Émile Pouget
Pour les articles homonymes, voir Pouget.
Naissance | 12 octobre 1860 Pont-de-Salars |
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Décès | 21 juillet 1931 (à 70 ans) Palaiseau |
Nationalité | Français |
Activités | Journaliste, écrivain, syndicaliste |
Membre de | Confédération générale du travail |
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Mouvement | Syndicalisme révolutionnaire, anarchisme |
Émile Pouget, né à Pont-de-Salars (Aveyron) le 12 octobre 1860 et mort à Lozère (Palaiseau, Seine-et-Oise) le 21 juillet 1931, est un militant anarchiste, antimilitariste et syndicaliste révolutionnaire français[1].
Fondateur de journaux libertaires comme Le Père peinard, La Sociale et La Révolution, il fut secrétaire adjoint de la section des fédérations de la CGT de 1901 à 1908[2].
Sommaire
1 Jeunesse et formation militante
2 La création du Père Peinard
3 Antimilitariste
4 Célèbre maxime d'Émile Pouget
5 Œuvres
5.1 Ouvrages
5.2 Articles
5.3 Anthologies
6 Bibliographie
7 Références
8 Notices
9 Articles connexes
10 Liens externes
11 Notes
Jeunesse et formation militante |
Né en 1860, Émile Pouget s’investit très tôt dans le mouvement ouvrier. Son père, notaire, étant décédé, sa mère se remaria avec un employé des ponts et chaussées républicain et alla résider à Salles-la-Source. Marqué à jamais par le procès des Communards de Narbonne qui se tient à Rodez, il affûte sa plume incisive et révoltée dès ses années lycéennes en fondant son premier journal, Le Lycéen républicain.
Dès 1879, il participe à la création du Syndicat des employés du textile. En 1881, il rejoint un groupe d'anarchistes français au congrès international de Londres. Le 9 mars 1883, alors qu'il mène un cortège de « sans travail » des Invalides vers le boulevard Saint-Germain, trois boulangeries sont pillées. Il est arrêté, place Maubert, alors qu'il tente de soustraire Louise Michel aux policiers. Il est ensuite condamné à huit ans de prison pour « pillage à main armée » et incarcéré entre 1883 et 1886 à la prison de Melun; le catholique Albert de Mun était également présent lors de ces manifestations, comme le rappellera Jaurès lors d'un débat concernant les lois scélérates.
La création du Père Peinard |
En 1879, il participe à la création du premier syndicat d’employés à Paris. À partir du 24 février 1889, il édite un journal pamphlétaire, Le père Peinard (hebdomadaire), où il s’attache à éveiller les consciences ouvrières en dénonçant notamment l’illusion de la lutte politique. Il prône l’action directe et la grève générale comme instruments de lutte préalables à la révolution. En 1894, la répression des milieux anarchistes après l’assassinat du président Sadi Carnot l’oblige à émigrer en Angleterre. Il est amnistié en 1895 et rentre alors en France.
Au milieu des années 1890, alors que les anarchistes, suite à l’ère des attentats, restent divisés sur la question de savoir s’il leur faut ou non entrer dans les syndicats, Émile Pouget milite activement en faveur de leur entrée. Et lui-même s’y investit pleinement, jouant un rôle de plus en plus important au sein de la jeune Confédération générale du travail où il défend la tendance révolutionnaire du syndicalisme contre les réformistes. Il y fait notamment adopter en 1897 le principe du sabotage comme moyen d’action sur le patronat, et les revendications sur la journée de huit heures et le repos hebdomadaire (congrès de Bourges de 1904). Il prend aussi en charge, à partir de 1900, le premier organe de presse de la CGT, La Voix du Peuple[3].
En 1906, il participe à la rédaction de la motion qui sera adoptée par la CGT lors du congrès d’Amiens. Cette adoption signe la victoire — temporaire — du syndicalisme révolutionnaire au sein de la Confédération en affirmant l’autonomie syndicale quant aux partis politiques et la perspective, outre l’obtention d’améliorations immédiates pour les travailleurs, de leur émancipation intégrale par l’abolition du salariat et l’expropriation capitaliste.
Deux ans plus tard, il est arrêté avec 30 autres cadres cégétistes suite aux grèves de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges, et ne peut donc participer au Congrès de Marseille en octobre 1908, au cours duquel la confédération entérine une motion antimilitariste.
Après avoir tenté, en 1909, de lancer un grand quotidien syndicaliste révolutionnaire, La Révolution, qui cessera rapidement faute de moyens, Émile Pouget se retire du mouvement syndicaliste et meurt discrètement en 1931.
Antimilitariste |
Condamné au procès de 1883 aussi pour la publication et la diffusion d'une brochure contre l'armée, il participera plus tard au journal antimilitariste La Guerre sociale fondé par Gustave Hervé en 1907[4].
Célèbre maxime d'Émile Pouget |
- « À mauvaise paye mauvais travail ! »[5], justifiant ainsi la pratique du sabotage.
Œuvres |
Ouvrages |
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Le Père Peinard, hebdomadaire, Paris, 1889-1900 (Pouget est le seul rédacteur des premiers numéros ; le texte intégral des n° 1 à 23, février-juillet 1889, a été réédité par Denis Delaplace aux éditions Classiques Garnier en 2015.
