Codon





Un codon est une séquence de trois nucléotides sur un acide ribonucléique messager (ARNm) spécifiant l'un des 22 acides aminés protéinogènes dont la succession sur l'ARN messager détermine la structure primaire de la protéine à synthétiser. Les ARN messagers étant constitués d'une succession de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de nucléotides, ce sont également plusieurs dizaines à plusieurs centaines d'acides aminés qui peuvent être ainsi assemblés linéairement pour former des chaînes protéiques. Quatre bases nucléiques déterminent la séquence d'un ARN messager — adénine, uracile, guanine, et cytosine — de sorte qu'il existe 43 = 64 codons différents, codant pour 22 acides aminés et l'arrêt de la synthèse (codons STOP).




Sommaire






  • 1 Types de codons


  • 2 Traduction des codons


  • 3 Historique


  • 4 Notes et références


  • 5 Annexes


    • 5.1 Articles connexes


    • 5.2 Liens externes







Types de codons |


Chacun des codons possibles peut synthétiser l'un des 20 acides aminés naturels — augmentés de deux acides aminés plus rares, la pyrrolysine et la sélénocystéine, dont l'adjonction nécessite une séquence nucléotidique d'insertion particulière. Plusieurs codons peuvent désigner le même acide aminé, on parle alors de codons synonymes.


Les codons UAG, UGA et UAA ne désignent en général aucun acide aminé ; ce sont les codons STOP ou codons non-sens (exceptionnellement, le codon UGA code parfois pour une sélénocystéine, indispensable à la fonction des sélénoprotéines ; et il code la tryptophane chez les mitochondries des opisthocontes, dont font partie animaux et champignons). Quand un ribosome atteint un codon-stop sur l'ARN messager, lors du processus complexe de biosynthèse des protéines, il s'arrête, libère la protéine terminée et se détache de l'ARN messager.


On distingue aussi le codon d'initiation ou codon de démarrage qui signale le début du cadre de lecture ouvert : AUG (méthionine). Chez les procaryotes, parfois ce codon est GUG ou encore UUG (par exemple, chez E. coli, 77 % des séquences codantes commencent par AUG, 14 % par GUG et 8 % par UUG). En règle générale, toute protéine commencera par une méthionine, quel que soit le codon d'initiation utilisé (ou une N-formyl-méthionine dans le cas des bactéries).



Traduction des codons |


La table ci-dessous donne la traduction des codons en acides aminés dans le code génétique standard ; les codages alternatifs sont indiqués en petits caractères après une barre oblique :





































































































































































































Table des codons ARN

1re
base

2e base

3e
base

U

C

A

G

U

UUU

F Phe

UCU

S Ser                    

UAU

Y Tyr

UGU

C Cys

U

UUC

F Phe

UCC

S Ser

UAC

Y Tyr

UGC

C Cys

C

UUA

L Leu

UCA

S Ser

UAA

Stop ocre

UGA

Stop opale / U Sec / W Trp

A

UUG

L Leu / initiation

UCG

S Ser

UAG

Stop ambre / O Pyl    

UGG

W Trp

G

C

CUU

L Leu

CCU

P Pro

CAU

H His

CGU

R Arg

U

CUC

L Leu

CCC

P Pro

CAC

H His

CGC

R Arg

C

CUA

L Leu

CCA

P Pro

CAA

Q Gln

CGA

R Arg

A

CUG

L Leu / initiation

CCG

P Pro

CAG

Q Gln

CGG

R Arg

G

A

AUU

I Ile

ACU

T Thr

AAU

N Asn

AGU

S Ser

U

AUC

I Ile

ACC

T Thr

AAC

N Asn

AGC

S Ser

C

AUA

I Ile

ACA

T Thr

AAA

K Lys

AGA

R Arg

A

AUG

M Met & initiation    

ACG

T Thr

AAG

K Lys

AGG

R Arg

G

G

GUU

V Val

GCU

A Ala

GAU

D Asp

GGU

G Gly

U

GUC

V Val

GCC

A Ala

GAC

D Asp

GGC

G Gly

C

GUA

V Val

GCA

A Ala

GAA

E Glu

GGA

G Gly

A

GUG

V Val

GCG

A Ala

GAG

E Glu

GGG

G Gly

G




  •      Acide aminé apolaire


  •      Acide aminé polaire


  •      Acide aminé acide


  •      Acide aminé basique


  •      Terminaison




Historique |


Le terme "codon" a été inventé par le biologiste sud-africain Sydney Brenner en 1960. C'est lui qui, avec Francis Crick a démontré que le code génétique fonctionnait par triplets non-recouvrants, avant même que celui-ci ne soit déchiffré, grâce à une approche génétique extrêmement astucieuse[1]. Le terme "codon" a ensuite été popularisé par ce même Francis Crick au début des années 1960.


C'est le biochimiste américain Marshall Nirenberg qui a déchiffré le code génétique et identifié la traduction en acide aminé de chacun des codons dans la première moitié des années 1960. Ce travail s'appuya sur son expérience princeps où il montra que l'acide poly-uridylique (ARN formé uniquement de U), permet de synthétiser du poly-phénylalanine, établissant ainsi la correspondance entre le codon UUU et la phénylalanine[2]. Nirenberg fut récompensé par le Prix Nobel en 1968 pour cette découverte.



Notes et références |





  1. (en) Crick F.H., Barnett L., Brenner S., Watts-Tobin R.J., « General nature of the genetic code for proteins. », Nature, vol. 192,‎ 1961, p. 1227-1232 (PMID 13882203)


  2. (en) Nirenberg M.W., Matthaei J.H., « The dependence of cell-free protein synthesis in E. coli upon naturally occurring or synthetic polyribonucleotides. », Proc. Natl. Acad. Sci. USA, vol. 47,‎ 1961, p. 1588-1602 (PMID 14479932)




Annexes |



Articles connexes |


  • Anticodon


Liens externes |



  • Tables de traduction des codons National Center for Biotechnology Information


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