Bibliothèques-médiathèques de Metz
Les bibliothèques-médiathèques de Metz sont organisées en réseau de trois médiathèques et de trois bibliothèques de la ville Metz : la médiathèque du Pontiffroy (tête de réseau) avec une antenne dédiée aux services numériques, la médiathèque Jean-Macé à Borny, celle du Sablon, les bibliothèques de la Patrotte, de Magny, et de Bellecroix.
Sommaire
1 Histoire
1.1 Bibliothèque municipale, 1803
1.2 Médiathèque du Pontiffroy, 1977
1.2.1 Architecture
1.2.2 Missions et développement
1.2.3 Communication innovante
1.2.3.1 Création de Miss Média
1.3 Médiathèque Jean-Macé de Borny, 1993
2 Notes et références
3 Voir aussi
3.1 Ressources externes
3.2 Références
Histoire |
Bibliothèque municipale, 1803 |
La bibliothèque municipale est installée en 1803 dans l’ancienne chapelle des Carmes, construite dans le dernier tiers du XVIIe siècle. À la Révolution, les locaux abritent l’école centrale de la Moselle avant de recevoir les collections issues des mesures de confiscation prises par la Convention. Quelque 60 000 volumes sont rassemblés, provenant du chapitre de la cathédrale — lequel détenait le plus bel ensemble de manuscrits —, de la collégiale Saint-Sauveur, des quatre abbayes masculines de Saint-Arnould, Saint-Clément, Saint-Symphorien et Saint-Vincent, de l’abbaye de femmes Sainte-Glossinde, ainsi que la maison des Jésuites, des Célestins, des Dominicains, grands et petits Carmes, des Trinitaires, des Récollets, prêtres de la Mission, etc. On y joint également les livres ayant appartenu à différentes bibliothèques ecclésiastiques des environs de Metz ainsi que les collections de plusieurs institutions d’Ancien régime telles que l’ordre des avocats au parlement de Metz ou la Société royale des arts et des sciences.
L’ensemble, confié à la garde de bibliothécaires improvisés, se voit rapidement amputé de ses plus belles pièces. L’humidité, la poussière et les rongeurs détruisent une partie de ce que le vandalisme et l’indifférence ont épargné. La bibliothèque de la ville ouvre ses portes au public en novembre 1811, huit ans plus tard, avec 25 000 volumes seulement.
Au long du XIXe siècle, les collections s’accroissent de façon régulière en raison des achats effectués et grâce à des dons émanant notamment de l’État, ainsi que des legs, parfois très importants, si bien que le fonds initial se trouve multiplié par deux vers 1880. Parmi les donateurs les plus remarquables, il convient de citer le baron Louis Numa de Salis, lequel laissa à la ville 124 manuscrits, une vingtaine d’incunables, une collection de parchemins médiévaux et plusieurs milliers d’éditions anciennes, de gravures, de dessins.
Les collections subissent de graves pertes durant la Seconde Guerre mondiale lorsqu'un incendie se déclare la nuit du 31 août au 1er septembre 1944 dans deux des trois casemates du fort Saint-Quentin, sur les hauteurs de la ville, où les documents les plus précieux avaient été entreposés : 588 manuscrits disparaissent sur un total de 1 475 inventoriés dans le Catalogue général de 1879 et son supplément de 1933, de même que 165 incunables sur 614 volumes d’incunables (représentant 781 unités bibliographiques)[1].
Médiathèque du Pontiffroy, 1977 |
Le bâtiment historique au cœur de la cité devient trop exigu. En vue d'une meilleure protection des collections et pour accroitre le confort offert à des usagers beaucoup plus nombreux qu’autrefois, une bibliothèque est conçue par l’architecte Michel Folliasson dans les années 1970 dans le quartier du Pontiffroy face à l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Clément au centre d’un quartier nouvellement urbanisé. Elle ouvre ses portes au public le 5 mars 1977, après deux ans de travaux. Le 28 octobre, la nouvelle bibliothèque prend le nom de médiathèque (première utilisation en France) tout en conservant, pour familiariser le public à ce néologisme, l'appellation de « Bibliothèque-Médiathèque ». C'est le 22 novembre 1977 que l'ensemble des services (sections Études et Adultes, bibliothèque enfantine avec salle d'Heure du conte et atelier d'expression, Relais de littérature Jeunesse pour les enseignants et formateurs, salle d'exposition et discothèque) fut ouvert à tous sur les 1 800 m2 d'espaces au public, alors que près de onze kilomètres de rayonnages étaient répartis sur les trois niveaux de réserves.
Lors de l'inauguration officielle, le 25 janvier 1979, Jean-Philippe Lecat, ministre de la Culture et de la Communication, se plut à saluer le caractère novateur et la dimension régionale de la Médiathèque du Pontiffroy qui s'inspirait de l'expérience du centre Beaubourg ouvert depuis moins de deux ans, après que le maire Jean-Marie Rausch, eut consacré cette bibliothèque comme véritable lieu d'animation et de communication.
