Thierry Breton
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Thierry Breton | |
Thierry Breton, en août 2011, alors PDG du groupe Atos. | |
Fonctions | |
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Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie 25e ministre des Finances de la Ve République | |
25 février 2005 – 15 mai 2007 (2 ans, 2 mois et 20 jours) | |
Président | Jacques Chirac |
Gouvernement | Raffarin III Villepin |
Prédécesseur | Hervé Gaymard |
Successeur | Jean-Louis Borloo |
Conseiller régional de Poitou-Charentes | |
21 mars 1986 – 22 mars 1992 (6 ans et 1 jour) | |
Élection | 16 mars 1986 |
Président | Louis Fruchard Jean-Pierre Raffarin |
Biographie | |
Date de naissance | 15 janvier 1955 |
Lieu de naissance | Paris, France |
Nationalité | Française |
Parti politique | Indépendant |
Diplômé de | École supérieure d'électricité (Supélec) |
Profession | Dirigeant d'entreprises Enseignant |
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Thierry Breton, né le 15 janvier 1955[1] à Paris (14e arrondissement), est un dirigeant d'entreprise, administrateur de sociétés et homme politique français.
Président-directeur général de Thomson (1997-2002) puis de France Télécom (2002-2005), il a été ministre français de l'Économie, des Finances et de l'Industrie de février 2005 à mai 2007[2], puis a enseigné à la Harvard Business School (2007-2008)[3]. Il est président du directoire du groupe Atos depuis novembre 2008 et président-directeur général depuis février 2009[4].
Classé deux années de suite (2017[5] et 2018[6]) parmi les 100 patrons les plus performants au monde selon le classement de la Harvard Business Review, il est également président de l'Association nationale de la recherche et de la technologie[7] et membre de l'Académie des Technologies[8].
Sommaire
1 Biographie
1.1 Formation
1.2 Carrière professionnelle
1.2.1 Débuts
1.2.2 Futuroscope
1.2.3 Groupe CGI
1.2.4 Bull
1.2.5 Thomson
1.2.6 France Télécom
1.2.7 Atos
1.2.7.1 Acquisition de Siemens IT Solutions and Services et partenariat franco-allemand
1.2.7.2 Acquisition de Bull
1.2.7.3 Acquisition de Xerox ITO
1.2.7.4 Stratégie Zero-Email
1.2.7.5 Programme quantique
1.2.7.6 Entrée au CAC 40
1.3 Carrière politique
1.3.1 1986-1994
1.3.2 2005-2007 : ministre de l'Économie
1.4 Enseignant
1.5 Écrivain et essayiste
1.5.1 Ouvrages
2 Prises de position
2.1 Fonds européen de défense et de sécurité (FEDS)
2.2 Débat sur la régulation des télécoms
3 Fonctions
3.1 Administrateur
3.2 Autres fonctions
3.3 Fonctions ministérielles
4 Décorations et distinctions
4.1 Décorations
4.2 Distinctions
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Bibliographie
6.2 Articles connexes
6.3 Liens externes
Biographie |
Formation |
Après avoir effectué sa scolarité à l'École alsacienne à Paris (du primaire au lycée, de 1963 à 1972[9]) puis ses classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Louis-le-Grand[10], Thierry Breton obtient, en 1979, son diplôme d'ingénieur de l'École supérieure d'électricité (Supélec)[3]. Il est ensuite auditeur de la 46e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN)[11].
Carrière professionnelle |
Débuts |
Thierry Breton commence sa carrière en 1979 comme professeur d'informatique et de mathématiques au Lycée français de New York, dans le cadre de son service national au titre de la coopération[12]. En 1981, il crée Forma Systems, une société d'analyse de systèmes et d'ingénierie informatique dont il devient président-directeur général[13]. Il en quitte la présidence en 1986 pour se consacrer au projet du Futuroscope[14].
Futuroscope |
À la suite de sa rencontre en 1982 avec René Monory, qui le considérera comme étant son héritier politique[15], il participe à la conception du Futuroscope de Poitiers, puis en est nommé de 1986 à 1990, chef du projet. Il travaille essentiellement au développement de la partie « aire d'activités technologiques » qui deviendra la Technopole du Futuroscope.
