les faits sociaux comme des choses ». Pour la plupart des sociologues, il s'agit donc de produire une représentation scientifique de la vie sociale capable de répondre aux problèmes que pose le XIXe siècle. Il s'agit donc de proposer une critique de la vie sociale moderne et des réponses aux problèmes les plus brûlants. Les questionnements des sociologues sont cependant très variables selon les pays.
En France, Durkheim tient à concilier les acquis des révolutions, et d'abord l'autonomie individuelle, avec un ordre social stable. Dans la préface à son premier ouvrage, De la division du travail social, il affirme en effet : « Quant à la question (Qui a été à l'origine de ce travail ?), c'est celle des rapports de la personnalité individuelle et de la solidarité sociale. Comment se fait-il que, tout en devenant plus autonome, l'individu dépende plus étroitement de la société ? Comment peut-il être à la fois plus personnel et plus solidaire ? Car il est incontestable que les deux mouvements, si contradictoires qu'ils paraissent, se poursuivent parallèlement ».
Si les sociétés peuvent concilier ordre et liberté, répond Durkheim, c'est grâce à la « division du travail ». Celle-ci doit en effet permettre de passer d'une solidarité mécanique, fondée sur la similitude, au développement d'une solidarité organique, c'est-à-dire résultant de l'interdépendance qui existe entre des individus aux activités différentes mais ayant besoin les uns des autres pour vivre.
Quand Durkheim fonde la sociologie française, la France est un pays où l'unité politique et étatique est forte, mais où subsistent de fortes identités régionales. L'État doit dès lors produire une société d'individus. Ainsi que le répète Durkheim, « le fait social est un fait moral », le développement de la société doit produire des individus à la personnalité plus forte : « La morale est ce qu'est la société… la première n'est forte que dans la mesure où la seconde est organisée ».
En Allemagne, Weber s'interroge quant à lui sur les types d'actions et les formes de l'autorité. La culture allemande ayant été unifiée avant même que l'unité politique ne soit réalisée, les réflexions de Weber portent moins sur les conditions d'existence de la société que sur le dynamisme de la vie sociale. Weber s'interroge sur les modes d'actions et de domination, produisant la première critique des systèmes bureaucratiques. Travaillant sur le développement du capitalisme, il montre l'analogie qui a existé entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Voulant vérifier leur élection par Dieu, les protestants (notamment calvinistes) vont s'investir dans le travail tout en rejetant le plaisir associé à la consommation. Ils se comportent ainsi comme des capitalistes qui réinvestissent leurs profits. Mais il montre par là comment la vie sociale a perdu son sens et son caractère volontaire. Là où les protestants choisissaient un mode de vie en accord avec leurs convictions religieuses, la modernité a produit une « cage d'acier », un mode de vie rationnel dont il n'est pas possible de s'échapper : « Pour Weber, le paradoxe central du capitalisme est celui de la naissance, dans un contexte religieux, d'un type d'homme nouveau (orienté vers la recherche de la rationalité « instrumentale » ou « formelle ») dont l'universalisation risque de conduire à une perte de sens des relations sociales, alors même que se poursuivrait l'expansion de la mainmise « rationnelle » sur la nature et sur le monde social »[15].
Chez Marx, pour qui l'étude scientifique des sociétés permet de saisir l'inéluctabilité de la révolution et de l'avènement d'une société communiste ; chez Pareto, qui cherche à saisir la naissance et la mort des élites ; ou chez Park qui veut comprendre comment la ville permet l'assimilation progressive des immigrés, la sociologie naissante apparaît donc d'abord comme un discours sur les problèmes résultant de « la modernité »[16]. La sociologie est alors une façon de répondre aux troubles politiques et économiques qui ont poussé les hommes à s'interroger sur leurs représentations de la vie sociale. Mais la sociologie ne pourra devenir une discipline qu'en s'affirmant comme une science et en accédant à l'université.
