Tournoi des Six Nations
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Sport | Rugby à XV |
---|---|
Création | 1882 |
Organisateur(s) | Six Nations Rugby Limited |
Éditions | 124 (en 2018) |
Périodicité | annuelle |
Date | février et mars en général |
Nations | Angleterre Écosse France Galles Irlande Italie |
Participants | six équipes depuis l'an 2000 |
Statut des participants | professionnel |
Site web officiel | www.sixnationsrugby.com |
Tenant du titre | Irlande |
---|---|
Plus titré(s) | Angleterre (38 titres) |
Meilleur(s) marqueur(s) | Brian O'Driscoll (26 essais) |
Meilleur réalisateur | Ronan O'Gara (557pts) |
Plus d'apparitions | Brian O'Driscoll (65 matches) |
Pour la compétition à venir voir :
Tournoi des Six Nations 2019
Le Tournoi des Six Nations est une compétition de rugby à XV, disputée chaque année en février et mars par les équipes d'Angleterre, d'Écosse, de France, du pays de Galles, d'Irlande et d'Italie.
Pour des raisons de sponsoring, ce tournoi est appelé officiellement en anglais « NatWest Six Nations » lors de l'édition 2018. Il a pris la suite du RBS Six Nations (de 1999 à 2017) et du Tournoi des Cinq Nations (de 1910 à 1931 et de 1947 à 1999), auquel ne participait pas l'Italie, qui avait lui-même succédé au tournoi des Quatre Nations ou Home Nations Championship (tournoi britannique, de 1883 à 1909, puis de 1932 à 1939). Le Home Nations Championship est le premier tournoi international de rugby à XV, et opposait les quatre nations des îles britanniques. La France fut admise en 1910 puis l'Italie en 2000[1].
Le vainqueur est officieusement déclaré « champion d'Europe ». Le vainqueur de l'épreuve réalise un Grand chelem lorsqu'il défait toutes les autres équipes du Tournoi. Le champion d’Europe en titre est l'Irlande. Le meilleur palmarès de la compétition est détenu par l'Angleterre avec 38 victoires depuis 2017.
Il existe également une version féminine du tournoi des Six Nations (depuis 1996) et une version junior pour les moins de 20 ans (créée en 2008). Lorsque l'expression est employée sans précision, elle fait toujours référence au Tournoi originel.
Sommaire
1 Les Six Nations
2 Historique
2.1 Les premières éditions : le Home Nations (1882-1883)
2.2 Intégration de la France : le Tournoi des Cinq Nations (1910)
2.3 Exclusion temporaire de l'équipe de France (1931)
2.4 L'après-guerre (1947)
2.5 L'ère professionnelle : le championnat d'Europe (1996)
2.6 Entrée de l'Italie : le Tournoi des Six Nations (2000)
3 Identité visuelle
4 Traditions et aspects festifs
5 Stades et spectateurs
5.1 Les stades du Tournoi
5.2 Présence dans les stades
6 Palmarès, bilans et records
6.1 Palmarès
6.2 Bilans et records
6.2.1 Meilleures performances individuelles
6.2.2 Bilan anglais
6.2.3 Bilan écossais
6.2.4 Bilan français
6.2.5 Bilan gallois
6.2.6 Bilan irlandais
6.2.7 Bilan italien
7 Trophées et cuillère de bois
7.1 Les trophées
7.2 Cuillère de bois
8 Couverture audiovisuelle et aspects économiques
8.1 Couverture audiovisuelle
8.1.1 Diffusion actuelle dans les pays du Tournoi
8.2 Aspects économiques
9 Faits et anecdotes
10 Notes et références
11 Annexes
11.1 Articles connexes
11.2 Bibliographie
11.3 Liens externes
Les Six Nations |
Les six nations qui disputent la compétition chaque année sont par ordre d'apparition depuis 1882 : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles, l'Irlande, la France et l'Italie.
L'équipe d'Irlande de rugby est une sélection de joueurs de la République d'Irlande et de l'Irlande du Nord. Elle est composée des meilleurs joueurs des provinces de Connacht, Leinster, Munster et Ulster. Cette participation commune des Irlandais au Tournoi a pu être conservée au fil des ans, y compris pendant la période du conflit nord-irlandais. Dans un souci de neutralité, cette équipe est représentée traditionnellement soit par son emblème, le trèfle, soit par une bannière verte où figurent les blasons des quatre provinces[2].
Nations | Angleterre | Écosse | France | Galles | Irlande | Italie |
---|---|---|---|---|---|---|
Couleurs traditionnelles | Maillot blanc, short blanc, chaussettes bleu marine | Maillot bleu marine, short blanc, chaussettes bleu marine | Maillot bleu roi, short blanc, chaussettes rouges | Maillot rouge, short blanc, chaussettes rouges | Maillot vert, short blanc, chaussettes vertes | Maillot bleu azur, short blanc, chaussettes bleu azur |
Stade actuel | Twickenham à Londres | Murrayfield à Édimbourg | Stade de France à Saint-Denis | Principality Stadium à Cardiff | Aviva Stadium à Dublin | Stade olympique à Rome |
Emblème | La rose rouge de Lancastre | Le chardon d'Écosse | Le coq gaulois | Les trois plumes d'autruche (emblème du prince de Galles), le poireau | Le trèfle d'Irlande | La couronne de lauriers |
Hymne | God Save the Queen | Flower of Scotland | La Marseillaise | Hen Wlad fy Nhadau | Ireland's Call et Amhrán na bhFiann (pour les matches à domicile) | Fratelli d'Italia |
Historique |
Les premières éditions : le Home Nations (1882-1883) |
La première rencontre internationale de rugby est disputée le 27 mars 1871 entre l'Angleterre et l'Écosse[3]. Le match est joué au Raeburn Place d'Édimbourg, un stade de cricket, car la fédération écossaise de rugby n'a pas encore de stade adapté pour un match international[4]. Il est disputé par deux équipes de vingt joueurs, en deux mi-temps de cinquante minutes. Les Écossais gagnent le match par un essai et un but marqués contre un essai pour les Anglais.
L'Irlande débute sur le plan international en rencontrant l’Angleterre en 1875. Le pays de Galles débute un peu plus tard avec des matches contre l’Angleterre en 1881, l'Irlande en 1882 et l'Écosse en 1883. Ce n'est qu'en 1884 que ces quatre équipes se rencontrent toutes pendant la même saison. En effet il manque un match à l'édition de 1883 pour que le Tournoi soit complété[5]. Les éditions de 1885, 1886, 1888 et 1889 ne sont pas terminées, à la suite de disputes entre fédérations[6].
Les Anglais sont boycottés par les trois nations lors des éditions de 1888 et 1889 en raison de leur refus de rejoindre l'International Rugby Board[7],[8]. Les Gallois sont boycottés à leur tour par deux des trois autres nations (les Irlandais et les Écossais) en 1897 et 1898, leur capitaine Arthur Gould ayant été récompensé pour ses prestations, ce qui est interprété comme une violation de la règle de l'amateurisme en vigueur dans le rugby[9]. La retraite sportive de Gould permet de résoudre la question et le pays de Galles a pu rencontrer toutes les autres équipes dans les éditions suivantes.
