Communication politique
La communication politique est une forme de communication spécifique aux affaires politiques. Dans les démocraties pluralistes, elle a généralement pour vocation d'aider à l'élection de la personne qu'elle sert avant ou pendant une campagne électorale et à favoriser le soutien de l'opinion publique lors de l'exercice d'un mandat.
Sommaire
1 Les différents vecteurs de la communication politique
2 Réunion et meeting politique
2.1 En France
3 Notes et références
4 Voir aussi
4.1 Bibliographie
4.2 Articles connexes
Les différents vecteurs de la communication politique |
- L'affichage politique.
- Les rencontres sur le terrain et le tractage.
- Les colonnes politiques dans la presse, à la radio et à la télévision.
- Les débats politiques.
- Les réunions et meetings politiques.
- La présence télévisuelle en général.
- Les éléments de langage.
Internet : sites web, blogs, réseaux sociaux.
Réunion et meeting politique |
En France |
En France, les réunions politiques évoluent depuis les dernières années du Second Empire jusqu’à la fin de la Troisième République : les premières sont des réunions qui se développent grâce à la loi du 6 juin 1868 (liberté de réunion sous condition d'autorisation préalable, excepté la réunion électorale), la loi du 30 juin 1881 (liberté de réunion sous condition de déclaration préalable en période électorale)[1] et grâce au discours républicain qui les conçoivent comme de possibles assemblées délibératives où le citoyen fait l’apprentissage du débat contradictoire, de la formation du jugement politique. Elles se veulent un encadrement des masses privilégiant la raison aux émotions[2] par peur des foules et de leur violence lors de rassemblements spontanés sur la voie publique[3].
La période du boulangisme et de l'affaire Dreyfus voient apparaître des réunions, en parallèle avec les manifestations de rue, qui se veulent des démonstrations unilatérales de force d'un parti, avec en corollaire des tentatives d'obstruction, ou des contre-meetings et contre-manifestations des partis adverses. La loi de 1901 et l'apparition des partis politiques renforcent cette évolution[4].
Dans les années 1920, la notion de réunion est remplacée par celle de « meeting politique », véritable vitrine du parti et « grands-messe » populaire (il arrivait alors que la moitié des électeurs assistent aux meetings lors des périodes électorales)[5].
Dans les années 1930, le meeting est menacé, concurrencé et objet de confusions avec la manifestation de rue. Il devient dès lors essentiellement composé de militants des partis organisateurs[6], n'attire plus que 3 % des électeurs dans les années 1990[5], se réduisant à des discours destinés à quelques extraits dans les médias[7].
Dans les années 2000, la diffusion télévisée en direct généralisée par les chaînes d'information en continu et sur Internet et les réseaux sociaux redonne une place importante au meeting, comme en témoigne les investissements importants qu'ils générent lors des campagnes présidentielles correspondantes[8]. C'est notamment cette inflation des dépenses événementielles qui est à l'origine de l'affaire Bygmalion durant la campagne de 2017.
Des innovations ont même lieu pour renouveler le genre, avec des meetings réalisés en duplex sous la forme d'un hologramme par Jean-Luc Mélenchon en 2017[9].
Notes et références |
Texte de la loi du 30 juin 1881
Yves Déloyé, Sociologie historique du politique, Paris, La Découverte, 1997, p. 103
Susanna Barrow, Miroirs déformants, Réfl exions sur la foule en France à la fin du XIXe siècle, Aubier, 1990, p.10
Paula Cossart, Le meeting politique : De la délibération à la manifestation, Rennes, PUR, 2010, 400 p. (ISBN 2753511918)
Michel Offerlé, Un homme, une voix ? Histoire du suff rage universel, Paris, Gallimard, 1993, p. 90
D. Gaxie et P. Lehingue, Enjeux municipaux, La constitution des enjeux politiques dans une élection municipale, Paris, PUF, 1984
J.-J. Courtine, Les glissements du spectacle politique, revue Esprit, n° 9, 1990, p. 160.
« Une campagne tout en meeting », Le Monde.fr, 30 avril 2012.
« L'hologramme de Mélenchon, mode d'emploi », leparisien.fr, 2017-04-18cest15:47:57+02:00 (lire en ligne)
Voir aussi |
Bibliographie |
- Pierre-Emmanuel Guigo, Com & Politique, Les liaisons dangereuses, arkhê, 2017.
- Jacques Gerstlé, La Communication politique, Paris, Armand Colin, 2004, 302 p. (ISBN 2-247-05884-1)
- Arnaud Mercier, La communication politique en France : un champ de recherche qui doit encore s’imposer, L'Année sociologique, Vol.51 2001/2, p. 355 à 363. [lire en ligne] [PDF]
- Dossier Campagnes politiques, tribunes médiatiques, Le Temps des médias, n° 7 – 2006/2. [lire en ligne]
- Kees Brants, De l’art de rendre la politique populaire... Ou "qui a peur de l’infotainment ?", Réseaux, n° 118 2003/2, p. 135 à 166. [lire en ligne] [PDF]
- Agnès Chauveau, L’homme politique et la télévision. L’influence des conseillers en communication, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, n° 80 2003/4, p. 89 à 100. [lire en ligne] [PDF]
- Christophe Piar Comment se jouent les élections. Télévision et persuasion en campagne électorale, Paris, INA Editions, 2012.
Serge Halimi, À l'américaine, faire un président, 1986 (ISBN 2-7007-2617-0).- Philippe Riutort, Sociologie de la communication politique, Repères, Paris, La Découverte, 2007 (ISBN 978-2707148612)
Aurore Gorius, Michaël Moreau, Les gourous de la com' : trente ans de manipulation économique et politique, La Découverte, 2011 (ISBN 978-2-7071-7446-8)
- Isabelle Veyrat-Masson (sous la direction), Médias et élections. La campagne présidentielle de 2007 et sa réception, Paris, Ina éditions, coll. « Les médias en actes », 2011
Articles connexes |
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