Sociologie en quête d'autonomie |
La sociologie n'est pas à sa naissance le seul discours sur la modernité. Ainsi que le montre Georg Lukács dans La signification présente du réalisme critique[17], la littérature, avec le roman et plus encore le réalisme, propose en effet des représentations de la vie sociale. Ainsi, dans Balzac et le réalisme français[18], il montre comment Honoré de Balzac cherche à construire une description complète de la société française : avant d'être renommé « comédie humaine », son cycle romanesque s'intitule « études sociales ». Le lien, parfois conflictuel, entre discours sociologique et discours littéraire n'est cependant pas spécifiquement français. En Angleterre, H. G. Wells participe aux premiers congrès de sociologie ; en Allemagne, les œuvres de Thomas Mann et Max Weber se répondent.
Selon Wolf Lepenies, la sociologie se constitue dans l'espace tiers entre science et littérature. Elle cherche à se légitimer et à se différencier par son approche scientifique du monde social, sans toutefois jamais pouvoir atteindre le degré d'objectivité des sciences de la nature. La sociologie naissante s'inscrit dans d'importants débats épistémologiques auxquels elle apporte des réponses très différentes en France et en Allemagne.
Si la sociologie doit donc affronter les prétentions de la littérature à dire ce qu'est la vie sociale, elle doit également faire face, au sein des sciences, à la psychologie naissante. Les approches psychologique, sociologique et philosophique entrent en effet en concurrence, en complémentarité et/ou en confusion dès qu'il s'agit d'analyser les objets cruciaux de l'anthropologie comme les rapports de la magie et de la religion. En opposition avec son rival Gabriel Tarde, Durkheim s'efforce ainsi à distinguer la sociologie de la philosophie d'une part, et de la psychologie d'autre part. Ses inspirateurs déclarés, outre Auguste Comte, sont Montesquieu et Rousseau, ainsi que les thèmes portant sur la « division du travail » qui sont le pivot de son œuvre, là où précisément le philosophe Durkheim rencontre le scientifique.
De Comte à Durkheim, le positivisme commence par une critique de l'économie politique, tout comme le marxisme, mais sur des postulats bien différents, concernant essentiellement la réalité accordée à la société comme existence antérieure à la personne et ontologiquement fondée.
Fondation de la discipline |
Émile Durkheim |
Émile Durkheim est souvent considéré comme le père fondateur de la sociologie française. Le premier, il construit les bases d'une méthodologie scientifique pour la sociologie, en particulier dans l'ouvrage Les Règles de la méthode sociologique (1895) dans la continuité De la division du travail social (1893), livre qui est issu de sa thèse. Sa méthode repose essentiellement sur la comparaison de statistiques et de caractéristiques quantitatives, cherchant à se libérer du subjectivisme lié à toute donnée qualitative et à débarrasser de tout a priori moral ou moralisateur l'effort pour comprendre un « fait social » comme dans son ouvrage intitulé Le Suicide (1897).
Si la sociologie voit en Durkheim son « père fondateur », c'est en partie parce qu'il est le premier à aborder la sociologie comme une discipline scientifique. Cela nécessite :
- d'une part un travail de clarification de son objet afin de le distinguer des discours concurrents sur la société :
- d'un côté, le différencier de la philosophie, attachée à une démarche de pur raisonnement, de jugement normatif alors que lui, veut imposer une démarche empirique, guidée par la volonté d'établir des faits appuyés sur des données concrètes (statistiques; enquêtes monographiques).
- De l'autre côté, rompre avec la psychologie, qui ne propose d'explications qu'au niveau individuel alors que l'étude de sa discipline se fait sur le plan collectif.
- d'autre part, il a dû aussi faire reconnaître cette discipline en constituant une équipe de chercheurs, en créant des revues et finalement, en la faisant instituer comme discipline universitaire (il a occupé le premier poste de professeur de sociologie en France).