Groupe CGI |
De 1990 à 1993, il est directeur général du groupe CGI[16], société d’analyse de systèmes et d’ingénierie informatique {Ref nécessaire} [17].
Bull |
Il entre chez Bull, en 1993, en proie à de grandes difficultés, en tant que directeur de la stratégie et du développement aux côtés de Jean-Marie Descarpentries[1], puis directeur général adjoint. Administrateur du groupe à partir de 1996, il accède en septembre à la vice-présidence du conseil d'administration alors qu'il est âgé de 40 ans[18] et devient administrateur délégué (directeur général) du groupe.
En février 1996, considérant qu'il y a un problème de taille critique avec la filiale microinformatique de Bull (Zenith Data Systems), Thierry Breton décide, avec l'aide du japonais NEC, de la fusionner avec l'américain Packard Bell[19], après avoir aidé les deux groupes à se rapprocher l'année précédente[20].
En août 2014, il prend la tête du conseil d'administration de Bull à la suite de son acquisition par Atos.
Thomson |
En mars 1997[21],[22], il est nommé par le gouvernement à la tête de Thomson et opère pour le groupe un repositionnement autour des nouvelles technologies de l'image et d'Internet. Considéré comme une véritable pépite pour le groupe, le portefeuille de brevets du groupe (RCA), hérité de General Electric en 1998, génère un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de francs en 1999. Après une recapitalisation de 11 milliards de francs (1,7 milliard d'€) par l'État français[23], la valeur du titre en bourse valorise Thomson jusqu'à 100 milliards de francs en 2002, tandis que 30 % des actions du groupe sont alors en circulation et le reste contrôlé par l'État. Ce dernier, encore principal actionnaire, cède par la suite le principal de sa participation en 2003 (soit 18,5 % du capital du groupe électronique) pour un montant de 950 millions d’euros[24].
En 2001, il est élu par La Tribune « Stratège de l'année » pour sa gestion de Thomson. En septembre 2002, il est nommé président d'honneur de la société à la suite de son départ pour France Télécom[16].
France Télécom |
Régulièrement décrit comme un « redresseur » d’entreprises[25],[26], Thierry Breton est nommé par le gouvernement à la tête de France Télécom le 2 octobre 2002[27].
L'opérateur, surendetté à hauteur de 70 milliards d'euros à la suite de l'éclatement de la bulle financière de l'Internet[28] et dont la situation se dégrade à grande vitesse en raison de la défiance des agences de notation, est alors surnommé « l’entreprise la plus endettée au monde »[29].
Lors de la prise de fonction de Thierry Breton, qui conserve le même salaire qu'il avait chez Thomson (2,3 fois supérieur à celui de son prédécesseur[30],[31]), le cours de l’action est inférieur à 7 €[32]. Deux mois après son arrivée, le cours de bourse a augmenté de 170 %[33]. Il lance alors le plan « Ambition FT 2005 »[34], s’appuyant sur les deux axes de croissance constitués par l’ADSL et la téléphonie mobile[35].
Cette initiative, qui doit permettre à l’entreprise de « reprendre son destin en main », se base sur trois axes visant chacun 15 milliards de réduction de dette[36] : un renforcement des fonds propres de l’entreprise ; un refinancement auprès des marchés et un programme d’amélioration opérationnelle, baptisé « TOP », comprenant un plan de réduction de coûts qui – accentué par le volet social Act engagé par son successeur Didier Lombard[37] – participe selon un rapport du cabinet Technologia à l'augmentation des facteurs de risque psychosociaux ayant pu affecter le groupe et ses employés[38].
