Joseph-Marie Vien
Joseph-Siffrein Duplessis, Portrait de Joseph-Marie Vien (1784), Paris, musée du Louvre.
Naissance | 18 juin 1716 Montpellier (Royaume de France) |
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Décès | 27 mars 1809(à 92 ans) Paris (Royaume de France) |
Nationalité | Française |
Activité | peintre, graveur, dessinateur |
Formation | Académie royale de peinture et de sculpture |
Maître | Charles-Joseph Natoire, Parrocel |
Mouvement | néoclassicisme |
Conjoint | Marie-Thérèse Reboul |
Enfant | Joseph-Marie Vien le jeune |
Distinctions | prix de Rome |
La Douce Mélancolie (1756), La Marchande à la toilette (1763). |
Joseph-Marie Vien, né à Montpellier le 18 juin 1716, et mort à Paris le 27 mars 1809, est un peintre, dessinateur et graveur français, précurseur du néoclassicisme.
Il est le père du peintre Joseph-Marie Vien le jeune.
Sommaire
1 Biographie
2 Œuvres dans les collections publiques
3 Galerie
4 Élèves
5 Hommages
6 Notes et références
7 Annexes
7.1 Bibliographie
7.2 Iconographie
7.3 Liens externes
Biographie |
Fils d’un simple serrurier, Vien étudia quelque temps chez un peintre de portraits nommé Legrand et chez Jacques Giral[1], puis fut employé dans une manufacture de faïences. Monté à Paris en 1740, il fut, dès lors, élève de l’Académie royale, dans l’atelier de Charles-Joseph Natoire, où il est conseillé par Charles Parrocel, et protégé par le comte de Caylus, « antiquaire » et théoricien du retour à l’antique[2].
En 1743, il remporte le prix de Rome et part, le 21 décembre 1744, pour la Ville éternelle où il rencontrera Duplessis, alors élève dans l’atelier de Pierre Subleyras, et avec qui il restera lié. Là, découvrant les peintures antiques dégagées des ruines d’Herculanum, il se passionna par l’art antique et, modifiant ses idées sur la peinture, se mit à peindre des tableaux dans un style plus sévère que ceux qu’on faisait alors, mais qui ne fut pas apprécié du public alors habitué à la petite manière libertine de Boucher alors à la mode[3]. Tentant d’allier imitation de la nature et des maitres anciens[2], il est considéré, avec Pompeo Batoni, comme un des précurseurs du néoclassicisme en peinture[4].
Le protégé du comte de Caylus eut la plus grande peine à entrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture, où on l’accusait de mauvais gout[3]. Lorsque, l’année suivant son retour à Paris en 1750, il voulut se faire agréer, avec son Embarquement de sainte Marthe[5], dont le succès fut cependant considérable[6], on jugea les œuvres qu’il présentait insuffisantes ; on l’accusait d’imiter trop simplement la nature[6]. En 1754, il faillit de nouveau être refusé lorsqu’il présenta à l’Académie, comme morceau de réception, son Dédale dans le Labyrinthe attachant les ailes à Icare, qui sera son premier sujet mythologique conservé. Boucher, qui savait apprécier un art différent du sien, déclara, à cette occasion, qu’il ne reparaitrait plus à l’Académie si Vien n’y était pas admis[6].
Bientôt il se trouva surchargé de travaux et fonda une école où il forma un nombre prodigieux d’élèves, mais c’est Jacques-Louis David, qui allait vraiment créer la nouvelle école à ses théories[7]. C’est, en effet, l’élève qui a poussé jusqu’à la dernière rigueur le mouvement de retour vers l’antiquité commencé dans l’École française par Vien avec un héroïsme qui a dépassé l’antiquité élégante, un peu froide et parfois mièvre de ce dernier[2], et c’est pour cette raison qu’on l’a placé, lui et son maitre, au rang des restaurateurs du grand art[3]. En 1763, sa Marchande à la toilette, appréciée par Diderot, le rend célèbre[2].
Il a une importante activité pédagogique à la tête des Élèves protégés en 1771[2], devient directeur de l’Académie de France à Rome de 1775 à 1781, et est nommé premier peintre du roi le 17 mai 1789, peu de temps avant la suppression de ce titre. Les dernières années de Vien furent pleines de vicissitudes car la Révolution le ruina mais, quoique octogénaire, il ne se découragea pas et prit part à un concours ouvert par le gouvernement en 1796, et obtint le prix[6]. L’avènement de l’Empire améliora sa situation et il est couvert d’honneurs par Napoléon Bonaparte. Il est nommé sénateur en 1799, comte de l’Empire en 1808 et commandeur de la Légion d’honneur. À sa mort en 1809, Napoléon lui fait l’honneur de funérailles nationales au Panthéon, où il est le seul artiste peintre à reposer.
François Boucher, son contemporain, le décrit comme un bon peintre mais un peu froid. D’un dessin correct qui cherche la fermeté et d’un coloris assez solide, ses peintures sont assez consciencieuses, mais froides[6]. S’il n’est pas étonnant que cette « froideur » néoclassique ait déplu au maitre du rococo, il n’en reste pas moins que Vien ne sut pas toujours donner l’élan et la grandeur que les théories de son style préféré imposaient. Y étant parvenu, David reste, à juste titre, plus connu que son maitre qui ne reste plus connu que comme son véritable précurseur. Diderot a jugé ainsi cet artiste, cité par Honoré de Balzac dans Sarrasine pour la beauté de son tableau Adonis[8], à qui l’on doit 179 tableaux : « Vien a de la vérité, de la simplicité, une grande sagesse dans ses compositions[9]. »
Sa femme, Marie-Thérèse Reboul, et son fils, Joseph-Marie Vien dit Vien le jeune, étaient également peintres.