Max Weber |
Le contemporain de Durkheim, Max Weber, selon des voies différentes, emploie la science politique, l'économie politique, la philosophie de la culture et le droit, l'étude des religions, qui sont selon lui, tout comme la sociologie, des « sciences de la culture ». Selon toute une tradition de la philosophie allemande (Wilhelm Dilthey notamment), ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. Elle propose une compréhension des phénomènes collectifs plutôt que la recherche de lois (c'est la méthode dite compréhensive). Pour Weber, le but de la sociologie est de :
« (…) comprendre par interprétation l'activité sociale et par là d'expliquer causalement son déroulement et ses effets. Nous entendons par « activité » un comportement humain (…) quand et pour autant que l'agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par activité « sociale », l'activité qui, d'après son sens visé par l'agent ou les agents se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel, s'oriente son déroulement. »
— Économie et société, Plon, 1971, p. 4.
Karl Marx |
Karl Marx est un autre penseur qui aura une profonde influence sur la pensée sociale et critique du XIXe siècle. C'est essentiellement en Allemagne qu'il deviendra un référent théorique majeur de la sociologie avec l'École de Francfort. Comprendre le fonctionnement des sociétés constitue l'espoir d'un moyen de lutter pour l'avènement d'un monde plus juste (Karl Marx), de fonder scientifiquement une morale laïque indépendante des prescriptions des religions (Émile Durkheim), de lutter contre les « fléaux » de la société que sont la pauvreté, l'alcool, l'immoralité (Le Play), contre la révolution parfois (Gustave Le Bon).
Dans la sociologie française, la réception de la pensée de Marx a été notamment abordée selon trois points de vue et/ou postures :
- Diachronique : Daniel Lindenberg (Le Marxisme introuvable, 10/18, 1978) interroge ainsi la place du marxisme dans la sociologie officielle du début du XXe siècle ;
- Généalogique : Jacques Donzelot (L’Invention du social, Fayard, 1984) analyse ainsi les stratégies discursives des passions politiques en rivalité dans la France de la Troisième République (l'idéal républicain, le libéralisme et le marxisme) ;
- Synchronique : Pierre Ansart (Les Sociologies contemporaines, Seuil, 1990) positionne ainsi notamment vis-à-vis de la thèse marxienne de la lutte des classes comme moteur de l'histoire, la pensée du changement social des grands sociologues français contemporains (Balandier, Boudon, Bourdieu, Crozier et Touraine).
Karl Marx
(1818 – 1883)
Herbert Spencer
(1820 – 1903)
Vilfredo Pareto
(1848 – 1923)
Ferdinand Tönnies
(1855 – 1936)
Émile Durkheim
(1858 – 1917)
Georg Simmel
(1858 – 1918)
Max Weber
(1864 – 1920)
Institutionnalisation |
La discipline a été enseignée avec son nom en propre pour la première fois à l'université du Kansas à Lawrence aux États-Unis en 1890 par Frank Blackmar, avec pour titre du cours : Elements of Sociology. Le Department of History and Sociology à l'université du Kansas a été établi en 1891[19], et la première faculté indépendante de sociologie a été établie en 1892 à l'université de Chicago par Albion Small. Ce dernier a fondé en 1895 la revue American Journal of Sociology[20].
Le premier département européen de sociologie a été fondé en 1895 à l'université de Bordeaux en France par Émile Durkheim. Ce dernier a fondé L'Année sociologique en 1896. En 1919, un département de sociologie a été établi en Allemagne à l'université Louis-et-Maximilien à Munich par Max Weber. Un autre a été mis en place en 1920 par Florian Znaniecki en Pologne. Les premiers départements de sociologie au Royaume-Uni ont été fondés après la deuxième guerre mondiale.
La coopération internationale en sociologie a commencé en 1893 quand René Worms a fondé l'Institut international de sociologie, éclipsé par l'Association internationale de sociologie en 1949 (actuellement présidée par le français Michel Wieviorka). En 1905, l'« American Sociological Association » a été fondée et Lester Frank Ward a été choisi comme son premier président.
Il existe une association regroupant les sociologues français : l'Association française de sociologie (AFS) actuellement présidée par Dan Ferrand-Bechmann. Par ailleurs, il existe une association internationale francophone : l'Association internationale des sociologues de langue française (AISLF), actuellement dirigée par Monique Hirschhorn.
