Autocensure







« Madame Anastasie », 1874, par André Gill, (1840–1885).


L'autocensure est la mise en œuvre préalable d'une censure que s'applique à elle-même une personne, une institution, une organisation, etc.


L'autocensure devance ce qui est perçu comme une menace (réelle ou supposée) de censure par une autorité (politique, financière, religieuse, etc) ou plus largement par ce que l'on appelle l'opinion publique, le politiquement correct.


L'autocensure est à mettre en relation avec la notion de conformisme (l’illusion de la libre parole).


Par ailleurs, toutes les relations sociales sont marquées par une forme d'autocensure : c'est une ligne de fuite qui permet aux individus et aux sociétés d'éviter l'explosion et/ou l'implosion par la non-énonciation d'une vérité qui ne peut être entendue par l'autre ou par les autres.




Sommaire






  • 1 Différentes formes d'autocensure


    • 1.1 Intérêts des actionnaires et des annonceurs


    • 1.2 Intérêts politiques


    • 1.3 Intérêts religieux


    • 1.4 Hiérarchie




  • 2 Conséquences


  • 3 Bibliographie


  • 4 Voir aussi


    • 4.1 Articles connexes


    • 4.2 Liens externes




  • 5 Sources


  • 6 Notes et références





Différentes formes d'autocensure |



Intérêts des actionnaires et des annonceurs |


La survie de la presse dépend largement de ses recettes publicitaires. Le poids des annonceurs pèse sur la liberté d'expression.


La plupart des grands médias sont détenus par des sociétés privées actives dans d'autres secteurs économiques.


Les journalistes ou les responsables des rédactions, peuvent avoir la tentation de ne pas développer une information portant préjudice aux intérêts des actionnaires ou des annonceurs, voire développer un journalisme de connivence à la limite du publireportage[1].



Intérêts politiques |


Les journalistes peuvent craindre (à raison) de diffuser une information qui porte préjudice aux pouvoirs politiques[2] (risque d'être placés sur une liste noire, pressions sur la hiérarchie du média, etc).



Intérêts religieux |




En 2006 à Paris, des gendarmes protègent les locaux du journal Charlie Hebdo à la suite de la publication des caricatures de Mahomet.


Certains médias pratiquent l'autocensure afin d'éviter d'éventuelles représailles de groupes religieux.


Si le blasphème a été aboli en France par la Révolution française en 1792, il provoque encore des réactions violentes : caricatures de Mahomet dans le journal Jyllands-Posten, incendie de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, attentat dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, etc.



Hiérarchie |


Pour des raisons hiérarchiques, un journaliste peut hésiter à écrire un article dont il sait qu'il sera mal perçu par sa hiérarchie[3], par peur d'un possible licenciement lorsque le journaliste est salarié, et a fortiori lorsque son statut est plus précaire (pigiste)[4].



Conséquences |


Ce type de censure est subtil : il permet d'éviter au pouvoir la forme contraignante d'une censure effective, qui serait mal perçue par l'opinion. Elle permet à la fois de s'affranchir des coûts de surveillance, mais aussi de la contre-publicité engendrée par la perception de la censure dans l'opinion publique.


Le développement de l'autocensure rend cependant la presse sujette au politiquement correct, et donne l'impression que les journaux développent les mêmes sujets et les mêmes idées. Il existe alors un déficit de pluralisme dans les médias, et une perte de crédibilité.


De leur côté, les agences de presse valident l'essentiel des informations et économisent d'autant le besoin d'autocensure sur un contenu pré-validé. L'autocensure se pratique donc essentiellement dans le choix rédactionnel des sujets abordés, la manière de traiter une interview ou de rendre compte d'un sujet.


L'autocensure enfin valide implicitement l'absence de censure apparente, et donc la crédibilité à accorder à des sujets qui ne circulent que sur Internet, qualifiés de « rumeurs » et de ce fait purement et simplement ignorés des médias de masse.



Bibliographie |


Pascal Durand (éd.), Médias et censure. Figures de l'orthodoxie, Éditions de l'Université de Liège, coll. "Sociopolis", 2004



Voir aussi |



Articles connexes |




  • Code Hays, autocensure au cinéma

  • ORTF

  • Censure

  • Liberté de la presse

  • Politiquement correct


  • Les nouveaux chiens de garde, livre de Serge Halimi, journaliste et sociologue

  • Caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten

  • Désinformation


  • Radio edit (clean version)



Liens externes |



  • Concentration des médias et perte du pluralisme

  • La recherche "auto-censure" sur le site de l'Observatoire des médias



Sources |



Notes et références |




  1. Serge Halimi, Les Nouveaux Chiens de garde, 1997 ; nouvelle édition actualisée et augmentée en 2005. (ISBN 2912107261)



  2. Un exemple parmi d'autres, l'information sur l'existence d'une fille naturelle du président François Mitterrand connue par nombre de journalistes mais longtemps non publiée



  3. Un exemple à Libération : Laurent Joffrin supprime une chronique de Daniel Schneidermann Observatoire des médias


  4. Exemple : Pierre Carles lors d'un reportage (Pas vu à la télé) filme une conversation privée entre Patrick Le Lay et Gérard Longuet. La chaîne Canal+ ne le diffuse pas alors qu'elle l'avait commandé et cesse de travailler avec ce journaliste.



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