Fascine






Haie de saules incorporant des fascines en fagots pour stabiliser des terrains soumis au ruissellement, Pas-de-Calais, France


Une fascine est un fagot de branchages utilisé pour combler des fossés, réparer de mauvais chemins, modérer l'érosion éolienne sur les dunes (technique remplacée par les ganivelles), et faire des ouvrages de défense. L'ouvrage constitué de fascines s'appelle « fascinage ».


Elle peut aussi servir à faire du petit bois pour allumer le feu.




Sommaire






  • 1 Utilisations


    • 1.1 Génie végétal


    • 1.2 Gestion des sols


    • 1.3 Militaire




  • 2 Notes et références


  • 3 Annexes


    • 3.1 Articles connexes


    • 3.2 Liens externes







Utilisations |



Génie végétal |


Encore au XIXe siècle, lorsqu'une route traverse un marais et en général lorsqu'elle est placée sur un sol tourbeux ou de peu de consistance on l'établit quelquefois sur un grillage en bois ou sur un fascinage, à moins qu'on ne préfère recharger à loisir les remblais en terre ou cailloutis à mesure qu'ils s'affaissent. On place un premier lit de fascinages transversalement à la route mais avec un peu d'obliquité vers l'amont, puis une couche de gravier de 40 à 50 cm d'épaisseur puis une deuxième couche de fascinages croisée avec la précédente surmontée à son tour d'une deuxième couche de gravier de 30 cm d'épaisseur sur cette dernière on établit enfin l'encaissement. Les fascines ont des longueurs variables de 1,5 m à 2,5 m et des grosseurs entre 20 cm et 30 cm de diamètre. Les lits de fascines forment une sorte de grillage flexible léger perméable à l'eau, qui répartit le poids de la route sur une grande surface. Dans les marais d'eau douce on emploie des fascines vertes parce qu'elles peuvent y végéter[1].



Gestion des sols |


Sur les petits bassins versants, une fascine sert à limiter l'érosion des sols en freinant les ruissellements et en provoquant la sédimentation de la terre[2].

Des fascines composées de deux rangées de piquets de saules, qui s'enracinent facilement, disposés des deux côtés de fagots de branches filtrent les éléments terreux et freinent le ruissellement. Ces fascines peuvent être comptabilisées par les agriculteurs comme SET (Surface d'équivalence topographique) et constituer des composants du maillage des trames vertes.
On distingue les fascines vives ou vivantes capables de rejeter, c'est-à-dire des fagots constitués de branches capables de pousser en s'enracinant dans la berge et des fascines sèches ou mortes constituées de branches inertes ou de fibres longues de coco. Dans ce dernier cas, on parle souvent de boudin de coco. Les boudins de coco prévégétalisés avec des hélophytes se nomment fascines pré-végétalisées. Elles sont utilisées en protection des berges des lacs et cours d'eau.



Militaire |




Fascines transportées par un char Churchill Avre durant la Seconde Guerre mondiale franchissant un fossé comblé avec des fascines.


Les fascines ont aussi un usage militaire de comblement des fossés notamment.


Une fascine peut servir à :



  1. combler les fossés avant une attaque ;

  2. protéger les combattants ;

  3. protéger les engins et pièces d'artillerie.


La fascine fait partie des outils d'attaque et de défense des places fortes utilisés en particulier au Moyen Âge lors de l'attaque de châteaux[3]. Ainsi, dans la chanson de la croisade albigeoise, l'auteur évoque l'utilisation de fascines lors du siège du château de Pujol, tenu par les croisés et attaqué par les hommes des comtes de Toulouse, Comminges et Foix : « leur troupe va aux fascines, prestement : il n'y a ni chevalier ni bourgeois ni sergent qui n'apporte à l'instant une charge sur son cou, ils jettent tout cela dans les fossés, qu'ils comblent parfaitement, si bien qu'ils parviennent au pied de la muraille »[4].
Les fascines furent également utilisées durant la Seconde Guerre mondiale.



Notes et références |




  1. Joseph Mathieu Sganzin. Programme ou résumé des leçons d'un cours de constructions: avec des applications tirées spécialement de l'art de l'Ingénieur des ponts et chaussées, t. 1, 1840, p. 199. Consulter en ligne


  2. Fiche de la chambre d'agriculture de Seine Maritime.


  3. Philippe Contamine, La guerre au Moyen Âge, PUF, 1980, p. 209


  4. La chanson de la croisade albigeoise, édition et traduction de martin-Chabot, Paris, 1957, II, 9, cité dans Philippe Contamine, La guerre au Moyen Âge, PUF, 1980, p. 209.



Annexes |



Articles connexes |



  • Fortification

  • Génie militaire

  • Haie

  • Régression et dégradation des sols



Liens externes |



  • AquaTerra Solutions : Site francophone spécialisé de présentation et de vulgarisation du génie végétal, des techniques végétales et de la bio-ingénierie

  • Fascines pré-végétalisées : [1]



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