Intégration de la France : le Tournoi des Cinq Nations (1910) |
À la même époque, la première « équipe de France » (en fait une sélection de joueurs parisiens, dont Frantz Reichel, Louis Dedet et Henri Amand) joue ses deux premiers matches en Angleterre, en février 1893, contre le Civil Service et Park House[10]. Il faut attendre 1906 pour que l'équipe de France dispute son premier match officiel en recevant l’Angleterre. Par la suite elle rencontre les autres nations britanniques : le pays de Galles en 1908, l'Irlande en 1909 enfin l’Écosse en 1910.
La France est admise à joindre la compétition en 1910, ce qui lui donne son nom français de Tournoi des Cinq Nations. L’Angleterre remporte ce premier Tournoi.
Le 1er janvier 1913, lors du match France-Écosse, des spectateurs se jettent sur l’arbitre pour exprimer leur mécontentement. La police montée est obligée d’intervenir en chargeant. Cet incident entraîne le secrétaire de la Scottish Rugby Union à déclarer : « Si la partie ne peut être jouée que sous la protection de la police ou des militaires, elle ne vaut pas la peine d’être jouée »[11]. À la suite de ces incidents, l’Écosse refuse d’affronter la France lors du Tournoi de 1914[10]. La France est alors implicitement exclue du Tournoi, mais la guerre de 1914-18 ne permet pas d'appliquer cette exclusion. En 1920, le Tournoi reprend normalement entre les cinq nations, au nom de la fraternité d’armes.
Exclusion temporaire de l'équipe de France (1931) |
En 1931, la France est exclue pour professionnalisme (paiement des joueurs, recrutement inter-clubs) et en raison de son jeu violent lors de certains matches[12],[13],[14]. Le match France-Galles du Tournoi 1930 est d'une extrême brutalité, aussi bien sur la pelouse — avec de nombreux joueurs blessés — que parmi les spectateurs, car ces derniers étaient pressés les uns contre les autres dans les tribunes ou sur le bord de touche alors qu'à l'entrée du stade, près de 20 000 spectateurs potentiels n'avaient pu assister au match[15].
La France est de nouveau admise dans le Tournoi en 1939 après que la Fédération française de rugby a trouvé un accord en 1932 avec des clubs entrés en dissidence en décembre 1930. La Seconde Guerre mondiale ne permet pas au Tournoi d’avoir lieu en 1940.
L'après-guerre (1947) |
Le Tournoi reprend en 1947 après la Seconde Guerre mondiale, avec la participation de l’équipe de France.
L'équipe d'Irlande domine la période 1948 à 1951 en remportant trois fois le Tournoi, dont son premier Grand Chelem en 1948.
En 1952, la fédération française fournit une liste de joueurs jugés coupables de professionnalisme, dont Jean Dauger, Robert Soro et Maurice Siman, pour éviter une nouvelle exclusion du Tournoi. La France n'est pas exclue et finalement Dauger peut jouer un match du tournoi en janvier 1953 contre l'Écosse.
Après avoir partagé les victoires dans les Tournois 1954 et 1955, l'équipe de France s'impose pour la première fois seule avec quatre victoires successives de 1959 à 1962, dont un Petit Chelem partagé avec l'Angleterre en 1960.
La période 1964 à 1979 est dominée par le pays de Galles qui remporte dix fois le Tournoi (dont celui inachevé de 1972), partageant la victoire deux fois en 1964 (avec l'Écosse) et en 1970 (avec la France). Ces victoires sont obtenues grâce au talent de joueurs exceptionnels comme JPR Williams, Gareth Edwards, Barry John, Gerald Davies et Mervyn Davies. Après cette génération dorée, le pays de Galles ne remporte le Tournoi que trois fois entre ses deux Grands Chelems de 1978 et de 2005.
En 1972, la compétition est perturbée par le conflit nord-irlandais qui conduit à son inachèvement. En effet, les Gallois et les Écossais refusant de jouer en Irlande à la suite du massacre de Londonderry, aucun classement n'est établi. À la suite de ces événements, le God save the Queen n’est plus joué lors de la présentation des équipes. Par souci d'équité La Marseillaise n’est pas non plus jouée avant les matches de l'équipe de France à Dublin ainsi que l'hymne irlandais quand le XV du Trèfle se déplace. Cette situation prend fin en 1997.
Les années 1980 voient une domination de la France avec pour la seconde fois quatre succès consécutifs de 1986 à 1989 (victoire partagée avec le pays de Galles en 1988), auxquels il faut ajouter des succès en 1981 (Grand Chelem) et 1983 (ex-æquo avec l'Irlande). Ces victoires sont suivies d'un autre Grand Chelem en 1987 sous la conduite des capitaines Jean-Pierre Rives et Daniel Dubroca avec l'emblématique Serge Blanco.
En 1993, un changement intervient dans le règlement : en cas d’égalité aux points de classement, la différence de points marqués et encaissés est prise en compte dans la hiérarchie des équipes[16]. Une coupe, le Trophée des Cinq Nations récompense désormais le vainqueur du Tournoi.
L'ère professionnelle : le championnat d'Europe (1996) |
En 1996, le Tournoi, tout en conservant son nom, devient officiellement la Coupe d'Europe des nations de rugby à XV ; après sa victoire contre l'Irlande le 16 mars 1996, l'Angleterre est la première nation championne d'Europe de rugby à XV[17]. Avec ce titre, le XV de la Rose conclut une période faste pendant laquelle elle obtient quatre succès de 1991 à 1996 (Grands Chelems en 1991, 1992 et 1995). Puis c'est la France qui remporte, en 1997 et en 1998, deux Grands Chelems consécutifs dans une performance inédite pour elle. (L'Angleterre l'a fait deux fois en 1913-1914 et en 1923-1924.)
Entrée de l'Italie : le Tournoi des Six Nations (2000) |
L'Italie rejoint le tournoi en 2000, le Tournoi des Six Nations voit le jour.
Il n’est pas prévu de modifier à nouveau le nombre de nations participantes malgré les appels répétés de l’Argentine qui souhaite participer aussi au Tournoi au début des années 2000[18] — l'Argentine fait depuis partie du Rugby Championship, anciennement le Tri-Nations — ; de la Roumanie dans une perspective de développement ou encore de la Géorgie à la suite de ses bons résultats à la Coupe du monde 2015[19].