Paradigmes |
Deux points de vue s'opposent souvent à l'intérieur de la sociologie : le paradigme holistique d'Émile Durkheim et le paradigme atomistique défini par Max Weber. Néanmoins les deux paradigmes ont en commun de se construire par comparaison aux modèles de scientificité des sciences de la nature : par assimilation ou par opposition.
Paradigme holistique |
Celui d'Émile Durkheim est dit paradigme holistique (du grec holos : qui forme un tout). Pour lui et ceux qui se réclament de son héritage, la société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de ses parties, elle préexiste à l’individu et les individus sont gouvernés par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus et la conscience individuelle n'est vue que comme un fragment de la conscience collective.
Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est le fait social, qu'il faut traiter comme une chose, sa cause devant être cherchée dans des faits sociaux antérieurs. Le fait social, qui fait l'objet d'une institutionnalisation, est extérieur à l’individu et exerce une contrainte sur ce dernier. Les individus sont donc encadrés dans des institutions, elles-mêmes insérées dans des structures homologues les unes par rapport aux autres. La sociologie est alors la science des invariants institutionnels dans lesquels se situent les phénomènes observables.
Marcel Mauss imprimera une inflexion significative à cette doctrine en arguant de la nécessité de décrire complètement et dans leur totalité les formes dans lesquelles le phénomène apparaît pour révéler leur secret. Analyser le concret interdit de négliger la sensibilité au vécu.
Plus récent mais certainement porteur, Jean Baechler a développé un paradigme entre l'histoire et la sociologie, une méthode qui reprend certains axes des études simmeliennes, et qui se pose sur les fondements des critiques de la raison historique recensées par Raymond Aron pour rendre compte du devenir des phénomènes sociaux macroscopiques[21].
Paradigme de l'action individuelle |
Le point de vue de Max Weber, différent, est le paradigme atomistique, selon lequel chaque individu est un atome social. Les individus agissent en fonction de motifs, d'intérêts, d’émotions propres et sont liés aux autres individus. Un système d'interactions constantes entre les individus produit et reproduit la société. Raymond Boudon a aussi contribué à ce courant de pensée, nommé individualisme méthodologique.
Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est la rationalité de l'acteur, afin de comprendre et d'expliquer l'action sociale. L’accent est porté sur sa cause et sur le sens donné par les individus à leurs actions. On ne cherche plus des arrangements d’institutions mais un horizon de significations qui servent de références. L’institution est là mais elle sert les motifs et les intérêts des agents et les enserre : c'est la « cage de fer » de la bureaucratie.
Autres paradigmes |
D'autres paradigmes existent en sociologie. Ainsi, le constructivisme social (dont les sociologues Peter L. Berger et Thomas Luckmann ont été les initiateurs) envisage la réalité sociale et les phénomènes sociaux comme étant « construits », c'est-à-dire produits et institutionnalisés. La sociologie critique (dont une figure importante au XXe siècle fut Pierre Bourdieu), analysant les rapports de domination caractérisant les différentes sociétés, se présente comme un paradigme transversal à une diversité de courants sociologiques. L'émergence récente de l'interactionnisme structural, une approche fondée sur l'étude des dynamiques relationnelles et sur le recours à l'analyse des réseaux sociaux, suggère des pistes de recherche dépassant l'opposition entre approches holistique et atomistique. De même, la sociologie pragmatique (initiée par Luc Boltanski et Laurent Thévenot) a considérablement modifié les manières de lier logiques d'enquêtes, productions de modèles et styles de restitution des travaux. Ce n'est toutefois pas seulement par la place respective de l'individu et du social que s'opposent les paradigmes de la sociologie, mais aussi par la fonction attribuée au conflit et à l'ordre.
Discipline plurielle |
La sociologie contemporaine a, pour beaucoup, limité ses ambitions d'unification de la discipline. L'approche de l'interactionnisme structural est vu comme l'une des rares qui actuellement prétendent permettre d'ancrer la sociologie comme science à part entière et de fournir un paradigme unissant toutes les sciences sociales.