En parallèle d'une situation financière délicate, l’opérateur voit la concurrence s'intensifier en France, son marché historique, alors même que l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), « gendarme des télécoms », demande un dégroupage ADSL[39]. Pour répondre à ces défis, Thierry Breton signe notamment la fin de l’aventure Orange en Bourse et reprend le contrôle à 100 % de sa filiale et de ses bénéfices[40]. Il lance le plan « Internet haut débit pour tous » en juillet 2003, ayant pour objectif de mettre le haut débit à disposition de 90 % des Français[41]. Pour ce faire, il augmente les dépenses du secteur de l'innovation de 20 % par rapport à 2003 et lance la charte Départements innovants pour accélérer le développement du haut débit en région[42]. L'année suivante, l’entreprise enregistre plus de 7 000 brevets déposés en France et à l’étranger[43]. La même année France Télécom réintègre Wanadoo afin d’intégrer les activités de téléphonie fixe et de fournisseur d’accès[43]. En juillet 2004, il annonce le lancement de la Livebox, première offre « Triple Play » de l’opérateur[44].
En septembre 2004, le gouvernement finalise la privatisation de France Télécom, engagée progressivement depuis 1996, mais conformément à la loi du 31 décembre 2003, proposée et défendue par Thierry Breton[45] le statut spécifique des employés fonctionnaires est maintenu[46].
Sous la direction de Thierry Breton, France Télécom sera le premier opérateur historique à avoir élaboré et mis en œuvre le concept d'« opérateur intégré »[47]. En moins de trois ans, il aura ramené la dette sous la barre des 40 milliards d'euros[48].
À son départ pour le ministère de l’Économie en février 2005, le cours de l’action est de 23 €[49].
Il est nommé président d’honneur de France Télécom[50], après avoir choisi de ne pas percevoir d’indemnités de départ[12], initialement prévues à hauteur de vingt et un mois de rémunération brute[51].
En janvier 2010, la Harvard Business Review publie pour la première fois le classement des 100 patrons les « plus performants » au monde (The 100 Best-Performing CEOs in the World)[52] s'appuyant sur une étude académique reprenant les performances comparées, au cours de leurs mandats, des chefs d'entreprise des 2 000 plus grandes entreprises mondiales sur une période courant de 1995 à 2009. Thierry Breton y occupe la 62e position au titre de son mandat de président-directeur général de France Télécom[52].
Atos |
En novembre 2008, Thierry Breton est nommé président du directoire d'entreprise française de services numériques Atos Origin, rebaptisée depuis Atos[4]. Il est élu président-directeur général du groupe le 10 février 2009 par l'assemblée générale des actionnaires administrateur, puis par le conseil d'administration[53]. À l'annonce de sa nomination, le cours en Bourse, situé à 18 €, se renchérit de 7,84 %[54].
Atos, qui réalise en 2008 un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros et compte 50 000 salariés est selon Thierry Breton « trop gérée en silos » et sa marge de profitabilité inférieure à celle de ses concurrents nécessite un plan complet de transformation[55],[56].
Acquisition de Siemens IT Solutions and Services et partenariat franco-allemand |
En juillet 2011, il dirige l'acquisition des activités informatiques du groupe industriel allemand Siemens[57] qui permet au groupe de changer de dimension avec 78 500 collaborateurs dans 42 pays[58], se hissant au second rang européen derrière IBM[59]. L'opération est saluée par les marchés financiers, l'action d'Atos gagnant 11,6 %[60].
Avec l'intégration de 28 000 ingénieurs[61], Atos devient l'une des plus importantes coopérations industrielles et technologiques franco-allemandes depuis Airbus[62], se traduisant notamment par un rapprochement financier (Siemens prenant 15 % du capital d'Atos), la création d'un fonds d'investissement commun de 100 millions d'euros et une réponse conjointe à des appels d'offres internationaux[63].
Cette stratégie est distinguée par le prix « coopération industrielle » remis par la chambre franco-allemande de commerce et d’industrie[63], Atos étant reconnu par la suite comme « l' Airbus » des services informatiques[64].
Thierry Breton fait adopter en 2012 le statut de société européenne (SE) à Atos[65], qui dispose d'un siège en France et d'un second en Allemagne, à Munich[66].
Il participe par ailleurs à d’autres projets institutionnels européens au sein desquels le partenariat avec l’Allemagne est central, comme le European Cloud Partnership (2012-2014) de la Commission européenne qu’il co-préside avec Jim Snabe, co-PDG du leader mondial allemand de logiciels SAP[67].