Le début des années 2000 est dominé par l'Angleterre qui remporte trois fois le Tournoi de 2000 à 2003 (Grand Chelem en 2003), elle est la première nation à remporter cette nouvelle version à six nations, elle échoue seulement en 2002 contre la France qui réalise un Grand Chelem, le premier de la version à six du Tournoi. Les succès anglais doivent beaucoup au talent de son ouvreur et buteur Jonny Wilkinson qui était le meilleur marqueur de l'histoire du Tournoi jusqu'à ce qu'il soit détrôné par l'ouvreur irlandais Ronan O'Gara lors du match Écosse-Irlande du Tournoi 2009[20].
Avant 2004, l'organisation est sous la responsabilité du comité des Six Nations, une institution représentant les fédérations membres sans pour autant être reconnue d'un point de vue juridique[21]. La professionnalisation du rugby à XV conduit néanmoins à la création d'une nouvelle entité juridique[21],[22]. Le Tournoi est ainsi organisé depuis 2004 par le comité des Six Nations et la société Six Nations Rugby Limited. Cette organisation reste indépendante de la fédération mondiale World Rugby[23].
L'équipe de France domine à son tour avec des victoires en 2004 (Grand Chelem), 2006, 2007 et 2010 (Grand Chelem). Les Gallois parviennent à surprendre et à s'intercaler avec deux Grands chelems en 2005 et en 2008.
Mais c'est sûrement l'Irlande qui pourrait être l'équipe du Tournoi des années 2000 avec une belle constance : six deuxièmes places et enfin un Grand chelem obtenu d'un drop de Ronan O'Gara à la toute fin du dernier match du Tournoi 2009 au Millennium Stadium de Cardiff. C'est le second pour l'équipe au trèfle, après celui de 1948.
Les dernières années voient un partage des succès entre l'Angleterre (2011, Grand chelem en 2016 et 2017), le pays de Galles (2012, Grand chelem et 2013) et l'Irlande (2014, 2015 et un troisième Grand chelem en 2018). Elles marquent également une nette régression des performances de l'équipe de France qui ne parvient plus à finir sur le podium depuis sa deuxième place en 2011.
En 2017, un nouveau comptage des points est introduit : alors qu'ils valaient respectivement 2 et 1 points, la victoire et le match nul valent désormais 4 et 2 points. De plus, des points de bonus sont introduits : une équipe gagne un point de bonus quand elle marque au moins quatre essais (bonus offensif) et/ou si elle perd de moins de sept points (bonus défensif). Ces points de bonus peuvent se cumuler, contrairement à la pratique du championnat de France. Enfin, trois points supplémentaires sont octroyés à l'équipe réalisant le Grand Chelem, afin d'assurer sa première place[24].
Identité visuelle |
Logo du Tournoi jusqu'en 2017.
Logo du Tournoi de l'édition 2018.
Logo en 2018 après l'arrêt du partenariat avec NatWest.
Traditions et aspects festifs |
Malgré quelques difficultés passagères, le Tournoi est resté une grande compétition sportive et un rendez-vous dans la bonne humeur pour ses cohortes de supporters. Le match du Tournoi commence bien avant le coup d'envoi par le voyage des supporters qui les amène dans un des six pays participants. Le déplacement est effectué le plus souvent en groupe et en train, les supporters n'hésitant pas à faire de longs voyages pour assister aux matches[25] même s'ils sont retransmis en direct à la télévision[26].
Le match commence traditionnellement par les hymnes nationaux qui sont repris en chœur par les supporters de chaque équipe[27], quel que soit le résultat, il se prolonge très tard le soir ou le lendemain dans les pubs ou les bistrots.
Pour les supporters qui n'ont pas la chance d'assister au match dans le stade, c'est aussi l'occasion de se rassembler entre amis à la maison ou dans un pub. De nombreux supporters portent les couleurs de leur équipe, se maquillent le visage ou chantent quelques chansons fétiches pour encourager leurs joueurs, le Calon lân des Gallois ou le Swing Low, Sweet Chariot des Anglais, par exemple[28],[29]. Cette dernière chanson est adoptée par les supporters anglais le 19 mars 1988 à l'occasion d'un match entre l'Angleterre et l'Irlande. Alors que les Anglais sont menés 0 à 3 à la mi-temps, ils prennent l'avantage en deuxième mi-temps en marquant plusieurs essais, et les supporters chantent spontanément Swing Low, Sweet Chariot après le troisième essai. C'est devenu depuis le chant d'encouragement des supporters anglais de rugby[30]. De la même manière, les Français entonnent la Marseillaise pour encourager leur équipe, les Bleus[31].
Le phénomène d’hooliganisme, qui se manifeste à l’occasion de certaines compétitions de football, n’existe pas dans le domaine du rugby, les matchs du Tournoi permettent au contraire des rencontres conviviales entre supporters de nationalités différentes.
La pratique rituelle de la troisième mi-temps par les supporters, mais aussi et surtout par les joueurs, est une véritable institution du rugby à XV, on dit qu'il n'y a pas de rugby sans troisième mi-temps. Les troisièmes mi-temps du Tournoi réunissent toujours les joueurs des deux équipes, certaines sont restées dans les annales[32]. On ne concevrait pas une rencontre du Tournoi qui ne connaîtrait pas son apothéose dans un grand hôtel puis dans un cabaret[33]. Depuis l’entrée en vigueur du professionnalisme, en 1995, les joueurs sont cependant moins enclins à faire de tels écarts[34].
Le Tournoi est aussi attendu chaque année avec intérêt car il se déroule en hiver et au début du printemps, pendant une partie de l'année où les autres grandes compétitions sportives sont peu nombreuses, exception faite tous les quatre ans des Jeux olympiques d'hiver. Comme le dit Marcel Rufo à propos du rugby en général, mais cela s'applique bien au Tournoi des Six Nations en particulier : « le rugby nous permet de passer de beaux hivers avant de jouir du printemps et de cueillir le muguet au mois de mai[35] ».
Stades et spectateurs |
Les stades du Tournoi |
Les matches se déroulent habituellement dans des stades suivants :
Aviva Stadium à Dublin (50 000 places) depuis 1884 (périodiquement à Belfast, Limerick et Cork jusqu'en février 1954), de façon continue depuis mars 1954 (sauf de 2007 à 2010 au Croke Park, Dublin) ;
Murrayfield Stadium à Édimbourg (67 500 places) depuis mars 1925 ;
Millennium Stadium à Cardiff (74 500 places) depuis 1884 et continûment depuis 1955 (sauf en 1998-1999, Wembley à Londres) ;
Stade olympique à Rome (construit en 1953, actuellement 72 698 places[36]) succédant au Stadio Flaminio utilisé de 2000 à mars 2011) ;
Stade de France à Saint-Denis (81 338 places) depuis 1998 (faisant suite au stade de Colombes de 1920 à 1972 et depuis 1973 au nouveau Parc des Princes et ses 50 000 places) ;
Twickenham à Londres (82 000 places) construit en 1910.
De 2007 à 2010, l’équipe d’Irlande a disputé ses matches à Croke Park (où se jouent habituellement les matches de football gaélique) pour cause de reconstruction du stade de Lansdowne Road, avec un premier match perdu contre la France en février 2011. Nommé Aviva Stadium, cette nouvelle enceinte accueille le Tournoi depuis lors.
