John le Carré
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Nom de naissance | David John Moore Cornwell |
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Naissance | 19 octobre 1931 Poole, Dorset, Royaume-Uni |
Activité principale | Romancier |
Distinctions | Gold Dagger Award (1963) et (1977) Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman (1965) Prix James Tait Black (1977) Prix Malaparte (1987) Prix Palle-Rosenkrantz 1992 |
Langue d’écriture | Anglais britannique |
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Genres | Roman d'espionnage |
Œuvres principales
- L'Espion qui venait du froid
- La Taupe
- Comme un collégien
- Les Gens de Smiley
- Le Tailleur de Panama
- La Constance du jardinier
David Cornwell, dit John le Carré, est un romancier britannique, né le 19 octobre 1931 à Poole. Durant les années 1950 et 1960, Cornwell a travaillé pour le MI5 et le MI6 et a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de « John le Carré ». Son troisième roman, L'Espion qui venait du froid (1963), est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses œuvres les plus connues.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Autres mandats
1.2 Vie privée
2 Positions politiques
3 Éditeurs
4 Œuvres
4.1 Romans
4.2 Théâtre
4.3 Essai et mémoires
5 Adaptations
6 Références
7 Annexes
7.1 Articles connexes
7.2 Liens externes
Biographie |
John le Carré dit qu'il n'a pas connu sa mère, qui l'a abandonné quand il avait cinq ans, jusqu'à leur re-connaissance quand il eut 21 ans. Sa relation avec son père fut difficile. L'homme, qui avait été emprisonné pour fraude à l'assurance, était un associé des jumeaux Kray (faisant partie des criminels les plus en vue à Londres dans les années 1950-1960) et était continuellement endetté. Son père l'envoya dans des écoles privées pour le sortir de ce milieu[1].
Il quitte son foyer pour suivre des cours de la très réputée Sherborne School avant d'aller étudier l'allemand et le français à l'université de Berne en Suisse[2] de 1948 à 1949. Il rejoint ensuite l'université d'Oxford au Royaume-Uni avant d'enseigner quelque temps au collège d'Eton puis de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans[3]. Il a été recruté par le Secret Intelligence Service alors qu'il était en poste à Hambourg[4]. Il écrivit son premier roman (L'Appel du mort) en 1961, étant toujours en service actif. Sa carrière au sein du service de renseignement britannique prit fin après que sa couverture fut compromise par un membre du MI5, Kim Philby, qui était un agent du KGB.
John le Carré est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se déroulant dans le contexte de la Guerre froide, en particulier ceux mettant en scène George Smiley dans la « Trilogie de Karla » (La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley) et dans d'autres romans. Son œuvre est à l'opposé de la mythologie de l'espion à la James Bond : ses héros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est très élaborée et l'action n'y tient qu'une place réduite. Le Carré a trouvé, après la fin de la Guerre froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains.
En avril 2018 John le Carré publie un nouveau polar, L’Héritage des espions[5]. Cet ouvrage est la suite de L’Espion qui venait du froid : il revient sur l'opération « Windfall ». Au moment où Smiley et Guillam coulent une retraite tranquille, elle les rattrape. Car si « Windfall » a été pour l’Occident « une manne de renseignements en or », elle s’est aussi soldée par de lourds « dommages collatéraux »[6].
Autres mandats |
En 2008, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université de Berne[7].
Vie privée |
Son fils Nicholas Cornwell est un écrivain de science-fiction et de fantasy, connu sous le pseudonyme de Nick Harkaway.
John le Carré vit actuellement en Cornouailles.
Positions politiques |
En janvier 2003, The Times a publié un article de John le Carré, intitulé « Les États-Unis sont devenus fous », qui condamnait la guerre à venir en Irak. L'écrivain juge ainsi que « la manière dont Bush et sa junte ont réussi à dévier la colère de l'Amérique, de Ben Laden à Saddam Hussein, est l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire ».