Acquisition de Bull |
En mai 2014, Thierry Breton lance une OPA amicale sur l’acteur informatique historique français Bull, visant à faire d’Atos le numéro un européen du cloud et l’un des principaux acteurs mondiaux en big data et cyber-sécurité[68].
Cette acquisition, saluée par les marchés (l’action d’Atos gagnant 6,2% et celle de Bull 21,9% le jour de l’annonce), permet notamment au groupe de se positionner sur le segment des supercalculateurs[69] et en devenir le seul constructeur européen.
Acquisition de Xerox ITO |
Six mois plus tard, il annonce l’acquisition par Atos des activités d’outsourcing informatique de Xerox ainsi qu’un partenariat stratégique avec le groupe américain.
Cette opération, accueillie très favorablement en Bourse[70], fait entrer Atos dans les cinq premières sociétés numériques au monde[71]. L’entreprise, qui a doublé de taille en six ans, compte près de 100 000 employés[71].
Stratégie Zero-Email |
Il annonce en 2011 son objectif de supprimer l'usage interne des mails, mettant en œuvre une stratégie baptisée « Zero-Email »[72] qui vise à les remplacer par des outils appropriés tels que réseaux sociaux d'entreprise, messageries instantanées et outils collaboratifs. Il déclare à cette occasion que l'explosion non contrôlée des mails internes est susceptible de créer à terme une pollution informationnelle moderne[73].
En 2012, il est élu par Les Échos « Stratège de l'année » pour sa gestion d'Atos[74]. L’année suivante, l’entreprise est classée au second rang du palmarès des employeurs français de RegionsJob et L'Express, qui prend notamment en compte les conditions de travail, les perspectives de carrière et la pérennité de l’entreprise[75].
Programme quantique |
En 2016, il annonce le lancement d'un programme scientifique au sein d'Atos consacré à l'ordinateur quantique, préparant ainsi les révolutions technologiques à l'horizon 2030. Le projet, baptisé Atos Quantum, rassemble notamment le Prix Nobel de Physique Serge Haroche, le lauréat de la médaille d'or du CNRS Alain Aspect ainsi que le mathématicien Cédric Villani, Médaille Fields[76].
Entrée au CAC 40 |
En mai 2015, la capitalisation boursière du groupe s’élève à 7,29 milliards d’euros, en hausse de plus de 5 milliards par rapport à novembre 2008[77]. En 2016, il est élu par L'Usine nouvelle « Industriel de l'année » pour avoir doublé, en huit ans, la taille du groupe Atos, le tout sans endettement[78].
En mars 2017, le groupe Atos fait son entrée dans l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris[79] ; il perçoit alors 5,47 millions d'euros de salaire annuel[80].
En octobre 2017, la revue américaine Harvard Business Review le classe 52e patron le plus performant au monde pour sa gestion du groupe Atos[5]. En 2018, il est à nouveau classé parmi les 100 meilleurs patrons au monde[81], figurant ainsi pour la seconde année consécutive et pour la 3ème fois en moins de 10 ans dans le classement mondial des Top 100.
Carrière politique |
1986-1994 |
De 1986 à 1988, Thierry Breton intègre le cabinet de René Monory au ministère de l'Éducation nationale en tant que conseiller pour l'informatique et les technologies nouvelles[82]. Il siège en outre au conseil régional de Poitou-Charentes de 1986 à 1992 (en tant que vice-président à partir de 1988)[15], que préside Jean-Pierre Raffarin, sous l'étiquette divers droite.
En 1993, il est chargé d'une mission sur le télétravail par le Premier ministre Édouard Balladur[83]. Cette mission donnera lieu à la publication de deux rapports à La Documentation Française : Le télétravail en France (1993) et Les Téléservices en France (1994)[84],[85].
2005-2007 : ministre de l'Économie |
Déjà pressenti pour succéder à Nicolas Sarkozy à la tête de Bercy en novembre 2004[12],[86], Thierry Breton est nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Raffarin III[87] en février 2005, en remplacement d'Hervé Gaymard.