Le pays de Galles a également changé de stade au début des années 2000, quittant l'Arms Park de Cardiff pour le Millennium Stadium, construit sur l'ancienne enceinte. Pour des motifs de sponsoring, il est baptisé Principality Stadium depuis janvier 2016 pour une durée de dix ans.
L'équipe de France profite pour sa part de la construction du Stade de France à l'occasion du Mondial de football 1998 pour quitter définitivement le traditionnel Parc des Princes dès le Tournoi 1998. Le Parc des Princes accueille toutefois quatre matches lors de la Coupe du monde 2007, dont le match de classement pour la troisième place perdu de la France contre l'Argentine. À partir de 2018 avec France-Italie au stade Vélodrome, une partie des matches serait délocalisé en province, alors que l'accueil français ne se fait qu'en région parisienne[37].
Présence dans les stades |
L'édition 2015 du tournoi des Six Nations est la compétition sportive qui attire en moyenne le plus de spectateurs avec 72 000 places vendues par rencontre disputée. Cette moyenne place le Tournoi devant la National Football League, qui présente une affluence moyenne de 68 400 spectateurs lors de la saison 2015, et devant la Coupe du monde de football 2014 se disputant au Brésil un an plus tôt où 53 592 personnes ont assisté aux matches en moyenne. Le tournoi des Six Nations devance également la Coupe du monde de rugby 2015 disputée en Angleterre la même année (51 621 en moyenne par match)[38].
Le record de spectateurs pour un match du Tournoi est de 104 000 spectateurs : il a été établi le 1er mars 1975 à Murrayfield en Écosse lors du match Écosse-pays de Galles[39]. Depuis cette date, la capacité du stade écossais a été réduite pour assurer une meilleure sécurité aux spectateurs.
Palmarès, bilans et records |
Palmarès |
Depuis 2017, l’Angleterre est en tête au palmarès, avec 38 victoires.
Nations | Tournois disputés | Victoires | dont victoires seule[40] | Grands chelems | % Victoires / Tournois disputés[41] |
---|---|---|---|---|---|
Angleterre | 122[42] | 38 | 28 | 13 | 31,1 |
Galles | 124 | 37 | 26 | 11[43] | 29,8 |
France | 89 | 25 | 17 | 9 | 28,1 |
Écosse | 124 | 22 | 14 | 3 | 17,7 |
Irlande | 124 | 22 | 14 | 3 | 17,7 |
Italie | 19 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Mis à jour après l'édition 2018.
Depuis 1954 inclus [ou 1947, reprise du Tournoi après-guerre] et la première victoire française dans le Tournoi (les Français n’ayant jusque-là terminé au mieux que deuxièmes en 1921, 1930, 1931, 1948, 1949 et 1951), c’est le XV de France qui se trouve en tête des bilans avec 25 victoires dont neuf Grands chelems, devant le pays de Galles (19 victoires dont cinq Grands chelems [ou 23 dont sept Grands chelems]), l’Angleterre (16 victoires [ou 18] dont sept Grands chelems), l’Irlande (6 victoires dont trois Grands chelems [ou 9 dont trois Grands Chelems]), l’Écosse (6 victoires dont deux Grands chelems) et l’Italie, cette dernière en attente de son premier succès dans l’épreuve.
Bilans et records |
Meilleures performances individuelles |
Dans un sport aussi nettement collectif que le rugby, la notion de performance individuelle est à relativiser : un excellent buteur, avec 100 % de réussite au sein d'une équipe peu performante, peut être classé derrière un buteur moins performant, mais profitant de tentatives beaucoup plus fréquentes. Il en va de même pour les marqueurs d'essais, d'autant que le mérite de marquer un essai est rarement le fait du seul marqueur. Enfin si l'on précise que certains postes n'ont pas pour objectif de marquer des points, on envisagera les données ci-dessous avec beaucoup de prudence…
- Meilleurs réalisateurs
Le tableau suivant montre que Jonny Wilkinson domine le classement des meilleurs réalisateurs par édition du Tournoi, en apparaissant quatre fois parmi les sept premiers[44].
Lorsqu'il était en activité avec l'équipe d'Angleterre, sa supériorité n'a pu être contestée que par le Français Gérald Merceron qui a réussi le meilleur total de points marqués en 2002, année du septième Grand chelem français.
Joueur | Nation | Points marqués dans un Tournoi | Édition (année) |
---|---|---|---|
Jonny Wilkinson | Angleterre | 89 | 2001 |
Ronan O’Gara | Irlande | 82 | 2007 |
Gérald Merceron | France | 80 | 2002 |
Jonny Wilkinson | Angleterre | 78 | 2000 |
Jonny Wilkinson | Angleterre | 77 | 2003 |
Ronan O’Gara | Irlande | 76 | 2006 |
Jonny Wilkinson | Angleterre | 75 | 2002 |
George Ford | Angleterre | 75 | 2015 |
L’Anglais Bob Hiller (en 1968, 1970, 1971 et 1972) et l’Écossais Gavin Hastings (en 1986, 1988, 1993 et 1995) ont aussi été quatre fois chacun meilleur réalisateur du Tournoi.
Les six meilleurs totaux datent des années 2000. Sans minimiser les performances des joueurs cités, l'évolution des règles a sans doute influé sur ces résultats, même si une raison toute simple est l'extension de la compétition à six équipes, soit un match de plus par sélection.
- Meilleurs marqueurs d'essais
Le tableau suivant donne le classement des records marqueurs d’essais. On peut remarquer que le plus grand nombre d’essais par joueur a été établi en 1914, et que ce record a été à nouveau atteint en 1925, puis seulement approché, le plus récemment en 2011.
Cyril Nelson Lowe a marqué deux essais contre l’Irlande, trois essais contre l’Écosse et trois essais contre la France en 1914. Pour sa part en 1925, Ian Scott Smith a marqué huit essais en deux rencontres seulement : quatre essais contre la France et quatre contre le pays de Galles.
Joueur | Nation | Essais marqués dans un Tournoi | Édition (année) |
---|---|---|---|
Cyril Nelson Lowe | Angleterre | 8 | 1914 |
Ian Scott Smith | Écosse | 1925 | |
Jacob Stockdale | Irlande | 7 | 2018 |
Will Greenwood | Angleterre | 6 | 2001 |
Iain Balshaw | Angleterre | 2001 | |
Philippe Bernat-Salles | France | 2001 | |
Shane Williams | Galles | 2008 | |
Chris Ashton | Angleterre | 2011 | |
Austin Healey | Angleterre | 5 | 2000 |
Brian O'Driscoll | Irlande | 2000 | |
Will Greenwood | Angleterre | 2002 | |
Vincent Clerc | France | 2008 |
Le Français Christian Darrouy (1963, 1964, 1965 et 1966) a été de son côté quatre fois meilleur marqueur d’essais de l’épreuve, avec notamment quatre essais en trois matches en 1965 marqués avec la complicité de Guy Boniface.