Œuvres dans les collections publiques |
- Aux États-Unis
Cleveland Museum of Art : La Douce Mélancolie, 1756.
- En France
Dijon, musée Magnin : Vue inspirée par le forum romain.
Fontainebleau, musée national du château de Fontainebleau : La Marchande à la toilette, 1763.
Grenoble, musée de Grenoble : L’Enlèvement de Proserpine, 1762.
La Fère, musée Jeanne-d'Aboville : Saint Jérôme méditant sur un crâne.
Montpellier :
musée Fabre :
Sarah présentant Agar à Abraham, 1749 ;
Une Vestale couronnée de fleurs, 1760 ;
Étude académique, vers 1745-1809 ;
Saint-Jean Baptiste, vers 1746 ;
Vieillard endormi, vers 1754-1755.
palais de justice, cour des Aides, première chambre de la cour d'appel : La Province du Languedoc se mettant sous la protection de la Justice, toile plafonnante, 1771[1],[10].
Paris :
musée du Louvre :
Hermite endormi, 1753 ;
Dédale dans le labyrinthe attachant les ailes à Icare, 1754 ;
Jeunes Grecques parant de fleurs l’Amour endormi, 1773 ;
Les Adieux d’Hector et d’Andromaque, 1786, 320 × 420 cm.
École militaire, chapelle Saint-Louis : Saint Louis remet la régence à sa mère.
église Saint-Roch : Saint Denis préchant, 1767.
Reims, musée des beaux-arts : Anachorète endormi, 1751.
Tarascon, église Sainte-Marthe :
L’Embarquement de sainte Marthe, 1751 ;
Sainte Marthe recevant le Christ à Béthanie, 1747 ;
Les Funérailles de sainte Marthe, 1748 ;
La Résurrection de Lazare, 1747 ;
L’Agonie de sainte Marthe, 1748 ;
L’Arrivée de sainte Marthe en Provence, 1748 ;
La Prédication de sainte Marthe, 1748.
- À Porto Rico
Musée d'art de Ponce : Grecque au bain, 1767.
Galerie |
David se résigne à la volonté du Seigneur (1743), Paris, École nationale supérieure des beaux-arts.
Anachorète endormi (1751), musée des beaux-arts de Reims.
Vénus émergeant des flots (1754-1755), musée d'art du comté de Los Angeles.
L’Athénienne vertueuse (1762), musée des beaux-arts de Strasbourg.
La Marchande à la toilette (1763), château de Fontainebleau.
Callisto, nymphe de Diane sortant du bain (1763), musée de Cahors Henri-Martin.
Les Adieux d’Hector et d’Andromaque (1786), Paris, musée du Louvre.
Élèves |
- Louis-François Cassas
- Pierre Chasselat
- Philippe Chéry
- Henri-Pierre Danloux
- Jacques-Louis David
- Philibert-Louis Debucourt
- Balthasar Anton Dunker
- Étienne-Barthélémy Garnier
- Alexandre Kucharski
- Gabriel Lemonnier
Anton Losenko (it)
- Louis Morel d'Arleux
- Pierre Peyron
- Jean-Baptiste Regnault
- Jean-Pierre Saint-Ours
- Jean-Joseph Taillasson
- Étienne Théolon
- François Valentin
- François-André Vincent
Philipp Friedrich von Hetsch (de)
- Adolf Ulrik Wertmüller
Hommages |
- Une rue a été baptisée en son nom, le 22 octobre 1851[1], par la ville de Montpellier. (43° 36′ 33″ N, 3° 52′ 25″ E)
Notes et références |
Louis Grasset-Morel, Montpellier, ses sixains, ses îles, ses rues, ses faubourgs, Montpellier, Louis Vallat, 1908 (réimpr. 1989), 523 p., 21 × 15 cm (ISBN 2-86971-089-5, présentation en ligne, lire en ligne), p. 71
René Démoris, Florence Ferran, La Peinture en procès : l’invention de la critique d’art au siècle des Lumières, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2001, (ISBN 978-2-87854-214-1), 419 p., p. 409.
Étienne Achille Réveil, Louis Ménard, René Joseph Ménard, Musée de peinture et de sculpture ; ou, Recueil des principaux tableaux statues et bas-reliefs des collections publiques et particulières de l’Europe, vol. 7, Paris, Ve A. Morel & Cie, 1875, p. 93.
Société de l’histoire de l’art français (France), CNRS, Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, F. de Nobele, 1972, (ISSN 0301-4126), p. 210.
Tableau présenté au Salon de 1753.
Roger Raymond Peyre, Histoire générale des beaux-arts, Paris, Charles Delagrave, 1895, 821 p., p. 805.
Le succès retentissant de son Serment des Horaces, au Salon de 1785, est un fait d’autant plus considérable que le mérite de l’œuvre ne suffit pas à l’expliquer. Il indique le changement du gout public et marque une époque dans l’histoire de la peinture. Voir Peyre, op. cit.
Oliver Bonard, La Peinture dans la création balzacienne : invention et vision picturales de « La maison du chat-qui-pelote » au « Père Goriot », Genève, Droz, 1969, 191 p., p. 78.
Salon de 1761.
Notice no PM34001014, base Palissy, ministère français de la Culture.
Annexes |
Bibliographie |
- Thomas W. Gaehtgens et Jacques Lugand, Joseph-Marie Vien, peintre du roi : 1716-1809, Arthena, Paris, 1988. Avec un choix de textes du peintre.
Iconographie |
Joseph Siffrein Duplessis, Portrait de Joseph-Marie Vien, 1784, Paris, musée du Louvre.
Liens externes |
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