Almanach du Père Peinard, Paris, 1894 [lire en ligne]
Almanach du Père Peinard, Paris, 1896 [lire en ligne]
Almanach du Père Peinard, Paris, 1897 [lire en ligne]
Almanach du Père Peinard, Paris, 1898 [lire en ligne]
Comment nous ferons la Révolution, en collaboration avec Émile Pataud, Paris, J. Taillandier, 1909 [lire en ligne]
L'action directe, Nancy, Édition du "Réveil ouvrier", coll. « Bibliothèque de documentation syndicale », 1910 [lire en ligne] (Texte réédité par les éditions le Flibustier)
La Confédération générale du travail, Bibliothèque du Mouvement Prolétarien, Librairie des sciences politiques et sociales Marcel Rivière, Paris, 1910 [lire en ligne]
- Le Parti du Travail
Le Sabotage, Mille et une nuits, coll. « La petite collection », Paris, 2004 (ISBN 2842058569) [lire en ligne]
- Les Caractères de l'action directe
Les lois scélérates de 1893-1894, en collaboration avec Francis de Pressensé et un juriste (Léon Blum) , Paris, Éditions de la "Revue blanche", 1899 [lire en ligne] (Texte réédité par les éditions le Flibustier)
Articles |
Barbarie française, Le Père Peinard, no 45, 12 janvier 1890
Faramineuse consultation sur l'avenir, Almanach du Père Peinard, Paris, 1896
Jabotage entre bibi et un fiston, Almanach du Père Peinard, Paris, 1894
L'Automne, Almanach du Père Peinard, 1896
L'été, Almanach du Père Peinard, 1897
L'Hiver, Almanach du Père Peinard, 1897
Le Muselage Universel, Almanach du Père Peinard, 1896
Le Printemps, Almanach du Père Peinard, 1897
Le Sabotage, Almanach du Père Peinard, Paris, 1898
Les Lois Scélérates de 1893-1894, Éditions de la Revue blanche, 1899
Patron assassin, Le Père Peinard, 4 juin 1893
Pourquoi et comment Le Père Peinard s'est bombardé Journaleux, Almanach du Père Peinard, 1894
Qu'on châtre la frocaille ! En attendant mieux, Le Monde libertaire, 31 janvier 2002
Un cochon, Le Père Peinard, 10 août 1890
Anthologies |
- Roger Langlais, Émile Pouget, Le Père Peinard, Éditions Galilée, 1976 (ISBN 2718600306).
- Émile Pouget, Le Père Peinard, Journal espatrouillant. Articles choisis (1889-1900). Les Nuits rouges, 2006 (ISBN 9782913112278).
Bibliographie |
Aristide Delannoy, Victor Méric, Émile Pouget, Les Hommes du jour, n°27, 1908, texte intégral.
François Bott, « Le Père Peinard, ce drôle de Sioux », Le Monde, 30 janvier 1976.- Dominique Grisoni, « Le Père Peinard de la révolution », Magazine littéraire, n°111, avril 1976, 42-43.
Emmanuel de Waresquiel, Le Siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle, Larousse, coll. « In Extenso », 1999. (ISBN 203505432X)
- Xose Ulla Quiben, Émile Pouget, la plume rouge et noire du Père Peinard, Éditions Libertaires, 2006. (ISBN 2914980264)
Denis Delaplace, Le Père Peinard d'Émile Pouget, édition critique (tome I, février-juillet 1889, no 1 - 23), Paris, éditions Classiques Garnier, 2015.
Références |
- Dominique Sommier, Émile Pouget et Le Père Peinard, Almanach et hebdomadaire anarchiste (1889-1902), sur 19e.org, 2004.
- Lucien Orsane, À la mémoire d'Emile Pouget, Anarchiste syndicaliste révolutionnaire aveyronnais 1860-1931, sur Jccabanel.free.fr.
- Paco, La Plume rouge et noire du « Père Peinard », sur Monde-libertaire.info, 2006.
- Paul Delesalle, Émile Pouget, Histoire du syndicalisme révolutionnaire et de l'anarcho-syndicalisme, sur Pelloutier.net.
Notices |
Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Émile Pouget.
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français : notice biographique.
L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
Encyclopædia Universalis : Émile Pouget.
René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : Almanach du Père Peinard.
Articles connexes |
- Constant Marie
Liens externes |
Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Service bibliothécaire national • Bibliothèque nationale d’Espagne • Bibliothèque royale des Pays-Bas • Bibliothèque universitaire de Pologne • Bibliothèque nationale de Catalogne • Bibliothèque nationale de Suède • WorldCat
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste : Encyclopædia Universalis.- Ressource relative à la littérature : NooSFere
La bouche de fer.- jccabanel.free.fr
- www.19e.org
- www.fondation-besnard.org
www.monde-libertaire.info
- www.pelloutier.net
- Editions CNT-RP
- les.nuits.rouges.free.fr
- Editions Le Flibustier
- À propos d'Emile Pouget sur Anti.Mythes
Notes |
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français : notice biographique.
Dictionnaire des anarchistes : notice biographique.
Encyclopædia Universalis : Émile Pouget.
Victor Méric, Les Bandits tragiques, Éditions Le Flibustier, 2010, (ISBN 978-2-918156-03-1), texte intégral.
Émile Pouget paraphrase ainsi les ouvriers terrassiers américains de Bedford. Apprenant la prochaine réduction de leur salaire, ils rognèrent leurs pelles de deux pouces et demi au cri de « À petite paie, petite pelle »
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