Bien qu'il ne figure pas dans ce bilan, Philippe Saint-André a, lors de l'édition 1991, marqué l'essai qui est considéré par beaucoup comme le plus beau marqué dans le Tournoi[45]. Cet essai vient à la conclusion d'une action de cent mètres lancée depuis l'en-but français par Serge Blanco et Pierre Berbizier.
Six joueurs ont réussi l’exploit de marquer au moins un essai (grand chelem d'essais) lors de chaque rencontre d’un Tournoi :
Joueur | Nation | Édition |
---|---|---|
H. C. Catcheside | Angleterre | 1924 |
Arthur Cooper Wallace | Écosse | 1925 |
Patrick Estève | France | 1983 |
Philippe Sella | France | 1986 |
Alan Tait | Écosse | 1999 |
Philippe Bernat-Salles | France | 2001 |
Remarque : à partir de 2000, chaque sélection joue cinq matchs par tournoi, contre quatre lors de la précédente formule de compétition.
Bilan anglais |
Après un Grand Chelem en 1957 et vingt-trois ans d'attente, l'Angleterre obtient un nouveau Grand Chelem en 1980 sous la conduite de son capitaine Bill Beaumont.
L’Angleterre domine la période 1991-1996 avec quatre victoires dont trois Grand Chelems en 1991, 1992, 1995 et 1996. Elle renoue avec la victoire en 2000, en 2001 et surtout en 2003, année durant laquelle les Anglais remportent aussi la Coupe du monde.
L’Angleterre a réussi le meilleur total d’essais lors d’un Tournoi avec vingt essais marqués en 2000, puis l'a porté à vingt-neuf en 2001.
Les Anglais détiennent aussi le record de points marqués lors d’un Tournoi, record qu’ils ont porté à 183 en 2000, puis 229 en 2001. Ces performances ont été accompagnées par la victoire dans le Tournoi.
Jason Leonard possède le meilleur bilan anglais avec sept victoires et quatre Grands Chelems, pour quatorze Tournois disputés. Il a fait partie de toutes les équipes anglaises qui ont remporté le Tournoi entre 1996 et 2003. Il a de plus été international à 119 reprises, 114 fois pour l'Angleterre et cinq fois pour les Lions britanniques et irlandais.
Cyril Lowe et Dave Davies ont aussi quatre Grands Chelems à leur actif et Wavell Wakefield en a trois.
Paramètre | Nom | Score | Période |
---|---|---|---|
Nombre de matches disputés | Dylan Hartley | 49 | 2009- |
Nombre de points marqués | Jonny Wilkinson | 486 | 1998-2011 |
Nombre d'essais inscrits | Ben Cohen | 16 | 2000-2006 |
Bilan écossais |
L’Écosse a surtout brillé pendant les années 1910 et 1920, avec respectivement quatre et cinq victoires pendant ces deux décennies, dont un Grand Chelem en 1925.Depuis 1945, l’Écosse a remporté seulement trois fois seule le Tournoi, dont deux Grands Chelems en 1984 et 1990 et une victoire simple en 1999 pour la toute dernière édition à cinq.
Sur le plan individuel, l’Écossais John Rutherford a remporté deux fois le Tournoi (en 1984 et 1986), dont un Grand Chelem en 1984.
Paramètre | Nom | Score | Période |
---|---|---|---|
Nombre de matches disputés | Ross Ford | 55 | 2006- |
Nombre de points marqués | Chris Paterson | 403 | 2000-2011 |
Nombre d'essais inscrits | Stuart Hogg | 11 | 2012- |
Bilan français |
La France gagne seule le tournoi pour la première fois en 1959, sous la conduite de Lucien Mias. Elle domine ensuite le Tournoi pendant les trois années qui suivent. Par la suite les Français réussissent neuf fois le Grand Chelem en 1968[48], 1977[49], 1981[50], 1987[51], 1997[52], 1998[53], 2002[54], 2004 et 2010.
La France accomplit également deux fois ce qu'on appelle le Petit Chelem, c'est-à-dire en ne concédant qu'un seul match nul et en remportant les autres matches. L'un de ses Petits Chelems fut obtenu lors d'une victoire partagée avec le XV de la rose, qui pour la circonstance remporta elle aussi ce Petit Chelem – chose devenue très rare dans le rugby moderne (ces deux Petits Chelems datent des années soixante : en 1960 et 1961). Le Grand Chelem de 1977 est remporté avec les quinze mêmes joueurs (aucun remplacement en quatre matches), ce qui constitue un record absolu. Enfin, en 2002, le XV de France emmené par son demi-de-mêlée, Fabien Galthié, et sa troisième ligne Magne-Harinordoquy-Betsen, décroche pour la première fois de l'histoire le Grand Chelem lors d'un tournoi disputé entre six nations (depuis l'entrée de l'Italie en 2000).
Plusieurs joueurs ont atteint ou dépassé les huit participations dans le tournoi :
- 13 : Philippe Sella
- 11 : Roland Bertranne, Serge Blanco, Sylvain Marconnet et Fabien Pelous
- 10 : Eugène Ribère, Nicolas Mas, Pierre Berbizier et François Trinh-Duc
- 9 : Julien Bonnaire, Adolphe Jauréguy, Imanol Harinordoquy, Fabien Galthié, Raphaël Ibanez, Dimitri Szarzewski, Dimitri Yachvili et Olivier Magne
- 8 : Aimé Cassayet, Aurélien Rougerie, Vincent Clerc, Lionel Nallet, Frédéric Michalak, Louis Picamoles et Guilhem Guirado.
Liste des joueurs français qui ont remporté le plus de Tournoi :
- six fois : Serge Blanco (1981 avec Grand Chelem ; 1983 ; 1986 ; 1987 avec Grand Chelem ; 1988 ; 1989), Pierre Berbizier (1981 avec Grand Chelem ; 1983 ; 1986 ; 1987 avec Grand Chelem ; 1988 ; 1989), Philippe Sella (1983 ; 1986 ; 1987 avec Grand Chelem ; 1988 ; 1989 ; 1993) et Jacques Bouquet (1954 ; 1955 ; 1959 ; 1960 ; 1961 et 1962) ;
- cinq fois : Michel Celaya, Amédée Domenech, André Boniface, Fabien Pelous (dont quatre Grands Chelems), Olivier Magne (quatre Grands Chelems), et Imanol Harinordoquy (trois Grands Chelems)[55];
- quatre fois consécutivement :
Michel Crauste, Jean Dupuy, Jacques Bouquet, Alfred Roques et Henri Rancoule de 1959 à 1962 ;
Éric Champ, Jean Condom, Dominique Erbani, Jean-Pierre Garuet et Jean-Baptiste Lafond de 1986 à 1989.