Lors de ses deux années et demi passées à la tête de Bercy, il axe sa politique économique sur la nécessité d'assainir les comptes publics via notamment la réduction de la dette[88]. Il déclare dès juin 2005 que la France « vit au-dessus de ses moyens »[89], faisant écho aux propos tenus par le Premier ministre Raymond Barre en 1976[90]. Il affirme aux Français que la totalité de leurs impôts sur le revenu sert uniquement à financer les seuls intérêts de la dette nationale[91].
Un mois plus tard, il installe une commission, présidée par le patron de BNP Paribas Michel Pébereau[92], chargée de « rompre avec la facilité de la dette publique »[93].
Fixant comme objectif prioritaire le maintien du déficit public sous la barre des 3 % du PIB en 2005 et en 2006[94], il préconise l'arrêt de la baisse des impôts et la réduction de plus de 5000 postes de fonctionnaires, dont environ 2600 au sein même de Bercy[95].
Fin 2005, le déficit de la France retombe à 2,9 % du PIB[96], après trois années consécutives de dépassement du taux de 3 %[97]. En 2006, le déficit public est ramené à 2,5 % et la dette publique enregistre une forte baisse, à 63,9 % du PIB[98]. Pour la première fois depuis 1995, le budget du pays est en excédent primaire[99]. En parallèle, le PIB de la France augmente de 2,1 % en 2006, contre 1,7 % en 2005[100].
En juillet 2005, à l'initiative de Dominique de Villepin, il lance la privatisation des autoroutes françaises pour bâtir une industrie des concessions capable de conquérir des marchés à l’étranger, en investissant dans des techniques liées par exemple à la « voiture connectée »[101]. La cession, estimée initialement à 10 milliards d’euros par la commission des participations et des transferts[102] , rapportera in fine à l'État 14 milliards d'euros[103] mais sera vivement critiquée par l'opposition, et François Bayrou en particulier, estimant que le maintien des dividendes jusqu’en 2032, date de fin des concessions, aurait pu rapporter davantage de bénéfices[104].
Il présente en octobre 2005 une loi sur « la modernisation de l'économie », votée la même année, visant à favoriser l’accès des PME aux marchés financiers, encourager la recherche et promouvoir l’intéressement des salariés aux résultats de l’entreprise[105]. Il se prononce à cette occasion en faveur de la transcription en droit français du statut de « société européenne », permettant aux entreprises d’opérer dans toute l’UE sur la base d’un ensemble de règles financières unifié[106].
Il mène parallèlement une réforme de simplification fiscale, réduisant de six à quatre le nombre de tranches d'impôt sur le revenu[107], et met en place la déclaration de revenus pré-remplie sur Internet[108].
Il dévoile à cette période le concept de bouclier fiscal, qu'il instaurera en 2006 à un niveau de 60 %, hors CSG et CRDS (repris en 2007 par Nicolas Sarkozy avec abaissement à 50 % englobant CSG et CRDS).
Il souhaite que la France soit le premier pays à se pencher sur le développement et la valorisation de son patrimoine immatériel[109]. Il confie ainsi en mars 2006 à Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet un rapport sur l’économie de l’immatériel dans le but de créer une agence du patrimoine immatériel de l’État ayant pour vocation le recensement et la valorisation de ses actifs immatériels (droit à l’image ; marques, etc.)[110]. Cette agence (la première au monde de ce type[110]) est mise en place par un arrêté du 23 avril 2007[111]. Ce patrimoine immatériel est comptabilisé pour 10 milliards d'euros d'actifs au bilan annuel de l'État pour 2010[112].
À l'automne 2006, il poursuit l'ouverture du capital de GDF afin de permettre le mariage de l'entreprise avec Suez, menacée par une OPA hostile du groupe italien Enel, alors que Nicolas Sarkozy, son prédécesseur à Bercy, y était initialement défavorable[113]. Cette décision conduit à une bataille parlementaire avec le dépôt de plus de 137 000 amendements, un record dans l'histoire parlementaire, pour tenter de bloquer le texte[114]. Après plus de deux mois de débats, le texte est finalement voté[115].
En février 2007, le taux de chômage se situe à 8,4%, score le plus faible enregistré depuis juin 1983[98].