La sociologie n'est pas faite d'un ensemble structuré autour des mêmes fondements et dans lequel tous les auteurs partageraient les mêmes conceptions de ce qui est scientifique et de ce qui ne le serait pas, de ce qu'il faut attendre de la science, du rapport à la modernité[22]. Les sociologues n'ont pas tous les mêmes paradigmes, ni méthodologies, et parfois il n'y précisé explicitement ce qu'ils retiennent et ce qu'ils rejettent des plans méthodologiques.
En conséquence, les modélisations de cette « science »[23], elles-mêmes différentes dans le temps, tendent à faire varier aussi bien la place relative des différentes problématiques que les ambitions de la sociologie. Selon François Dubet, « la dispersion est devenue la règle et la combinaison des modèles remplace l'ancienne unité. Dans ce cas la crise d'une sociologie est aussi la crise de la sociologie en tant que type de pensée sociale de la « modernité » et de modèle global auto-suffisant ayant été le projet même de la sociologie »[24].
Enfin, la question du partage de ce projet (particulièrement sensible quand il s'agit de labelliser telle ou telle pensée comme relevant de l'entreprise sociologique ou non[25]) se répercute dans la propension de la discipline à tolérer ou exclure des objets (c'est-à-dire, en fait, à en dessiner les contours) – dit autrement, depuis la sociologie professionnelle, dans la place faite aux affects subjectifs qui déterminent le désir de chercher[26]. Pour emprunter à Luc Boltanski, la « sociologie d'expertise » se caractériserait par son obéissance à des critères unidimensionnels d'exploration des objets qu'elle se donne, quand la « sociologie critique » viserait à assumer leur multidimensionnalité[27].
Domaines d’études et courants |
Les domaines d'études en sociologie sont presque aussi nombreux que les phénomènes sociaux. Il peut s'agir de l'étude des mouvements sociaux, de la déviance, de la sexualité humaine, de l'éducation, de l'immigration, du travail, l'armée, etc.
Recherche empirique et ses méthodes |
L'étude des phénomènes sociaux se fait par le biais d'un certain nombre d'outils qui permettent au sociologue d'appréhender des phénomènes dont l'échelle dépasse ses possibilités de perception individuelle, mais aussi de limiter les inductions qu'il fait au cours de son travail. Parmi ces outils peuvent être trouvé : le questionnaire, le sondage, l'observation in situ (participante ou non), l'entretien, le récit de vie, l'analyse en groupe (ou « focus group »), l'analyse de contenu, l'herméneutique, l'analyse statistique, l'analyse des réseaux sociaux, la recherche-action.
Le sociologue est avant tout un être humain avec, entre autres, des sensations, des impressions et des opinions. Pour s'affranchir de cet état lors d'une recherche, l'application de méthodes reconnues par ses pairs permet au chercheur de légitimer son approche d'un phénomène social. « Quoi observer ? Pourquoi ? », telles peuvent être les premières questions d'un chercheur sur l'objet de sa recherche. Généralement, les méthodes sociologiques se scindent en deux catégories complémentaires ; les méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives.
Méthodes quantitatives |
Les études quantitatives permettent l'étude des ensembles, la comparaison des unités vis-à-vis de tendances générales. La précaution à prendre au préalable est de définir des unités comparables et les indicateurs, ainsi que de savoir précisément ce que le chercheur veut comparer. Les limites des études quantitatives sont atteintes lorsque le chercheur s'interroge sur un phénomène unique ou sur des trajectoires biographiques. Les statistiques et les sondages sont les outils principaux de l'étude quantitative.
Méthodes qualitatives |
Observation détaillée, description de situation, c'est-à-dire une analyse de discours, un outil de codage qui permettent de faire ressortir les typologies, des tendances générales, etc. Ainsi, parmi les méthodes utilisées dans l'enquête sociologique, on retrouvera notamment l'entretien et l'observation.
Scientificité |
La sociologie, ayant pour objet des éléments historiques qui se déroulent dans le temps, la reproductibilité n'est pas possible. Mais la reproductibilité n'est pas le seul critère de scientificité[28].