En 2006, il a contribué avec un article à un volume d'essais politiques intitulé Pas une mort de plus. Le livre est très critique envers la guerre d'Irak. Il reviendra par la suite sur le rôle des services secrets américains et britanniques dans le déclenchement de cette guerre.
Depuis la fin de la guerre froide, John le Carré s'est exprimé à plusieurs reprises de manière critique envers l'OTAN : « Et il faudrait surtout se débarrasser de ce dinosaure qu'est l'OTAN. Cessons de nous croire, nous, Européens, en opposition avec la Russie, et rapprochons-nous d'elle. » Il condamne de manière générale l'inféodation du Royaume-Uni aux États-Unis : « … Notre politique étrangère se décide à Washington. Et il n’y a rien de plus triste. Il faut parvenir à nous détacher enfin de cette emprise »[1].
Éditeurs |
En 2009, John le Carré quitte Hodder & Stoughton, son éditeur anglais depuis 38 ans, pour le groupe Penguin et Viking Press[8].
Œuvres |
Romans |
L'Appel du mort, Gallimard, coll. « Panique », 1963 ((en) Call for the Dead, 1961), trad. Catherine Grégoire, 192 p.
Chandelles noires, Gallimard, coll. « Panique », 1963 ((en) A Murder of Quality, 1962), trad. Maurice Rambaud et Marcel Duhamel, 187 p.
L'Espion qui venait du froid, Gallimard, 1964 ((en) The Spy who Came in from the Cold, 1963), trad. Marcel Duhamel et Henri Robillot, 239 p.
Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman 1965
Le Miroir aux espions, Robert Laffont, 1965 ((en) The Looking-Glass War, 1965), trad. Jean Rosenthal, 349 p.
Une petite ville en Allemagne, Robert Laffont, 1969 ((en) A Small Town in Germany, 1968), trad. Jean Rosenthal, 445 p.
Un amant naïf et sentimental, Robert Laffont, 1972 ((en) The Naive and Sentimental Lover, 1971), trad. Jean Rosenthal, 527 p.
La Taupe, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1974 ((en) Tinker, Tailor, Soldier, Spy, 1974), trad. Jean Rosenthal, 381 p.
Comme un collégien, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1977 ((en) The Honourable Schoolboy, 1977), trad. Jean Rosenthal, 495 p.
Prix James Tait Black 1977
Les Gens de Smiley, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1980 ((en) Smiley's People, 1979), trad. Jean Rosenthal, 374 p. (ISBN 2-221-00457-4)
La Petite Fille au tambour, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1983 ((en) The Little Drummer Girl, 1983), trad. Natalie Zimmermann et Lorris Murail, 484 p. (ISBN 2-221-01103-1)
Un pur espion, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1986 ((en) A Perfect Spy, 1986), trad. Natalie Zimmermann, 535 p. (ISBN 2-221-04903-9)
La Maison Russie, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1989 ((en) The Russia House, 1989), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 381 p. (ISBN 2-221-05977-8)
Le Voyageur secret, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1991 ((en) The Secret Pilgrim, 1990), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 334 p. (ISBN 2-221-07031-3)
Le Directeur de nuit, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1994 ((en) The Night Manager, 1993), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 496 p. (ISBN 2-221-07608-7)
Notre jeu, Seuil, 1996 ((en) Our Game, 1995), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 364 p. (ISBN 2-02-024781-X)
Le Tailleur de Panama, Seuil, 1998 ((en) The Tailor of Panama, 1996), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 427 p. (ISBN 2-02-035286-9)
Single & Single, Seuil, 1999 ((en) Single & Single, 1999), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 391 p. (ISBN 2-02-036203-1)
La Constance du jardinier, Seuil, 2001 ((en) The Constant Gardener, 2001), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 488 p. (ISBN 2-02-049575-9)