Paramètre | Nom | Score | Période |
---|---|---|---|
Nombre de matches disputés | Julien Bonnaire Imanol Harinordoquy Nicolas Mas | 38 | 2004-2012 2002-2012 2005-2015 |
Nombre de points marqués | Dimitri Yachvili | 217 | 2003-2011 |
Nombre d'essais inscrits | Vincent Clerc | 11 | 2003-2013 |
Bilan gallois |
Le pays de Galles domine la période 1969-1979 avec six succès sans partage (dont trois Grands Chelems) en 1969, 1971 (Grand Chelem), 1975, 1976 (Grand Chelem), 1978 (Grand Chelem) et 1979.
Gethin Jenkins a participé à treize Tournois.
JPR Williams a fait de même, remportant pour sa part le Tournoi à huit reprises en 1969, 1970, 1971 (Grand Chelem), 1973, 1975, 1976 (Grand Chelem), 1978 (Grand Chelem) et 1979.
Gareth Edwards a remporté sept fois le Tournoi (même palmarès que ci-dessus sauf 1979).
Gerald Davies, autre grand joueur gallois des années 1970, a remporté six fois le Tournoi (en 1969, 1971 (Grand Chelem), 1973, 1975, 1976 (Grand Chelem) et 1978 (Grand Chelem)).
Mervyn Davies a pour sa part remporté sept Tournois (1969, 1970, 1971 (Grand Chelem), 1972, 1973, 1975, 1976 (Grand Chelem)), en huit participations, dont deux Grands Chelems.
Paramètre | Nom | Score | Période |
---|---|---|---|
Nombre de matches disputés | Gethin Jenkins | 56 | 2003-2016 |
Nombre de points marqués | Stephen Jones | 467 | 2000-2011 |
Nombre d'essais inscrits | Shane Williams | 22 | 2000-2011 |
Bilan irlandais |
L’Irlande remporte son premier Grand Chelem en 1948 sous la conduite de son capitaine Karl Mullen. Elle domine cette période car elle gagne le Tournoi ensuite en 1949 et 1951. Les Irlandais connaissent une autre période favorable pendant la première moitié des années 1980 avec trois victoires en 1982, 1983 (ex æquo avec la France) et 1985, toutes acquises sous le capitanat de Ciaran Fitzgerald. Elle remporte son deuxième Grand Chelem en 2009 en gagnant le dernier match du tournoi face au pays de Galles 17 à 15. L'Irlande retrouve ensuite le devant de la scène, remportant trois tournois en 2014, 2015 et un grand chelem en 2018. Lors de l'édition 2018, le jeune Jacob Stockdale inscrit sept réalisations, un record depuis le passage à six équipes.
Trois joueurs irlandais ont remporté quatre fois le Tournoi : Rory Best, Rob Kearney en 2009, 2014, 2015 et 2018 ainsi que Fergus Slattery en 1973, 1974, 1982 et 1983.
Paramètre | Nom | Score | Période |
---|---|---|---|
Nombre de matches disputés | Brian O'Driscoll | 65 | 2000-2014 |
Nombre de points marqués | Ronan O'Gara | 557 | 2000-2013 |
Nombre d'essais inscrits | Brian O'Driscoll | 26 | 2000-2014 |
Bilan italien |
L’Italie marque son entrée dans le Tournoi en 2000 par un succès contre l’Écosse. Elle termine cependant dernière de cette édition, elle n’évite la dernière place qu’à partir de sa quatrième participation en 2003. En 2007, elle gagne son premier match à l'extérieur contre l'Écosse et un à domicile contre le pays de Galles, réalisant cette année-là sa meilleure performance dans le Tournoi (sa première quatrième place, la seconde fois en 2013). Le 12 mars 2011, les Italiens battent les Français pour la première fois dans le Tournoi. Longtemps menée au score, la sélection italienne renverse la vapeur à la 75e minute grâce à une pénalité de Mirco Bergamasco qui offre la victoire 22 à 21 à son équipe[59].
Elle récidive d'ailleurs deux ans plus tard avec une marge moins étroite (23-18). Lors de l'épreuve 2013, l'Italie bat pour la première fois l'Irlande sur le score de 22 à 15.
Paramètre | Nom | Score | Période |
---|---|---|---|
Nombre de matches disputés | Sergio Parisse | 65 | 2004- |
Nombre de points marqués | Diego Dominguez | 162 | 2000-2003 |
Nombre d'essais inscrits | Mirco Bergamasco Sergio Parisse | 7 | 2002-2012 2004- |
Trophées et cuillère de bois |
Les trophées |
Un trophée est mis en jeu en 1993 pour récompenser le vainqueur du Tournoi. Le capitaine français Jean-François Tordo est le premier à le brandir. En 2015, le capitaine irlandais Paul O'Connell brandit le nouveau trophée du tournoi. Le trophée, créé par le bijoutier anglais Thomas Lyte, est en argent, formé par un hexagone (chaque face symbolisant une nation), est composé de sept kilogrammes d'argent et mesure 75 centimètres de hauteur[61].
- La Triple couronne est décernée par les journalistes britanniques à la formation qui s’impose dans un mini-championnat à quatre entre le pays de Galles, l’Écosse, l’Angleterre et l’Irlande (il s'agit du tournoi britannique qui pré-existait à l'admission de la France en 1910 puis de l'Italie en 2000). L’Angleterre remporte pour la première fois la Triple couronne, en 1883. Cependant c'est l'Irlande pour laquelle cette expression est inventée par un journaliste de l'Irish Times en 1894. À partir de 2006, un trophée est spécialement créé, aucune récompense physique n'étant remise jusque là[62].
- La Calcutta Cup est mise en jeu entre l’Angleterre et l’Écosse, elle fut créée en 1878 et disputée pour la première fois le 10 mars 1879[63]. Ce match s’étant terminé par un score nul, il faut attendre 1880 pour que la coupe soit remportée par une équipe, en l’occurrence par l’Angleterre qui bat l’Écosse par deux buts et trois essais contre un but pour ceux-ci.
- Le Millennium Trophy récompense le vainqueur du match entre l’Angleterre et l’Irlande depuis 1988.
- La Centenary Quaich est le trophée qui oppose l’Écosse et l'Irlande depuis 1989.
- Le Trophée Eurostar est remporté par le vainqueur du Crunch, le match entre la France et l’Angleterre depuis 2000.
- Le Trophée Giuseppe-Garibaldi récompense le vainqueur des XV latins, — la France et l'Italie. Créé par Jean-Pierre Rives, il est décerné pour la première fois à la France le 3 février 2007.
- Le Trophée Auld Alliance récompense le vainqueur du match entre l'Ecosse et la France depuis 2018. Il est créé à l'initiative de Patrick Caublot, pour rendre hommage aux joueurs de rugby français et écossais morts durant la première guerre mondiale, à l'occasion du centenaire de l'armistice[64].
