Exécution par arme à feu
Pour les articles homonymes, voir Peloton d'exécution (homonymie).
Le peloton d'exécution est une méthode d'exécution principalement utilisée par les armées.
Sommaire
1 Peloton conventionnel
1.1 Autres postures
1.2 Exécutions non militaires aux États-Unis
2 Arme unique
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Articles connexes
Peloton conventionnel |
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Le condamné à mort est placé face aux tireurs, à une distance qui varie selon les codes militaires ou parfois selon les dispositions ou la volonté du gradé ou de l'autorité qui commande ou ordonne l'exécution. Dans la peinture de Francisco Goya ci-dessous, où les tireurs sont à moins de cinq mètres, une si courte distance séparant les tireurs des condamnés se doit peut-être à un choix du peintre, pour accuser l'aspect dramatique de la scène représentée. Effectivement, le fait que le condamné soit à une si courte distance des tireurs pourrait être à l'origine d'incidents, comme la tentative du condamné de s'emparer d'une arme et de s'en servir (dans la scène représentée par Goya les condamnés ne sont même pas attachés). Les exécutants du peloton sont souvent des soldats issus du contingent, pas des bourreaux professionnels, et sont généralement équipés de fusils de manière à mieux viser le condamné, en effet il est plus difficile d'être précis avec une arme de poing.
Selon le code militaire français, du temps où la peine de mort était une peine applicable, le peloton devait être constitué de douze hommes de grades différents, qu'ils soient militaires de carrière ou appelés du contingent : quatre sergents, quatre caporaux et quatre hommes de troupe. Il devait être commandé par un officier subalterne du grade le plus élevé. Un cinquième homme de troupe étant désigné pour bander les yeux du condamné si celui-ci le désirait, et à un officier revenait la tâche de donner le (ou les) « coup de grâce ».
En plus du bandeau sur les yeux (ou d'une cagoule noire sur la tête), une marque, avec une craie ou un mouchoir blanc, est placée sur la poitrine du supplicié pour désigner son cœur, permettant au peloton de mieux viser. Il peut également être attaché à un poteau, pour le maintenir debout avant et après l'exécution.
Une cartouche à blanc est en général placée dans l'arme d'un des tireurs[1], avec pour objectif de moins traumatiser ces derniers d'avoir exécuté une personne. Ainsi, aucun des membres du peloton ne sait s'il a ou non touché le condamné. Cependant un tireur confirmé peut faire la différence lors de la mise à feu, car une arme tirant à blanc ne produit pratiquement pas de recul au contraire d'une arme chargée classiquement. Dans la même optique, une arme chargée avec une balle d'exercice en bois reste mortelle à la distance à laquelle les tireurs se trouvent.
Au signal, tous les tireurs tirent en même temps.
Selon les pays et les institutions, si le condamné ne mourait pas instantanément, une procédure était mise en place pour achever le condamné. Ainsi :
selon le code de procédure militaire américain, autant de salves que nécessaire étaient tirées, ceci jusqu'à ce que mort s'ensuive.
selon le code de procédure militaire français et par le décret du 25 octobre 1974, le sergent désigné à cet effet tirait le « coup de grâce » : une balle dans la nuque ou derrière l'oreille du condamné devait théoriquement suffire (cependant, le 6 juillet 1962, lors de l'exécution de Roger Degueldre, l'officier chargé de lui donner le coup de grâce s'y reprend à six fois avant que le condamné ne rende son dernier souffle).
Autres postures |
- Dans l'Italie fasciste, il était d'usage de fusiller les condamnés debout, le dos tourné au peloton.
- Durant la Seconde Guerre mondiale, certains groupes de résistants de la Loire ont fusillé des Allemands et des collaborateurs français en les plaçant à genoux, de dos. Cela était décrit comme « la peine réservée aux traîtres »[2].
Exécutions non militaires aux États-Unis |
Aux États-Unis, l'Utah a utilisé cette méthode d'exécution jusqu'à un vote l'interdisant en 2004. Toutefois trois condamnés de l'Utah devraient encore subir la fusillade, car condamnés avant 2004. La procédure est la suivante : le condamné est sanglé à un fauteuil entouré de sacs de sable. Le peloton, constitué de cinq policiers volontaires payés 125 dollars chacun, est placé derrière une tenture dans laquelle des ouvertures ne laissent passer que les canons de leurs armes (généralement des Winchester calibre 30)[3].
Le débat sur la cruauté de cette méthode en comparaison des alternatives est encore vif. Les trois condamnés devant être fusillés ont reçu la possibilité d'être tués par injection létale et ont choisi le peloton d'exécution. L'Idaho avait la possibilité, jusqu'en 2009, d'utiliser cette méthode seulement si l'injection létale était impraticable. Et l'Oklahoma peut autoriser cette méthode si l'injection létale, l'inhalation d'azote et l'électrocution sont considérés comme anticonstitutionnelles[4]. En 2014, les exécutions par injection létale trop longues ont provoqué des appels à remettre en place le peloton d'exécution dans l'Utah, du moins quand un poison suffisamment efficace n'est pas disponible[5].
Arme unique |
- Les exécutions par arme unique restent également en vigueur en Biélorussie et à Taïwan.
- En République populaire de Chine, lorsque les exécutions par arme à feu se déroulaient publiquement, celles-ci étaient effectuées par des policiers ayant reçu un entraînement préalable. Généralement, les condamnés étaient extraits de leur prison sans savoir où ils allaient être exécutés. Trois policiers étaient assignés à chaque prisonnier, deux tenaient les bras et le troisième tirait la balle dans la nuque ou directement au niveau du cerveau (seule exception à la règle : les quelques insurgés de la Place Tiananmen qui, en 1989, furent condamnés à mort, ont été exécutés d'une rafale de mitraillette dans le dos, à hauteur du cœur). Si la mort n'est pas immédiate, autant de balles que nécessaire seront tirées[6].
- Selon les articles 211 et 212 du code de procédure pénale chinois ce genre de pratique est interdite[7], mais la législation est violée par certaines autorités locales. En juillet 2008, le Washington Post a fait état de l'exécution de trois jeunes ouïghours devant des milliers de spectateurs à Yengishahar dans le Xinjiang[8]. Ces événements ont été mentionnés dans un rapport de Martin Scheinin, rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés auprès de l'ONU le 24 février 2009[9].
Notes et références |
Martin Monestier, Peines de mort, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », octobre 1994 (réimpr. novembre 2004) (ISBN 978-2-86274-332-5)
Clément Fereyre, Les chapeliers de Rodolphe, Éditeur : Imprimerie Des Beaux Arts - Tixier Et Fils, 1988
(en) http://www.internationaljusticeproject.org/utah.cfm
http://www.deathpenaltyinfo.org/methods-execution
Utah looking to bring back firing squad as method for execution because it can’t get the drugs for lethal injection
[1]
http://www.lehmanlaw.com/resource-centre/laws-and-regulations/general/criminal-procedure-law-of-the-peoples-republic-of-china-1996.html
(en) Across China, Security Instead Of Celebration - Washington Post du 19 juillet 2008
Human Right Council - Rapport du 24 février 2009 - paragraphes 33 et 34 - pages 11 et 12
Voir aussi |
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Articles connexes |
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