Notes et références |
(en) « Sociology », sur dictionary.com, 2017(consulté le 28 juillet 2017)
Guy Rocher, Introduction à la sociologie générale. L'action sociale., Gatineau, Bibliothèque Québécoise, 2012, 352 p. (ISBN 978-2-89406-332-3), p.16
Jacques Coenen-Huther, « La sociologie est-elle une science ? », SociologieS, Association internationales des sociologues de langue française (AISLF), 15 novembre 2012(ISSN 1992-2655, lire en ligne)
John Scott, Social network analysis. Sage, 2012.
Michel Grossetti, « L'espace à trois dimensions des phénomènes sociaux : Échelles d'action et d'analyse », SociologieS, Association internationales des sociologues de langue française (AISLF), 11 avril 2011(ISSN 1992-2655, lire en ligne)
« Refdoc », sur cat.inist.fr
La concaténation de deux racines grecque et latine fut longtemps considéré comme une entorse aux règles de formation des néologismes.
Jean-Pierre Durand, La sociologie de Marx, p. 3.
L'imagination sociologique est une expression du sociologue américain Charles Wright Mills qu'il utilisa comme titre d'un ouvrage de méthodologie sociologique.
Le Monde Diplomatique - « LE LIVRE DES EXEMPLES », D'IBN KHALDÛN L’inventeur de la sociologie par Pierre Lepape, janvier 2003
Ben, « Ibn Khaldoun et l’analyse du pouvoir : le concept de jâh. Présentation des textes d’Ibn Khaldoun « Le prestige lié au rang est source de richesse » et « Le bonheur et le profit vont généralement aux gens soumis et aux flatteurs » », SociologieS, 28 octobre 2008(lire en ligne)
« La physiologie comprend deux parties, l'une traite des organes individuels, l'autre des organes sociaux. Cette physiologie sociale a un objet spécial, aussi distinct de la physiologie des individualités humaines que celle-ci est distincte de la physiologie des animaux. Cet objet, ce sont les être sociaux qui ne sont pas de simples agrégats d'individus, une simple somme, mais une réalité sui generis qui a une existence distincte et qui lui est propre. (…) C'est l'organisme social. » Émile Durkheim, "La Doctrine de Saint-Simon, fondation du positivisme" in Le Socialisme.
Durand et Weil, 1997, p 16
Bevir Mark, « Une approche interprétative de la gouvernance. Intentionnalité, historicité et réflexivité », Revue française de science politique, 2013/3 (Vol.63), p. 603-623. DOI : 10.3917/rfsp.633.0603. URL : http://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2013-3-page-603.htm
Philippe Raynaud, dans l'introduction à Max Weber, Histoire économique, Gallimard, 1981, pIX
Danilo Martuccelli, Sociologies de la modernité, Gallimard, 1999
Traduction, 1960, Gallimard.
Traduction, 1967, Maspéro.
(en) « Page »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) du site de l'université du Kansas
(en) « Site »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) de l’American Journal of Sociology »
Voir par exemple : Nature et Histoire, PUF ou Esquisse d'une histoire universelle, Fayard.
Voir « La fin de la grande illusion. Les sciences sociales, la modernité et l'État » par Peter Wagner (Futur Antérieur, n°11, 1992).
Que l'on songe, par exemple, à une sociologie d'inspiration phénoménologique à la manière d'Alfred Schütz ou à la dialectique d'inspiration pluraliste de Georges Gurvitch. Outre l'emprunt de théories (matérialisme, phénoménologie, structuralisme, etc.), les dialogues entre la sociologie et la philosophie se nouent encore autour de l'histoire de la philosophie comme chez Raymond Aron ou des théories de la connaissance comme chez Durkheim.
François Dubet, Sociologie de l'expérience, Paris, Le Seuil, 1994, p. 90
Ainsi Michel Foucault sera reconnu par certains comme conciliable avec la réflexion sociologique et pas par d'autres. Cf. Le Portique n°13/14, « Foucault : usages et actualités », 2e semestre 2004, ou encore le volume 38 (n°2) de la revue Sociologie et sociétés, automne 2006 : « Michel Foucault : sociologue ? ».