- De même, le Grand Chelem est une cerise sur le gâteau pour tout vainqueur du Tournoi : il s’agit de battre tous ses adversaires. Bien que ce ne soit pas un trophée à proprement parler, « Grand Chelem » (Grand Slam en anglais) est utilisé dans le cadre du Tournoi pour désigner une équipe qui remporte tous ses matches durant une édition. Ce terme est introduit pour la première fois en 1957 par un journal anglais, à l’occasion de la victoire totale de l’équipe d’Angleterre[65].
Cuillère de bois |
La cuillère de bois est un « anti-trophée », décerné, selon les sources, soit à l'équipe qui a perdu tous ses matches lors d'une édition d'un Tournoi, soit à celle qui finit dernière seule au classement général[66]. Le tableau ci-dessous présente les attributions de la cuillère de bois selon le premier critère.
Sélection | Cuillère de bois (tous les matches perdus) | % cuillères de bois / Tournois disputés | Édition |
---|---|---|---|
Irlande | 16 | 12,9 | 1884, 1885, 1886, 1891, 1895, 1909, 1920, 1934, 1938, 1960, 1977, 1981, 1984, 1986, 1992, 1998 |
Écosse | 16 | 12,9 | 1902, 1911, 1914, 1932, 1936, 1939, 1947, 1952, 1953, 1954, 1968, 1978, 1985, 2004, 2012, 2015 |
Italie[67] | 8 | 42,1 | 2001, 2002, 2005, 2009, 2014, 2016, 2017, 2018 |
France[68] | 8 | 9,0 | 1910, 1912, 1913, 1914, 1925, 1926, 1929, 1957 |
Angleterre | 7 | 5,7 | 1899, 1901, 1903, 1905, 1907, 1972, 1976 |
Galles | 7 | 5,6 | 1886, 1889, 1892, 1937, 1990, 1995, 2003 |
Remarque : le Tournoi britannique de 1882-1883, où pays de Galles et Irlande ont perdu leurs deux matches mais n’ont pas joué entre eux, n’est pas répertorié dans ce tableau puisque la tradition de la cuillère de bois n’aurait commencé qu’en 1884.
Couverture audiovisuelle et aspects économiques |
Couverture audiovisuelle |
Le tournoi bénéficie d'une bonne couverture audiovisuelle, la plupart des matches sont retransmis en direct ou en léger différé à la télévision et à la radio. En France, les retransmissions sont suivies par une large audience qui a atteint 41 % de part de marché sur France 2, soit plus de 6 millions de téléspectateurs, dans le cas de matches phares tels que ceux qui opposent l'Angleterre à la France[69],[70].
La situation est similaire pour les nations britanniques, le nombre de téléspectateurs qui suivent le Tournoi est stable. Il est en moyenne de 5,3 millions de téléspectateurs pour les matches de l'Angleterre retransmis par la BBC et peut atteindre 7,5 millions[71],[72].
La compétition est diffusé tout autour du monde, notamment par NBC Sports (anciennement par beIN sports) aux États-Unis et ESPN en Nouvelle-Zélande ou encore en Australie. TV5 Monde diffuse le tournoi hors d'Europe (en Afrique ou encore au Canada) avec des commentaires en français[73]. NBC Sports annonce le 5 octobre 2017 avoir acquis les droits exclusifs de la compétition pour les États-Unis à partir de l'édition 2018 au détriment de beIN sports. Tous les matches seront diffusés en direct sur la plateforme digitale NBC Sports Gold tandis que les autres antennes du groupe (NBC, NBCSN et CNBC) proposeront une couverture ponctuelle de compétition[74].
Diffusion actuelle dans les pays du Tournoi |
Chaîne | Pays |
---|---|
RTÉ Sport | Irlande |
S4C | Pays de Galles (en gallois) |
ITV | Royaume-Uni |
BBC | Royaume-Uni |
France 2 | France |
DMAX | Italie |
Au cours de l'édition 2016, France Télévisions annonce un renouvellement de son contrat portant la diffusion exclusive du Tournoi des Six Nations en France, jusqu'en 2022[75].
À partir de cette même édition, ITV et la BBC se partagent la diffusion des droits du Tournoi au Royaume-Uni jusqu'en 2021. Les droits sont partagés de telle sorte que la BBC diffuse en direct tous les matches se disputant en France, Pays de Galles et Écosse et ITV tous ceux qui se disputent en Angleterre, Irlande et Italie[76].
Aspects économiques |
Les droits de télévision, le sponsoring et la vente de billets d'entrée aux matches du Tournoi sont des sources de revenus importants pour les fédérations de rugby. Dans le cas extrême de la fédération écossaise, le Tournoi fournit plus de 70 % de son financement et il est important pour cette fédération que les matches soient disputés à guichets fermés[77],[78]. Un match du Tournoi disputé dans le stade de Twickenham rapporte 4 à 5 millions d'euros à la fédération anglaise (RFU)[79]. Les profits générés par le Tournoi sont partagés entre les fédérations nationales de rugby en plusieurs parts selon différents critères[80]:
- une part distribuée également entre les pays membres ;
- une part qui est fonction du nombre de clubs de chaque pays ;
- une part qui est fonction du classement des sélections.
Les droits de retransmission à la télévision française sont détenus par le service public depuis toujours, ils ont été renouvelés jusqu'en 2022. Le montant total annuel des droits de France Télévisions consacré au rugby est estimé à 12 millions d'euros pour la période 2003-2006[81].
Plusieurs grands groupes industriels sponsorisent le rugby à XV et, en particulier, le Tournoi des Six Nations. Pour ces groupes, le rugby représente l'esprit d'équipe, la convivialité, la puissance... Autant de valeurs auxquels ils souscrivent et souhaitent être attachés. Les sponsors bénéficient d'une excellente visibilité pendant la retransmission des matches du Tournoi des Six Nations, la présence d'une marque sur les panneaux publicitaires qui entourent le terrain représente environ 1,6 million d'euros d'équivalent publicitaire[82].
Les principaux partenaires du Tournoi sont des entreprises de renommée internationale européennes. Le nom du tournoi est officiellement, dans le cadre de l'édition 2018, le NatWest Six Nations, en raison du sponsoring de NatWest, filiale du Royal Bank of Scotland Group[83], faisant suite à la dénomination RBS Six Nations ; ce contrat est renouvelé à plusieurs reprises, la dernière fois uniquement pour l'édition 2018[84],[85]. Les autres principaux partenaires sont Tissot (marque suisse de montres), Guinness (brasserie irlandaise) ou encore Accenture (entreprise de conseil irlandaise)[86].
Le public se déplace de loin et en masse. Aussi, les hôtels, les transports, les commerces profitent directement de l'organisation des matches[87].
Faits et anecdotes |
- Le Tournoi sert de cadre au film Allez France ! (1964) de Robert Dhéry.
- L’hymne officiel du Tournoi est le prélude du Te Deum du compositeur Marc-Antoine Charpentier depuis 1957.
