Prolifération nucléaire






Arsenal nucléaire mondial et par pays


La prolifération nucléaire désigne l'augmentation du nombre des États possédant l'arme nucléaire dans le monde. On distingue la prolifération horizontale pour l'augmentation démesurée des armes nucléaires et du nombre de pays détenteurs et la prolifération verticale pour le perfectionnement de l’arme nucléaire. Depuis son apogée dans les années 1980, l'arsenal nucléaire mondial a chuté d'environ 80%[1]. Les premiers États à se doter de l'arme nucléaire furent les États-Unis en 1945 et la Russie en 1949. En 2016, la Russie possède environ 7 700 armes nucléaires et les États-Unis 7 100[1]. Le développement ou l'acquisition d'armes nucléaires sont interdits par le Traité de non-prolifération nucléaire pour les États qui ne faisaient pas partie des cinq États en possédant déjà au moment de la signature du traité, c'est-à-dire les cinq membres du conseil de sécurité des Nations unies soit la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie.




Sommaire






  • 1 Traité de non-prolifération nucléaire


    • 1.1 Historique


    • 1.2 Contrôle et efficacité


    • 1.3 Effet géopolitique de l'arme nucléaire




  • 2 Les traités sur la prolifération nucléaire


  • 3 Notes et références


  • 4 Annexes


    • 4.1 Articles connexes


    • 4.2 Liens externes




  • 5 Bibliographie





Traité de non-prolifération nucléaire |


Article détaillé : Traité de non-prolifération nucléaire.


Historique |


Depuis l’obtention par les États-Unis de l’arme nucléaire, cette technologie est devenue une préoccupation considérable pour les États. C’est un symbole de puissance et de maîtrise dans le domaine de la science.


Mais les grandes puissances ont compris, entre autres à la suite de grande crises entre les États-Unis et l’URSS, le danger lié à l’utilisation militaire du nucléaire. Dès 1946, la loi McMahon (en) interdit au Pentagone de fournir le moindre service nucléaire à une puissance étrangère, mais celle-ci est enfreinte rapidement puisque les États-Unis aidant le Royaume-Uni à se doter de l'arme nucléaire alors qu'elle est toujours opposée à la France jusqu'en 1957, date à laquelle une légère ouverture est faite à la France, le général Charles Ailleret étant invité à assister à des expérimentations nucléaires américaines, mais le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 marque la fin de cette ouverture, le président de la France voulant faire partie des « Big Three » en concevant une bombe seul[2]. C’est afin de limiter la diffusion de la bombe nucléaire que le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) a été conçu en juin 1968 à la suite de la production d’armes nucléaires par l'URSS en 1949, par le Royaume-Uni en 1952, la France en 1960 et la Chine en 1964. Signé par les États possédant l'arme nucléaire et une quarantaine d’autres, il est entré en vigueur le 5 mars 1970. Le TNP autorise les cinq États ayant acquis la bombe nucléaire avant 1967 à la conserver mais interdit aux autres de l’obtenir. En revanche, des facilités doivent être offertes aux États désirant avoir des programmes de développement de l’énergie nucléaire à des fins civiles. Il est important de remarquer que le traité comprend aussi une clause de désarmement (article VI) par laquelle les puissances nucléaires s'engagent à des négociations pour un désarmement sous contrôle international.


Dans la pratique, les « États nucléaires », qui sont les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, continuent de renouveler et de moderniser leurs arsenaux nucléaires[3] et de faire de la recherche. Les articles 5 et 6 du TNP incluent une obligation de « bonne foi » à négocier la fin de la course aux armements nucléaires, qui n'est pas assortie d'obligation de résultats[4],[5].



Contrôle et efficacité |


La quasi-totalité des États (188 sur 193) font partie du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), mais son contrôle reste difficile.



  • Un protocole additionnel existe depuis 1998, qui assure une meilleure vérification de l’action des États, mais il n’a été signé que par environ 50 États.

  • Plusieurs États[réf. incomplète] ont tout de même créé des programmes nucléaires interdits, ou ont menacé de se retirer du traité, comme la Corée du Nord[6].

  • On reproche aussi aux États nucléaires de vendre les technologies du nucléaire civil, tout en sachant que d'une part, quand on sait enrichir l'uranium à des fins civiles, on a résolu les principales difficultés pour concevoir l'arme atomique, et que d'autre part, une centrale nucléaire produit des « déchets radioactifs » qui seront réutilisables pour fabriquer la bombe. Une illustration des tensions sur ce point est fournie par l’Affaire Scomi (2004) et ses prolongements au Japon (2009).

  • Il est difficile pour l'AIEA de « contrôler » des activités dont elle n'a pas connaissance ou qu'elle ne peut que suspecter, que certains pays ont secrètement maintenues, comme en Iran où en 2002 un site secret d'enrichissement a été découvert à Natanz, avant que, 7 ans plus tard, en 2009 un second site, souterrain et construit sous une base militaire proche de Qom, ait été annoncé par le gouvernement iranien à l'AIEA avant sa mise en fonction. Ce site, dénoncé par le G20 à Pittsburgh peut, par exemple selon Bruno Tertrais[7], spécialiste de la prolifération nucléaire, avec environ 3 000 centrifugeuses (selon les informations disponibles en septembre 2009) et parce qu'installée sur un site militaire, avoir un objectif militaire. Selon les responsables iraniens, l'uranium n'y sera enrichi qu'à hauteur de 5 %, mais l'installation permet un enrichissement à 90 % permettant la production d'armes nucléaires de destruction massive[8],[9]. L'Iran prévoit également la construction de 10 nouvelles centrales de production de combustibles nucléaires dans le cadre de son programme nucléaire.