En avril 2007, durant la campagne présidentielle, le magazine Challenges affirme qu'il a demandé à EADS de souscrire aux exigences de Noël Forgeard concernant ses indemnités de départ[116], ce que Maurice Lévy, en qualité de médiateur, réfute fermement un mois plus tard[117].
Il termine son mandat le 15 mai 2007, au terme du quinquennat de Jacques Chirac. La passation de pouvoir avec Jean-Louis Borloo, désigné ministre de l'Économie par le président de la République nouvellement élu Nicolas Sarkozy, a lieu le lendemain[118].
Il soutient Alain Juppé pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[119] puis, après la défaite de ce dernier, appelle à soutenir Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2017[120]. Il rejoint ainsi d'autres anciens ministres chiraquiens ayant appelé à voter pour le candidat d'En marche !
Enseignant |
À partir de juillet 2007, il quitte la France pour aller enseigner pendant deux ans à l'université Harvard aux États-Unis. Son cours s'intitule : Leadership and corporate accountability. Il l'enseigne en qualité de senior lecturer[121] à la Harvard Business School, l'université de management et d'économie de Harvard.
Écrivain et essayiste |
Thierry Breton entame sa carrière d'auteur en 1984. En trois ans, il publie trois livres[122] : Softwar, Vatican III (pour lequel il est invité de l'émission littéraire d'Antenne 2 Apostrophes) et Netwar.
En 2002, interrogé par un journaliste du mensuel économique L'Expansion sur la genèse de Softwar, Thierry Breton explique que ce roman d'anticipation, l'un des plus grands best-sellers de l'année 1984, traduit dans plus de 25 pays, avait été imaginé et écrit par les deux coauteurs, tout en précisant que « pour l'essentiel, c'est Denis Beneich qui a tenu la plume[123] », ce que ce dernier confirme[124].
Il arrête là sa carrière de romancier et publie ensuite six essais, de 1991 à 2007[122].
Ouvrages |
1984 : Softwar (La Guerre douce), Thierry Breton - Denis Beneich, éd. Robert Laffont, Paris ; thriller technologique. Adapté pour la télévision en 1992[125].
1985 : Vatican III, Thierry Breton, éd. Robert Laffont, Paris
1987 : Netwar (La guerre des réseaux), Thierry Breton, éd. Robert Laffont, Paris
1991 : La Dimension invisible (Le défi du temps et de l'information), éd. Odile Jacob, Paris ; essai sur la société de l'information[126].
1992 : La Fin des illusions, Plon, Paris ; essai qui dénonce l'argent fou de l'immobilier, et la virtualité de l'économie induite par l'informatique, sans gain réel de productivité.
1993 : Le Télétravail en France, La Documentation française.
1994 : Le Lièvre et la Tortue, essai sur les atouts inattendus de Français, cosigné avec Christian Blanc et dans lequel les auteurs définissent la notion de pôle de compétitivité à la française.
1994 : Les Téléservices en France, ou une anticipation précoce du monde de l'internet, La Documentation française.
2007 : Antidette, Plon.L'auteur y expose sa vision politique des grands enjeux économiques nourrie de son action et de son bilan au ministère de l'Économie et des Finances. Il y expose sa théorie de la « vertu budgétaire » et propose un plan pour la France de désendettement et de croissance.
Prises de position |
Fonds européen de défense et de sécurité (FEDS) |
En janvier 2016, Thierry Breton propose, dans une interview accordée aux Échos , la création d'un Fonds européen de défense et de sécurité[127]. Fonctionnant sur le même principe que le Fonds européen de stabilité financière , le FEDS a vocation à refinancer l'ensemble des dettes des pays de la zone euro liées à la défense et réduire ainsi l'endettement européen, favorisant ainsi la convergence franco-allemande. Cette proposition est également défendue dans le quotidien économique de référence allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ)[128].
Débat sur la régulation des télécoms |
En juin 2012, Thierry Breton publie une tribune dans Le Monde : « Free menace l'innovation dans les Télécoms »[129] le jour même où Xavier Niel (vice-président et directeur de la stratégie d'Iliad, maison mère de Free) publie dans Les Échos : « Free Mobile : mythes et réalités »[130] ; des tribunes largement commentées qui s'ajoutent au débat de fond sur la politique industrielle, l'emploi et l'innovation dans les télécommunications[131].