Pierre Perret chante dans Vive le XV (1971) l'histoire d'un match haut en couleurs du XV de France contre l'équipe d'Écosse qui se termine par une victoire parfaitement imaginaire des Français par 60 à 3- Lors du match France-Pays de Galles du tournoi 2017, un nouveau record de durée de match a été établi[réf. nécessaire] à 99 minutes et 55 secondes.
Notes et références |
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2011, p. 13.
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«Le Tournoi international», sur rfu.com.
(en) Six Nations History, sur bbc.co.uk.
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(en) Six Nations History, sur scrum.com.
«The tournament», sur rugby-nomades.qc.ca.
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Petites Chroniques #25 : Coupes du Monde de Rugby — Le culte de l'ovalie, Éditions Chronique, 2015, 48 p. (lire en ligne).
Frédéric Viard et François Duboisset, Le Rugby pour les nuls, EDI8, 2011, 384 p. (lire en ligne), p. 174.
«Match France - Pays de Galles de 1930», sur flickr.com.
La dernière victoire partagée aura été celle de la France et du pays de Galles en 1988 et la première année où cette application du règlement aura été nécessaire pour départager les deux premières équipes aura été en 1994 avec le pays de Galles qui gagne seul le tournoi au détriment de l’Angleterre.
16 mars Le Tournoi des Cinq Nations officiellement Coupe d'Europe des Nations, sur linternaute.com.
Un tournoi des Sept nations avec l'Argentine ?.
« Coupe du monde - La Géorgie a bien progressé et rêve désormais de rejoindre le Tournoi des 6 nations », sur Rugbyrama, 3 octobre 2015(consulté le 21 janvier 2016).
http://www.rugby365.fr/six-nations/article_303232_VI-Nations-O-Gara-dans-l-histoire.shtml.
« RBS 6 Nations : organisation et deroulement », sur www.matiu.fr (consulté le 21 novembre 2018).
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(en) Murrayfield stadium, sur rbs6nations.com ;
(en) Écosse-Galles 1975, sur scrum.com.
Victoires dans le Tournoi auxquelles on a retranché les victoires partagées, une victoire partagée indique que deux, trois ou même cinq équipes (comme en 1973) se partagent la victoire du Tournoi. La dernière victoire partagée fut celle du pays de Galles et de la France en 1988. En 1994, la victoire fut accordée pour la première fois au bénéfice de la différence de points marqués et encaissés dans la compétition avec un nouveau règlement en application depuis 1993. Le pays de Galles a été le premier à bénéficier du changement de règlement au détriment de l’Angleterre.
Attention à la pertinence de ce pourcentage : le tournoi n’a pas compté le même nombre de participants selon les années, de nombreux Tournois sont restés inachevés et enfin, les règles de départage en cas d’égalité de points ne sont en place que depuis 1993.
L’Angleterre compte deux participations de moins (1888 et 1889) : elle ne fut pas officiellement exclue mais boycottée par les trois autres équipes.
Par convention, le pays de Galles est crédité de deux Grands chelems pour les années 1908 et 1909 car, si la France fut admise seulement en 1910, le pays de Galles rencontrait déjà la France ces années-là en marge du Tournoi et doublait ses « Triples Couronnes » d'une victoire face aux Français : (en) « Wales’ Christmas wishes », 20 décembre 2010 sur Rugby World.
(en) Statistics, sur superrugby.co.za.
«Angleterre-France 1991: essai irréel conclu par Philippe Saint-André», sur lequipe.fr.
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«Vidéo de France-Galles du Tournoi 1977», sur ina.fr.
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«Vidéo de Angleterre-France du Tournoi 1987 », sur ina.fr.
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Fabien Galthié est quant à lui le seul autre Français à trois Grands Chelems
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De manière générale, les Britanniques considèrent la cuillère de bois comme devant être remise au dernier seul du classement général d'une édition. En France, la cuillère de bois est généralement attribuée à l'équipe perdant tous ses matches.
L'Italie ne dispute le Tournoi que depuis 2000.
La France ne dispute le Tournoi que depuis 1910.
«Audience TV pour le Tournoi 2005», sur sport.fr.
Le rugby attire de plus en plus téléspectateurs et sponsors, Le Monde en ligne de www.lemonde.fr du 14 février 2007.
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« Le Tournoi des Six Nations perd 24 millions », sur www.lequipe.fr, L'Équipe, 12 octobre 2017(consulté le 18 octobre 2017).
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« Partners », sur www.rbs6nations.com (consulté le 1er février 2016).
(en) Proposition pour Italie-Galles, sur wrutravel.co.uk.
Annexes |
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Articles connexes |
- Tournoi des Six Nations féminin
- Tournoi des Six Nations des moins de 21 ans
- Tournoi des Six Nations des moins de 20 ans
- Championnat européen des nations
Bibliographie |
- Vincent Laudet, Caroline Moncel, Sandrine Matichard et Isabelle Calais, XV de France : Le tournoi à la une, L'Équipe, 15 mars 2006, 80 p., broché (ISBN 978-2-915535-24-2)
- Henri Garcia, La Légende du tournoi, Minerva, 22 avril 2005, 254 p., broché (ISBN 978-2-8307-0793-9)
- Richard Escot, Le Tournoi des Cinq Nations, 1910-1999, Calmann-Lévy, 28 avril 1999, 155 p., relié (ISBN 978-2-7021-2972-2)
- Jean Denis, Histoire du Tournoi des Cinq Nations, ou Sans médailles ni couronnes, Éditions Famot, 1er janvier 1979, 158 p., cartonné (ISBN 978-84-499-2382-1)
- Loys Van Lee, Le Rugby, Histoire et petites histoires du Tournoi des Cinq Nations, Dargaud, 10 janvier 1969, 181 p.
- Henri Garcia, La Fabuleuse Histoire du rugby, Minerva, 5 juin 2004, 1055 p., broché (ISBN 978-2-8307-0782-3)
- François Duboisset et Clotilde Vassallo, RugbyGuide : Guide français et international, De Vecchi, 18 septembre 2006, 655 p., broché (ISBN 978-2-7328-6843-1)
- André Boniface et Collectif Midi olympique, Cent ans de XV de France, Midi olympique, 9 mars 2007, 239 p. (ISBN 978-2-9524731-0-1)
Richard Escot et Jacques Rivière, Un siècle de rugby, Calmann-Lévy, 17 novembre 2010, 13e éd., 480 p., relié (ISBN 978-2-7021-4118-2)
Pierre Sansot, Le rugby est une fête, le tennis non plus, Petite Bibliothèque Payot, 23 janvier 2002, 13e éd., 259 p., poche (ISBN 978-2-228-89509-5)
Liens externes |
- (en + fr + it) Site officiel
(en) «Base données sur tous les matchs internationaux de rugby» sur rugbydata.com
(en) Tous les résultats détaillés sur espnscrum.com
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