Voir Jean-Philippe Bouilloud, Devenir sociologue. Histoires de vie et choix théoriques, Paris, Érès, 2009 (à propose de Anne Ancelin-Shützenberger, André-Marcel d'Ans, Pierre Ansart, Georges Balandier, Christian Bachmann, Jacqueline Barus-Michel, Raymond Boudon, Pierre Bourdieu, Robert Castel, Michel Crozier, Sonia Dayan-Herzbrun, Jean Duvignaud, Eugène Enriquez, Pierre Fougeyrollas, Vincent de Gaulejac, Florence Giust-Desprairies, Claudine Haroche, Françoise Héritier, Georges Lapassade, Edgar Morin, Serge Moscovici, Numa Murard, Gérard Namer, Max Pagès, Renaud Sainsaulieu, Alain Touraine et Michel Wieviorka).
Voir De la critique. Précis de sociologie de l'émancipation, Paris, Gallimard, 2009.
Giovanni Busino, « La preuve dans les sciences sociales », Revue européenne des sciences sociales, 2003(DOI 10.4000/ress.377, lire en ligne).
Annexes |
- Tous les articles commençant par sociologie
- Toutes les pages avec « psychologie » dans le titre
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Bibliographie |
Raymond Aron, Les Étapes de la pensée sociologique, Paris, Gallimard, 1967
Raymond Boudon avec Robert Leroux, Y a-t-il encore une sociologie?, Paris, Odile Jacob, 2003
Luc Boltanski, De la critique. Précis de sociologie de l'émancipation, Paris, Gallimard, 2009
Pierre Bourdieu, Leçon sur la leçon [leçon inaugurale au Collège de France], Paris, Minuit, 1982
Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique [recueil de textes], Paris, Seuil, collection "Points Essais", 2001
Philippe Corcuff, Les Nouvelles sociologies, Paris, Nathan Université, collection "128", 1995 (2e édition refondue avec une postface inédite, Paris, Armand Colin, collection "128", 2007; 3e édition actualisée, Paris, Armand Colin, collection "128", 2011)
Michel Crozier, Le phénomène bureaucratique, Le Seuil, 1964
Michel Crozier, Erhard Friedberg, L'acteur et le système, Seuil, 1977
Michel Crozier, À quoi sert la sociologie ?, Arslan, 2000
Jean-Pierre Durand et Robert Weil, Sociologie contemporaine, Vigot, 1997
Émile Durkheim, De la division du travail social, PUF, 2007
Norbert Elias, Engagement et distanciation. Contributions à la sociologie de la connaissance, traduction française, Paris, Fayard, 1993
Francis Farrugia, Sociologies. Histoires et théories, Paris, CNRS Éditions, coll. « Biblis », 2012, 335 p., (ISBN 978-2-271-07388-4).
Anthony Giddens, La constitution de la société. Éléments pour une théorie de la structuration, traduction française, Paris, PUF, collection "Sociologies", 1987- Jacques Hamel, Woody Allen au secours de la sociologie, Paris, Economica, 2010.
Wolf Lepenies, Les trois cultures : entre science et littérature, l'avènement de la sociologie, traduction française, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, 1995
Danilo Martuccelli, Sociologies de la modernité, Paris, Gallimard, 1999
Nathalie Heinich, La Sociologie de l'art, La Découverte, 2004
Charles Wright Mills, L'imagination sociologique [1e éd. américaine : 1959], traduction française, Paris, La Découverte/poche, 2006
Jean-Claude Passeron, Le raisonnement sociologique. Un espace non-poppérien de l’argumentation, Paris, Albin Michel, 2006 (1e éd. : 1991, Paris, Nathan)
Max Weber, Essais sur la théorie de la science [recueil de textes], traduction française, Paris, Plon, 1965
Max Weber, Histoire économique, Gallimard, 1981
Articles connexes |
- La place de l'Histoire face aux sciences humaines
- Sociologie des organisations
- sociologie visuelle
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