Fonctions |
Administrateur |
décembre 2001 : Jacques Chirac le nomme administrateur de son musée du septennat.- Jusqu’en février 2005, date de son accession au gouvernement :
- administrateur, vice-président de Bull (1996-1997).
- administrateur, président du comité d'audit de Rhodia (1998-2002).Thierry Breton est nommé administrateur de Rhodia en 1998, puis président du comité d'audit jusqu'en 2002. Trois ans plus tard, le 27 juin 2005, dans le cadre de l'affaire Rhodia, une perquisition est menée dans les bureaux de Bercy sans succès. Selon Daniel Lebard, alors PDG d'Albright & Wilson, Thierry Breton, ancien administrateur de Rhodia, aurait été « sauvé » par l'AMF durant cette affaire[132],[133], ce que l'AMF et Thierry Breton démentent, ce dernier obtenant la condamnation de Daniel Lebard pour diffamation[134].
- administrateur de Bouygues Telecom (2000-2002).
- administrateur, président du conseil d'administration de Thomson (anciennement Thomson Multimedia, nouvellement Technicolor.)
- administrateur, président du conseil d'administration de Thomson SA. (TSA).
- administrateur, président du conseil d'administration de France Télécom.
- administrateur, président du conseil d'administration d'Orange.
- administrateur de Schneider Electric.
- administrateur de La Poste.
- administrateur du Centre national d'études spatiales (CNES).
- administrateur de Dexia (Belgique).
- membre du conseil de surveillance d'AXA.
- administrateur, vice-président du conseil d'administration de l'École Alsacienne.
- Président de l'université de technologie de Troyes (UTT: 1997-2005)[135].
- Depuis 2007 :
Juillet 2008 : élu au conseil d'administration du groupe Carrefour[136].
Janvier 2013 : nommé membre du conseil consultatif international de Bank of America[137].
Autres fonctions |
- Janvier 2016 : élu membre de l'Académie des Technologies[8]
- Mai 2015 : chef de projet de la Nouvelle France Industrielle pour le secteur de l'Économie des données (big data)[138]
- Mars 2015 : élu président de l'Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT)[7]
- Septembre 2007 à 2008 : conseiller (senior adviser) de la banque Rothschild & Cie
- Il est membre du conseil d'orientation de l'Institut Aspen France, un think tank libéral.
- Il est membre du club Le Siècle[139].
- Il préside le « comité des sages » qui se constituerait et se réunirait en cas de disparition prématurée du PDG de LVMH pour veiller – jusqu’en 2023 – à l’intégrité du groupe et à la protection des intérêts des descendants de Bernard Arnault[140].
Fonctions ministérielles |
26 février 2005 - 31 mai 2005 : ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie en remplacement d'Hervé Gaymard,
2 juin 2005 - 15 mai 2007 : reconduit dans ses fonctions au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Dominique de Villepin.
Décorations et distinctions |
Décorations |
Commandeur de la Légion d'honneur le 31 décembre 2015[141]
Officier de la Légion d'honneur en 2008
Chevalier de la Légion d'honneur en 1997
Grand officier de l'ordre national du Mérite en 2012[142]
Commandeur de l'ordre national du Mérite en 2004
Commandeur de l'Ordre du Mérite civil d'Espagne, en 2006
Grand officier de l'Ordre national de la Croix du Sud du Brésil, en 2006
Grand-croix de l'Ordre du mérite du Chili, en 2006
Commandeur de l'Ordre du Ouissam alaouite du Maroc, en 2010- Citoyen d'honneur de la ville de Foshan, province du Guangdong, République populaire de Chine, en 2001
Distinctions |
- 1988 : « homme de l’année », Jeunes chambres économiques françaises, Paris, France
- 1988 : The outstanding young person of the world (TOYP), Jaycees, Sydney, Australie
- 1998 : « Global leader of tomorrow » (parmi 102 personnalités), Forum économique mondial, Davos, Suisse[143]
- 2001 : prix du « Stratège de l'année 2000 », Paris, France[144]
- 2003 : financier de l'année, ANDESE (Association nationale des docteurs ès-science économique et en sciences de gestion), Paris, France[réf. nécessaire]
- 2004 : European Business Leader of the Year, Londres, Royaume-Uni[réf. nécessaire]
- 2012 : « prix du Stratège de l'année » par le quotidien Les Échos, Paris, France[145]
- 2015 : prix Montgelas pour son action en faveur de la coopération franco-allemande, Munich, Allemagne[146]
- 2016 : prix de « L'Industriel de l'année » par la revue L'Usine Nouvelle[78]
- 2017 : classé parmi les « 100 patrons les plus performants au monde » par la Harvard Business Review 52e position)[5]. Il est le seul patron français à avoir été distingué par la revue américaine pour la direction de deux entreprises différentes (après la 62e position obtenue en 2010 pour son mandat à France Télécom)[147].