Une amitié absolue, Seuil, 2004 ((en) Absolute Friends, 2003), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 2-02-063343-4)
Le Chant de la mission, Seuil, 2007 ((en) The Mission Song, 2006), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 345 p. (ISBN 978-2-02-089822-5)
Un homme très recherché, Seuil, 2008 ((en) A Most Wanted Man, 2008), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 358 p. (ISBN 978-2-02-098051-7)
Un traître à notre goût, Seuil, 2011 ((en) Our Kind of Traitor, 2010), trad. Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 978-2-02-102768-6)
Une vérité si délicate, Seuil, 2013 ((en) A Delicate Truth, 2013), trad. Isabelle Perrin, 327 p. (ISBN 978-2-02-111392-1)
L'Héritage des espions, Seuil, 2018 ((en) A Legacy of Spies, 2017), trad. Isabelle Perrin, 320 p. (ISBN 978-2021371338)
Théâtre |
Le Bout du voyage, Robert Laffont, 1987 ((en) End of the Line, 1970), trad. Natalie Zimmermann, 130 p. (ISBN 2-221-04902-0)
Essai et mémoires |
Une paix insoutenable, Robert Laffont, 1991 ((en) The Good Soldier, 1991), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 128 p. (ISBN 2-221-07158-1)
Le Tunnel aux pigeons : Histoires de ma vie, Seuil, 2016 ((en) The Pigeon Tunnel: A Life of Writing, 2016), trad. Isabelle Perrin, 368 p. (ISBN 978-2021322989)
Adaptations |
Deux des romans de la « Trilogie de Karla », La Taupe et Les Gens de Smiley, ont été adaptés par la BBC en séries télévisées. Le rôle de Smiley est tenu par Alec Guinness.
Le Directeur de nuit a également été adapté en une mini-série intitulée The Night Manager et réalisée par Susanne Bier pour une diffusion en 2016 sur BBC One.
Les adaptations au cinéma ont été multiples :
Le Miroir aux espions (The Looking Glass War) en 1969 par de Frank Pierson avec Christopher Jones et Anthony Hopkins.
L'Espion qui venait du froid (The Spy Who Came in From the Cold) en 1965 par Martin Ritt avec Richard Burton.
MI5 demande protection (The Deadly affair), adaptation du roman L'Appel du mort, en 1966, un film de Sidney Lumet, avec James Mason, Simone Signoret, Maximilian Schell.
La Petite Fille au tambour (The Little Drummer Girl) en 1984 par George Roy Hill, avec Diane Keaton, Yorgo Voyagis, et Klaus Kinski.
La Maison Russie (The Russia House) en 1990 par Fred Schepisi avec Michelle Pfeiffer et Sean Connery.
Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama) en 2001 par John Boorman avec Pierce Brosnan et Jamie Lee Curtis.
The Constant Gardener (The Constant Gardener) en 2005 par Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz.
La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy) en 2011 par Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, John Hurt et Colin Firth.
Un homme très recherché (A Most Wanted Man) en 2013 par Anton Corbijn, avec Philip Seymour Hoffman.
Un traître idéal (Our Kind of Traitor) 2016 par Susanna White, avec Ewan McGregor, Stellan Skarsgård et Damian Lewis.
Références |
John le Carré : "L’âme d’une nation se révèle dans ses services secrets", entretien, nouvelobs.com, 19 octobre 2013
Philippe Broussard, « Partition pour un thriller », Vanity Fair n°39, septembre 2016, pages 132-139.
John le Carré, The Spy Who Came in from the Cold, p. 3, (ISBN 978-0-340-99374-3)
Les secrets dévoilés de John le Carré maître du roman d'espionnage, l'Express, 1er avril 2016
Roman noir et noirceur du roman : nos idées (lumineuses) de lecture, le Monde, 5 avril 2018
“L’Héritage des espions”, le testament de John le Carré, Télérama, 3 avril 2018
Agence ATS 6 décembre 2008
« John le Carré defects to world’s paperback superpower », dans The Times, 28 octobre 2009
Annexes |
Articles connexes |
- Roman d'espionnage
Liens externes |
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Entretien avec John le Carré L'Express, 6 novembre 2008
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