Fatwa




Une fatwa, parfois orthographié fetfa[1],[2] ou fetva[2], en arabe : fatwā, فتوى, au pl. : fatāwā, فتاوى, (littéralement « réponse, éclairage[3] ») est, dans l'islam, un avis juridique donné par un spécialiste de la loi islamique sur une question particulière. En règle générale, une fatwa est émise à la demande d'un individu ou d'un juge pour régler un problème sur lequel la jurisprudence islamique n'est pas claire. Un spécialiste pouvant donner des fatwas est appelé un mufti[4].


Une fatwa n'est pas forcément une condamnation. Il s'agit d'un avis religieux pouvant porter sur des domaines variés : les règles fiscales, les pratiques rituelles ou encore l'alimentation[5].




Sommaire






  • 1 Qui peut émettre une fatwa ?


  • 2 Exemples


  • 3 Fatwa politique


  • 4 Notes et références


  • 5 Annexes


    • 5.1 Articles connexes


    • 5.2 Liens externes







Qui peut émettre une fatwa ? |


Comme il n'existe pas de clergé dans l'islam sunnite, il n'y a pas de règle unanimement acceptée pour déterminer qui peut émettre une fatwa ; certains musulmans se plaignent que trop de gens se considèrent qualifiés pour en émettre.


Le sunnisme est en partie décentralisé : différents muftis peuvent émettre des fatwas contradictoires ; la conséquence d'un tel événement varie selon le pays.



  • Dans un pays où la loi islamique est la base du droit civil et du droit pénal, les fatwas sont débattues par les prélats nationaux avant d'être émises, après l’obtention d’un consensus. Dans ce cas, elles sont rarement contradictoires et ont force de loi. Si, malgré tout, une contradiction apparaît, les autorités nationales tranchent, émettant souvent une interprétation de compromis.

  • Dans les pays où la loi islamique n'est pas la base du droit national, les fatwas contradictoires coexistent. Les croyants suivent alors celles qui ont été émises par un membre de la même tradition qu'eux-mêmes. Ainsi, un sunnite suivra rarement une fatwa émise par un religieux chiite, et vice versa.


Néanmoins, une fatwa ne reste qu'un avis juridique n'ayant autorité que dans le cadre d'un code législatif ou s'il est adopté.



Exemples |



  • La fatwa réclamant l’exécution de Salman Rushdie, auteur du roman Les Versets sataniques.

  • La fatwa émise contre Joseph Fadelle, Irakien musulman converti au catholicisme, est racontée dans Le Prix à payer.

  • La fatwa émise le 28 avril 2017 par le "Congrès des femmes Oulémas", réunissant des responsables religieuses de plusieurs pays musulmans, contre le mariage des enfants (qui conseille aux gouvernements des pays participants de relever l'âge légal du mariage de 16 à 18 ans)



Fatwa politique |


Selon Riadh Sidaoui, les fatwas politiques ont commencé à se propager depuis la guerre du Golfe en 1991, et elles se sont ensuite propagées en Égypte et un peu partout dans le monde arabe[6].


Toutefois, il fait remarquer que c'est la conséquence d'un vide politique dans la région qui fut remplacé par des cheikhs prononçant des fatwas. C'est ainsi qu'on trouve le Conseil des oulémas d'Arabie Saoudite qui constitue un établissement qui remplace le Parlement[6].


Selon lui, ces fatwas politiques ne sont pas objectives, et certains pays utilisent le discours religieux pour leurs intérêts politiques et économiques. Par exemple, le Qatar utilise ce système politique contre l'Arabie saoudite, ce qui cause une guerre de fatwas entre ces deux pays, l’Arabie saoudite à travers The Association of Muslim Scholars (رابطة العلماء المسلمين) et le Qatar qui a baptisé l'association internationale des savants musulmans présidée par Youssef al-Qaradâwî[6].


Selon l'ethnologue Jeanne Favret-Saada, la fatwa prononcée par l’ayatollah Rouhollah Khomeini le 14 février 1989 réclamant l’exécution de Salman Rushdie serait frauduleuse vis-à-vis du droit islamique le plus élémentaire. En effet, celui-ci interdit de prononcer un jugement de mort hors d'un tribunal présidé par un cadi[7]. Jeanne Favret-Saada précise que cette condamnation prononcée par une autorité chiite marque date parce qu'elle fut acceptée, et relayée dans le monde entier, par toutes les catégories de fondamentalistes y compris ceux qui, de confession sunnite, dénient habituellement toute autorité aux chefs religieux chiites. Selon elle, cette date ouvre une nouvelle période de passions religieuses dans laquelle toute condamnation à mort se réclamant d'une fatwa, et provenant de n'importe quelle branche de l'islam, peut engendrer la mobilisation des fondamentalistes de toutes confessions.



Notes et références |




  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « fetfa » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales


  2. a et b« fetfa / fetva », sur Le Littré


  3. Roland Laffitte, « Fatwa », OrientXXI, 4 mai 2016


  4. en arabe : muftin, مفتٍ


  5. Qatar: controverse autour d'une fatwa du cheikh Youssef Al-Qardaoui - 11 avril 2008


  6. a b et c Le Printemps arabe et l'arme des Fatwas, Deutsche Welle, 31 décembre 2011


  7. France Culture > Hors Champs du 01/02/2016 : « Jeanne Favret-Saada : « Une Fatwa ne peut en aucun cas être un jugement de mort. » », sur France Culture



Annexes |



Articles connexes |



  • Droit musulman

  • Conseil européen de la fatwa et de la recherche


  • Takfîr, une fatwa d'excommunication


  • Bulle pontificale, dans la juridiction chrétienne, déclaration de la venue d'un événement ou apport d'une modification au dogme.



Liens externes |




  • (ar) (de) (en) (fr) Dâr Al-Iftâ d'Égypte Institut officiel chargé de la fatwa en Égypte


  • Banque de fatwas (sunnite généraliste)


  • Islam-qa (sunnite salafite)

  • FatawaIslam, site qui regroupe un millier de fatwas sur divers sujets.




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