Notes et références |
Thierry Breton, un proche de l'Élysée sauveur d'entreprises Le Monde, 25 février juillet 2005
Thierry Breton, l'insaisissable Les Échos, 29 mars 2012
Thierry Breton, Président-directeur général d'Atos Les Échos, 17 novembre 2011
Thierry Breton nommé à la tête d'Atos Origin L'Express, 17 novembre 2008
« Quatorze Français parmi les patrons les plus performants au monde », FIGARO, 23 octobre 2017(lire en ligne)
L'Usine Nouvelle, « Qui sont les 11 patrons français les plus performants selon le Harvard Business Review ? - Economie », usinenouvelle.com/, 24 octobre 2018(lire en ligne)
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Rapport d’activité 2007-2008 de l’Agence du patrimoine immatériel de l’État
Arrêté du 23 avril 2007 portant création de l’Agence du patrimoine immatériel de l’État, Legifrance
Le portail de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur
« Suez va-t-il avaler Gaz de France ? », Le Monde Diplomatique, 8 septembre 2006(lire en ligne)
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Thierry Breton Senior Lecturer of Business Administration
Frédérique Roussel, « Thierry Breton, intelligence articifielle », sur Libération.fr, 23 février 2006
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Ghislaine Ottenheimer et Daniel Lebard, « L’Affaire, l’histoire du plus grand scandale financier », Seuil
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Curriculum vitæ de Thierry Breton sur le site du Conseil stratégique des technologies de l'information
Thierry Breton siège chez Carrefour Le Figaro du 28 juillet 2008
Carnet des Échos, Les Échos, 29 janvier 2013
« Trois grands chantiers numériques pour la Nouvelle France Industrielle », L'Informaticien, 19 mai 2015(lire en ligne)
Article de Stratégies.fr sur Le Siècle
« Arnault a transféré ses actions en Belgique fin 2011 », Société, Le Figaro Économie, 24 janvier 2013(consulté le 25 février 2013)
Décret du 31/12/2015
Décret du 2 mai 2012 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier sur Légifrance
« The Global Leaders of Tomorrow (GLT) Community », sur Site du World Economic Forum
« Thierry Breton, stratège du cloud », Cadre et Dirigeant Magazine, 28 mai 2014(lire en ligne)
« Thierry Breton, l'insaisissable », sur Les Echos, 29 mars 2013
« 24.09.2015 - Ehrung für Bildungsminister Dr. Ludwig Spaenle und Frankreichs Finanzminister a.D. Thierry Breton | Bayerischer Landtag », sur www.bayern.landtag.de (consulté le 18 octobre 2015)
« Les meilleurs patrons du monde », LExpansion.com, 5 janvier 2010(lire en ligne)
Voir aussi |
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Bibliographie |
Patrick Cabanel, « Thierry Breton », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 476-477 (ISBN 978-2846211901)
Articles connexes |
- Atos
- France Télécom
- Thomson
Liens externes |
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« Le pari quantique de Thierry Breton », Le Point du 13 juillet 2017
« Thierry Breton, le saut quantique d'Atos », Le Monde du 20 mars 2017
« Qui est vraiment Monsieur Breton », L'Express du 7 mars 2005
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