La miniaturisation des armes atomiques, ou Mini-nuke terme générique pour les armes nucléaires de très faible puissance, a permis, à partir de la fin des années 1950 jusqu'à la fin de la guerre froide, la fabrication d'armes de courte portée prévues pour être utilisées directement sur le champ de bataille par exemple d'une part, et d'autre part leur transport dans une simple valise diplomatique. Ce qui laissait entrevoir que non seulement des États mais aussi des organisations parallèles seraient susceptibles d'en disposer à court ou moyen terme[réf. nécessaire].



Effet géopolitique de l'arme nucléaire |


Deux visions s’affrontent au sujet du nucléaire :



  • Certains prétendent que l’arme nucléaire est un outil de dissuasion, et a donc un effet stabilisateur. L’exemple classique est le cas du Pakistan et de l’Inde, qui possèdent tous deux l’arme nucléaire et qui ont vu les conflits territoriaux diminuer en intensité.

  • Pour d'autres, en revanche, l’arme nucléaire est un élément dangereux et déstabilisateur. En particulier, il permet aux États de moindre importance de faire du chantage en mettant toutes les puissances sur un pied d’égalité. La Corée du Nord et l'Iran sont l’illustration de ce chantage, puisqu'ils menacent régulièrement de poursuivre leurs programmes nucléaires respectifs, dont personne ne connaît l'état d'avancement exact. On avance aussi que la prolifération actuelle transforme la planète en poudrière, de sorte que s'il était à nouveau fait usage de l'arme nucléaire, ou si un accident[10] était interprété comme une agression, une guerre nucléaire s'ensuivrait presqu'inévitablement.


L'humanité fit face à plusieurs dizaines de reprises à de nombreuses menaces de guerre nucléaire, dont quatorze fois un conflit entre les États-Unis et l'URSS, à la suite de fausses alertes, des erreurs humaines ou informatiques entre 1956 et 1962, dont onze incidents durant la phase la plus critique de la crise des missiles de Cuba[11],[12].



Les traités sur la prolifération nucléaire |


La prolifération nucléaire est limitée dans un grand nombre de pays par les traités suivants :





  • Traité de non-prolifération nucléaire ;


  • Traité de Pelindaba ;


  • Traité de Tlatelolco ;


  • Traité de Bangkok ;


  • Traité de Rarotonga ;

  • Traité de Semipalatinsk


  • Traité d'interdiction complète des essais nucléaires;


  • Initiative de sécurité en matière de prolifération.




Notes et références |





  1. a et b(en) Cameron Johnson, « What's new in... Nuclear Poliferation: Bombs? What Bombs? », Popular Mechanics,‎ mai 2016, p. 22


  2. Michel Eyraud, « La France face à un éventuel traité de non-dissémination des armes nucléaires », Politique étrangère, vol. 32, no 4,‎ 1967, p. 445


  3. Le missile M51 est une arme nucléaire française en cours d'élaboration et de déploiement.



  4. La clause de désarmement du TNP : « Chacune des Parties au Traité s’engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. »



  5. Isabelle Capette, Les essais nucléaires indiens et pakistanais: un défi lancé à la non-prolifération nucléaire, revue Actualité et Droit international, 15 décembre 1998


  6. (fr) Chronologie de la crise nucléaire en Corée du Nord de 1989 à 2009, par l'Express


  7. , Maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la prolifération nucléaire et auteur d'un ouvrage « Le Marché noir de la Bombe » (Buchet-Chastel, 2009)


  8. Article du Journal Libération (2009/09/25)


  9. Article de Libération 2009/09/25


  10. Liste des accidents nucléaires


  11. (en) 20 Mishaps that Might Have Started Accidental Nuclear War, Alan F. Phillips, janvier 1998


  12. (en)[PDF] Computer System Reliability and Nuclear War, Alan Borning




Annexes |



Articles connexes |



  • Missile nucléaire

  • Zone exempte d'armes nucléaires

  • Comité Zangger

  • Désarmement nucléaire

  • Destruction mutuelle assurée



Liens externes |





  • Quelle prolifération nucléaire ? Faits, idées fausses et perspectives. Benjamin Hautecouverture (FRS), 30 avril 2016

  • Observatoire des armes nucléaires françaises, « Mini-nuke, vers une guerre nucléaire en Irak », 5 février 2003


  • Xavier de Villepin, « La prolifération nucléaire, rapport d'information n° 388, fait au nom de la commission des affaires étrangères », 30 juin 2004

  • Robert James Parsons, Le Monde diplomatique, « Loi du silence sur l’uranium appauvri », février 2001

  • Le Monde diplomatique, « Armement nucléaire »

  • Joëlle Pénochet, « Guerre totale, radiologique et chimique contre l’Irak », novembre 2005

  • « Campagne une Europe sans arme nucléaire »


  • [PDF] Jean-François Daguzan, « Terrorisme nucléaire et la « bombe sale » : la part des choses », novembre 2005



  • [PDF] Michèle Alliot-Marie, « Rapport au Parlement sur les exportations d'armement 2005 », 2005


  • (en) George Perkovich, "Principles for Reforming the Nuclear Order", Proliferation Papers, Paris, Ifri, Fall 2008




  • (en) Jamyang Norbu, Phayul.com, « THE CHINA (PROLIFERATION) SYNDROME », 20 février 2009


  • (fr) Jean-Loup Kastler, Le problème de la Prolifération des armes nucléaires




Bibliographie |


  • Pierre Viaud, L'Afrique et la guerre nucléaire, Edigeon, 1984



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