Architecture |
Le site construit sur dalle à proximité de la vieille ville (400 m à vol d'oiseau de la préfecture et 600 m de la cathédrale) bénéficie d'un espace entièrement dévolu aux piétons, soustrait à la circulation automobile. Le parti architectural rend lisibles, par un jeu de décrochement de volumes simples et géométriques supportant des toitures-terrasses sur différents niveaux, les fonctions différenciées des espaces internes de la bibliothèque.
Les façades présentent par leur aspect une unité de matériaux : les parties pleines ont des teintes naturelles ocre et claires sans solution de continuité ; de larges surfaces vitrées aux menuiseries métalliques affleurent en façade tandis que les parois de certains éléments fonctionnels tels les cages d'escaliers sont recouvertes d’ardoise.
Missions et développement |
Depuis 1990, la Médiathèque du Pontiffroy a mis en place de nouveaux services pour ses usagers : une salle d'actualités, un service d'apprentissage des langues et une Marmothèque dédiée aux tout-petits.
Aujourd'hui, plus de 5 400 m2 de surface mettent à disposition une collection importante de livres, une discothèque, un service audiovisuel, un relais de documentation en littérature jeunesse, une salle d'exposition, des collections patrimoniales numérisées, un service Wi-Fi, une bibliothèque de service numérique[2]…
En 2016 elle a fait l'objet d'une remise à niveau des plateaux publics.
Communication innovante |
Le souhait de mettre en place une nouvelle forme de diffusion, d'adopter une démarche marketing, d'être en adéquation aux modes de pensées de la communication, incitaient à s'affranchir des pratiques traditionnelles en bibliothèque. De quelles manières métamorphoser simultanément l'image du métier et celles des bibliothèques messines, tout en amplifiant leur notoriété[3]?
Création de Miss Média |
Miss Média, bibliothécaire atypique et avatar des bibliothèques-médiathèques de Metz est apparue la première fois sur le site des bibliothèques-médiathèques de Metz dans un strip de presse (BD en trois cases) en janvier 2009. Sa création annonçait en même temps la baisse des tarifs municipaux concernant les bibliothèques. Selon la commande graphique des BMM, André Faber, dessinateur, journaliste et infographiste, dessina le personnage. Sobre de tenue, les couleurs blanche et noire correspondent au blason de la ville de Metz, elle incarne les BMM ainsi que la profession de bibliothécaire[4].
Pleine d'humour, elle aime dans ses réparties contrarier les idées convenues circulant à propos des bibliothèques et de la société de l'information.
En 2014 Jean Chauvelot a repris la suite en redessinant Miss Média sous de nouveaux traits. Pour la suite de ses aventures graphiques elle est accompagnée du remarquable Graoully, dragon messin.
Médiathèque Jean-Macé de Borny, 1993 |
En 1993, l'ouverture de la médiathèque Jean-Macé de Borny, voulue moderne elle offre un large accès aux contenus culturels et propose également des expositions temporaires. Son implantation à proximité directe du secteur des Hauts-de-Blémont amorce un long processus de modernisation et de désenclavement du quartier de Borny dénommé Grand projet de ville.
Notes et références |
Bibliothèques et médiathèques de Metz — La Bibliothèque de Metz et ses collections patrimoniales.
La médiathèque fête ses 6 lustres au Pontiffroy, Vivre à Metz, no 329, décembre 2007, p. 18.
Bibliothèques(s), no 62, Revue de l'Association des bibliothécaires de France, juin 2012.
« Faire connaître et valoriser sa bibliothèque. Communiquer avec les publics », sous la dir. de Jean-Marc Vidal, Presses de l'Enssib, décembre 2012 (La Boîte à outils) avec la contribution de Marie-Paule Doncque "Miss Média, nouvelle figure de Metz" p. 61-69.
- Encyclopédie de la Lorraine, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1988, Tome : « La Vie intellectuelle », article « Médiathèque du Pontiffroy » p. 228
- Moselle, Éditions Projection, 2009 (Les itinéraires), article « Bibliothèques-Médiathèques de Metz », pages 122-128
- Les Cahiers Elie-Fleur, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, 1990-2004
- Les Carnets de Medamothi, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, depuis 2007.
- Bibliothèques offertes, un siècle d’enrichissement des collections précieuses de la Bibliothèque municipale de Metz, Médiathèque du Pontiffroy, 1991
Voir aussi |
Ressources externes |
- Le blog de Miss Média
- [1]
Références |
Épreuves du temps, 200 ans de la bibliothèque de Metz 1804-2004, sous la direction de Pierre Louis à l'occasion de l'exposition présentée à la Médiathèque du Pontiffroy de février à avril 2004, Bibliothèques-Médiathèques de la Ville de Metz, 2004.
Encyclopédie de la Lorraine, Presses Universitaires de Nancy, Éditions Serpenoise, 1988, Tome : « La Vie intellectuelle », article « Médiathèque du Pontiffroy » p. 228
Moselle, Éditions Projection, 2009 (Les itinéraires), article « Bibliothèques-Médiathèques de Metz », pages 122-128
Les Cahiers Elie-Fleur, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, 1990-2004
Les Carnets de Medamothi, revue des Bibliothèques-Médiathèques de Metz, Ville de Metz, depuis 2007.
Bibliothèques offertes, un siècle d’enrichissement des collections précieuses de la Bibliothèque municipale de Metz, Médiathèque du Pontiffroy, 1991
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